Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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CAC 40 : dividendes record et marasme

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Un élément de l’actualité fort peu commenté montre l’impasse dans laquelle nous conduit la politique actuelle en France et en Europe. En 2010, de manière très paradoxale, l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, a reculé de 3,4 %, bien que les grandes entreprises qui en font partie aient versé un montant record de dividendes de 35 milliards d’euros et annoncé qu’elles en distribueraient encore plus en 2011, près de 40 milliards. Toutes les places boursières du continent n’ont pas également piqué du nez. Celles du Sud européen ont bu la tasse, alors qu’au Nord, on a sabré le champagne. Madrid a perdu 17 %, mais Francfort a gagné 16 %. Au sein même du CAC, toutes les sociétés n’ont pas été logées à la même enseigne. Si les valeurs du luxe comme Louis-Vuitton-Moët-Hennessy ou Pinault-Printemps-La Redoute sont montées au ciel, le cours de leurs actions grimpant respectivement de 57 % et 41 %, celles du secteur financier (banques et assurances) ont subi en moyenne un recul de 13 %. Comment expliquer ces mouvements ? 
Il y a plusieurs raisons. La reprise économique allemande, bien plus forte que la nôtre, 
y est pour beaucoup. S’y ajoutent également des mouvements à l’échelle de la planète qui, en Europe, impactent davantage une place parisienne davantage contrôlée par les investisseurs étrangers que celle d’outre-Rhin. Les fonds américains, qui bénéficient d’un accès privilégié à un crédit abondant et bon marché, 
à la recherche d’une plus grande profitabilité de leurs investissements, sont attirés par les taux de croissance élevés des pays émergents. Les mouvements de capitaux à nos frontières illustrent cette désaffection. C’est ainsi qu’à la fin novembre 2010, sur douze mois, le total des achats en France d’actions, de Sicav et de fonds communs de placement par des non-résidants n’a pas atteint les 2 milliards d’euros, alors qu’en 2009 il avait dépassé les 48 milliards ! Les investissements de porte­feuilles étrangers en France – en baisse de moitié sur un an – se sont portés essen­tiellement sur les titres de la dette publi­que et les obligations des entreprises pri­vées, jugés moins risqués que les actions. Par ailleurs, les banques et les compagnies d’assurances françaises ont souffert de la méfiance provoquée par leurs enga­gements importants dans les pays d’Eu­rope en difficulté. C’est notamment pour tenter d’enrayer cette désaffection que les groupes du CAC 40 
sont si généreux. Mais cette largesse coûte très cher au pays et à sa population. Les excès de prélèvements financiers grèvent l’emploi, étouffent la croissance et aiguisent la volonté de la droite de réduire la dépense publique

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CAC 40 : dividendes record et marasme

le 24 janvier 2011

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