Tout a commencé le 24 mars 2011 lors du conseil européen. A l'origine, ce dernier devait porter sur les questions d'énergie et d'innovation. Vraisemblablement, ce n'était pas du goût d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. En effet, le couple franco-allemand a profité de ce sommet pour soumettre son projet de pacte de compétitivité.
Nous sommes dans un contexte de crise financière majeure. La crise politique au Portugal affole les dirigeants européens. Ils craignent une nouvelle déstabilisation économique de la zone euro. Dans ce cadre, le pacte pour l'euro est jugé « crédible » et « cohérent ». Il a d'ailleurs mis d'accord les dirigeants de la zone euro. Il vise officiellement à une plus grande convergence des politiques nationales en matière fiscale et budgétaire face aux marchés financiers. Les pays membres « volontaires » sont ainsi sommés de réformer leur économie pour plus compétitivité.
En réalité, ce projet est porteur de mesures d'austérités drastiques et profondément antisociales. Dans les domaines de compétitivité, d'emploi, de retraite ou encore discipline budgétaire la rigueur se retrouve sur le dos des contribuables.
Il s'agit dans ce dossier de faire un état des lieux sur la situation et d'ouvrir des pistes de réflexion, des alternatives, pour la construction d'une autre Europe.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel proposent entre autres :
- L’abolition de l’indexation des salaires sur l’inflation
- L’ajustement des systèmes de retraites sur le développement de la démographie
- L’obligation pour les Etats membres d’inscrire dans leur constitution une «règle d’or» sur le respect des règles budgétaires européennes
La Belgique et le Luxembourg s'y sont déjà opposés.Christine Lagarde a reconnu que c'était une perte de l'autonomie des Etats et Jean Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale dont on se demande de quoi il se mêle, trouve seulement que ce pacte n'est pas à la hauteur des enjeux et qu'il n'y manque que des indicateurs économiques et sociauxAjoutons que l'UE et encore moins les Etats membres de la zone euro n'ont pas la moindre compétence en ce domaineet l'on s'étonnera après que l'Europe ne fasse plus rêver comme ils disent.Il nous faut absolument dénoncer cette ignominie par tous les moyens.
Marie-Christine Vergiat
Députée européenne Front de Gauche - GUE/NGL