Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Cessons d’enrichir les actionnaires au détriment des foyers !

Les tarifs du gaz ont augmenté de 20% depuis un an, soit 240  euros en moyenne par foyer. Cette augmentation est donc de 60% depuis l’ouverture du capital de Gaz de France décidée par la droite en 2004. Les tarifs de l’électricité ont eux augmenté de 6,4 % depuis un an. Le gouvernement vient d’accepter une hausse de 5,2 % des tarifs du gaz et annonce une hausse de 2,9 % de l’électricité au 1er  juillet.

Selon le gouvernement, l’augmentation du prix de l’électricité serait due aux énergies renouvelables et aux tarifs sociaux. En réalité, c’est la loi Nome (nouvelle organisation du marché de l’électricité), votée par la majorité, qui, en bradant la production nucléaire d’EDF, va coûter cher aux usagers.

Naïveté ou hypocrisie, le PDG d’EDF a pourtant déclaré à ce propos qu’il n’était « pas là pour brader le patrimoine national, ni pour accepter le pillage du patrimoine national ». Qui va payer la facture ?

Selon les projections de la commission de régulation (CRE), il faudrait, dès maintenant, relever les tarifs bleus de 11,4 % puis de 3,5 % par an jusqu’en 2025.

Le gouvernement impute la hausse du gaz « aux tendances lourdes d’augmentation des cours de l’énergie », mais ces tendances sont le résultat des politiques libérales qui ont pour seul but la satisfaction de l’actionnariat !

En 2002, les tarifs du gaz ont été modifiés pour suivre l’évolution des produits pétroliers. Ce fut la rupture avec l’application des coûts réels d’approvisionnement qui bénéficiait aux consommateurs. Depuis 2004, l’État a accepté que GDF revendique une marge supplémentaire de commercialisation, dépense créée de toutes pièces pour gonfler ses tarifs. Il fallait rendre GDF privatisable, aujourd’hui il faut engranger les profits pour les actionnaires ! Pour 2010, GDF SUEZ a réalisé 4,6  milliards d’euros de bénéfices. Les actionnaires en reçoivent 70 %, voilà la cause principale de l’augmentation des prix !

Avec l’hiver précoce et froid, l’entreprise a engrangé 600 millions d’euros supplémentaires. La seule restitution de cette somme aux consommateurs aurait permis une baisse de tarif de 8 % ! Le gouvernement annonce avec éclat le gel des tarifs du gaz jusqu’à fin 2011. Mais c’est une baisse que le pays réclame ! Monsieur Besson a évoqué une taxation des entreprises pétrolières sans toutefois indiquer à quelle hauteur leurs profits exorbitants seront mis à contribution.

À l’écoute des préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, j’ai demandé avec l’ensemble de mes collègues du groupe communiste, républicain, citoyen et du Parti de gauche (CRC-SPG) du Sénat à revoir à la baisse les tarifs du gaz, à abroger la loi Nome et à cesser d’enrichir les actionnaires au détriment des besoins des foyers. La mission de GDF et d’EDF est d’assurer un service public, le secteur énergétique doit donc revenir sous maîtrise publique. Il est essentiel que l’État assume ses responsabilités et se réengage dans la conduite d’une politique énergétique cohérente sur l’ensemble du territoire. Un effort massif pour la recherche et le développement des énergies renouvelables doit être également consenti par l’État. Une autre politique énergétique est possible, une politique solidaire guidée par la satisfaction de l’intérêt général. C’est dans ce sens, pour des propositions alternatives, que notre groupe CRC-SPG a déposé une proposition de résolution, qui sera débattue au Sénat le 5 mai prochain.

 

 

Par Odette Terrade, sénatrice du Val-de-Marne (PCF)

22 Avril 2011

 

Cessons d’enrichir les actionnaires au détriment des foyers !

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le 26 April 2011