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La Légion étrangère du capitalisme français

Notre capitalisme 
a un goût prononcé pour les délocalisations.

Une série d’études réalisées par l’Insee permet de rejeter dans les poubelles de la pensée les idées tartes à la crème de nos Dominique Seux, Élie Cohen, François Lenglet et autres libéraux et sociaux-libéraux qui monopolisent les grands médias. Il apparaît ainsi que loin d’être repliée sur elle-même, l’économie française est très internationalisée, on pourrait même dire très mal internationalisée.

Très mal car notre capitalisme a un goût prononcé pour les délocalisations. Les ventes des filiales de nos grands groupes installées à l’étranger s’élèvent à 1 400 milliards d’euros (69 % du PIB), soit près de quatre fois plus que leurs exportations depuis la France ! Hors agriculture et activités financières et d’assurance, environ 2 600 groupes français contrôlent 30 500 filiales à l’étranger. En 2011, 52 % de leur activité y est réalisée et 53 % de leurs effectifs y sont localisés. Cela fait de la France le premier pays européen pour l’emploi dans les filiales à l’étranger avec 5,3 millions de salariés en 2011, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.

À l’opposé, les grands groupes allemands allient, eux, forte présence à l’étranger et exportations importantes. Ainsi, si les ventes des filiales installées à l’étranger, françaises et allemandes, ont un poids similaire (environ 69 % de leur PIB respectif), le poids de leurs exportations à partir de leur base nationale est beaucoup plus important au-delà du Rhin qu’en deçà : il n’est que de 27 % du PIB ici contre 51 % là-bas.

Les Allemands font fabriquer une part importante de leurs équipements et pièces détachées dans les pays de l’Est européen, en Espagne, ils les réimportent chez eux avant de les assembler dans leurs sites nationaux et de les réexporter dans le monde entier. C’est une démarche impériale, dominatrice et guère plus reluisante que celle des groupes français, mais elle explique les excédents commerciaux allemands.

Deuxième idée à balancer par-dessus bord, celle-ci chère aux Le Pen : celle qui fait des pays à bas coûts de main-d’œuvre les destinations privilégiées des délocalisations de nos grands groupes. Tout au contraire, l’Union européenne (UE) est la première zone d’implantation des firmes multinationales sous contrôle français avec 43 % de leurs effectifs étrangers, devant les États-Unis (11 %) et la Chine (9 %). Nos grands groupes vont d’abord là où il y a de l’argent et de la technologie.

Au total, ce panorama n’est guère à notre avantage, aussi, dans l’intérêt de la France et des Français, mais aussi des autres peuples, faut-il inventer une autre mondialisation, une mondialisation coopérative.

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