De toutes les premières gâchettes du Front national aux élections régionales, Marion « Maréchal nous voilà » est certainement la candidate qui révèle le mieux la réalité de la politique économique et sociale du parti d’extrême droite. Lors d’un débat avant le premier tour sur France 3 Paca face à ses principaux concurrents, elle s’est notamment prononcée pour une administration régionale « plus légère » et pour la suppression des postes « des personnes qui partent à la retraite ».
En cela, Marion Maréchal-Le Pen ne fait qu’ânonner le programme de son parti et de sa tante à l’élection présidentielle de 2012. Ainsi, le programme du FN indique-t-il que « les collectivités territoriales doivent présenter chaque année (…) un plan impératif de réduction ou de stabilisation de leurs effectifs ». Il est ajouté que « les dotations de l’État aux départements et aux régions seront réduites de 2 % dès la première année du mandat. Les effectifs de l’État seront dans le même temps stabilisés ». Lors d’une interview radio, le 30 octobre 2011, Marine Le Pen a d’ailleurs déclaré sans ambiguïtés : « Il faut absolument réduire massivement la fonction publique territoriale. »
À la suite des lois de décentralisation qui lui ont confié la réalisation, l’entretien et la gestion des établissements d’enseignement public de la seconde à la terminale, la collectivité publique Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) emploie 3 500 de ses 5 000 salariés dans les lycées de la région. Autrement dit, les coups de ciseaux frontistes menacent moins une éventuelle dérive bureaucratique régionale que l’état de propreté, l’entretien et le service au sein des établissements dans lesquels travaillent les jeunes lycéens.
La proposition maréchaliste converge d’ailleurs tout à fait avec une autre idée du FN, à savoir sa ferme volonté de mettre en cause les 35 heures. Durant la campagne de la présidentielle, Marine Le Pen s’est exclamée : « Les 35 heures ont été une erreur majeure » et a proposé de revenir à 39 heures à salaire inchangé. Nul ne peut douter que les candidats frontistes aussitôt élus s’efforceront partout où ils le peuvent de favoriser la mise en cause des 35 heures dans le public mais aussi dans le privé.
Bref, ces prises de position montrent tout le mal qu’il faut penser des promesses des chefs de file FN dans les régions, notamment de leur engagement de « maintenir les services publics », de contrôler les aides aux entreprises, de favoriser la création d’emplois.
Par Ivorra Pierre , le 09 December 2015
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