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Dossier Sécurités

Insécurité des personnes et insécurité sociale et collective, l'année 2015 et le début de l'année 2016, leurs désastres sociaux et humains, montrent à quel point la conjugaison des enjeux de sécurités est aujourd'hui centrale pour répondre à la crise. Un sentiment d'insécurités, alimenté par la peur de perdre son emploi comme sa vie à la terrasse d'un café ou dans une salle de concert, traverse la population et s'articule aux logiques capitalistes en crise.

Travaillé par la politique du couple Hollande-Valls, ce sentiment laisse la porte ouverte à de nouvelles régressions. Dans ses vœux aux acteurs économiques, le président de la République, confronté à une conjoncture incertaine et un chômage persistant, refusait de tirer les conséquences des échecs de sa politique favorisant le capital et proposait la refondation du modèle social français sur une ambition : « conjuguer liberté et sécurité ». Il invoquait 3 piliers pour structurer ce nouveau modèle. Premièrement, assurer la compétitivité des entreprises en poursuivant la politique de baisse du coût du travail et de flexibilisation de l'emploi. Deuxièmement, « sécuriser » les travailleurs en instituant un compte personnel d'activité concentrant l'ensemble des droits à formation déconnecté de l'entreprise. Troisièmement, mettre en œuvre une politique de la seconde chance pour les exclus de l'emploi visant la mise en formation de 500 000 chômeurs.

Si le projet gouvernemental cherche à faire croire en l'élaboration d'une réponse adaptée aux besoins nouveaux liés notamment à la révolution informationnelle et numérique, il entérine sur le fond l'abandon de la lutte pour le développement de l'emploi et sa sécurisation au profit d'une recherche d'adaptabilité des salariés aux conditions de la valorisation financière du capital. Loin d'être une véritable sécurité sociale professionnelle, il s'agit d'une flexisécurité dont l'échec est pourtant patent à l'échelle de l'Europe toute entière. En réalité, la proposition gouvernementale promeut une logique d'employabilité sans sécurité ni d'emploi ni de formation ni de revenu. Et elle déplace explicitement la responsabilité sociale de cette employabilité sur les seuls salariés considérés individuellement. La responsabilité de l'entreprise n'étant quant à elle convocable que sur le terrain de sa compétitivité. Ainsi, le défi de la révolution informationnelle générant à la fois des potentialités nouvelles de travail et d'énormes économies de travail au sein du processus productif, les deux étant sources de très forts gains de productivité, ce qui justifie la sécurisation de l'emploi, tous les axes de propositions tirent vers l'inverse.

Pourtant, en même temps que la vie reprend progressivement le dessus des événements tragiques de 2015, émerge socialement la nécessité de sécuriser tous les moments de la vie, d'assumer collectivement « l'impératif de vie » de chacun. Cela exigerait alors la recherche d'un nouveau consensus politique de progrès social et écologique montrant qu'une nouvelle logique de sécurisation et de promotion des capacités humaines est possible.

Ce dossier veut en être une contribution.

- L’entreprise au cœur de tous les enjeux de sécurité et de rassemblement des salariés et des populations sur les territoires, par Yves Dimicoli

- Temps de travail, le combat séculaire contre le capital, par Alain Tournebise

- Gagner de nouveaux droits en s’opposant à la flexibilité.  Qu’en est-il dans la Fonction publique ? par Roland Perrier

- CPA :  enjeu de débats et de luttes par Alain Morin

- 760 000 étudiants stagiaires Zéro sécurisation sociale ? par Matthieu Bahain

 

 

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