Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Tout fout le camp, même l’Allemagne !

Les thèmes de la campagne idéologique en faveur de l’austérité s’effilochent au fil de la crise du capitalisme qui persiste, qui est même appelée à de nouveaux développements, et de l’incapacité des dirigeants au pouvoir à  la circonvenir. Aujourd’hui c’est le prétendu modèle allemand qui se casse la figure. On nous assurait que de l’autre côté du Rhin la droite et les sociaux-démocrates allemands avaient inventé une potion magique pour gérer l’économie, une potion combinant baisse du coût du travail et gestion restrictive des deniers publics. Las ! On vient d’apprendre qu’en août dernier, la production industrielle y a piqué du nez de 4 %. Déjà au deuxième trimestre elle avait reculé de 1,5 %. Le Produit intérieur brut qui recouvre la production industrielle et les services a lui chuté de 0,2 % au deuxième trimestre de cette année.
On mesure l’ampleur de la débâcle des idées au titre consacré jeudi dernier par le quotidien patronal « Les Echos » à notre affaire : « Le spectre de la récession plane sur l’Allemagne ». « Le Figaro », qui régulièrement tresse des lauriers à Angela Merkel, lance de son côté une « alerte rouge sur la croissance allemande ». Et évidemment, quand on commence à soulever le tapis on y découvre les tas de poussière que l’on avait dissimulé. Il s’avère notamment que les infrastructures publiques de l’ouest du pays seraient particulièrement vétustes.
Les dépenses pour les infrastructures ferroviaires allemandes s’élevaient à  3,9 milliards en Allemagne 2011 contre 5,1 milliards d’euros en France. Elles se sont effondrées de l’autre côté du Rhin à partir de 2005. C’est depuis cette année-là également que les dépenses publiques consacrées aux infrastructures routières ont été systématiquement inférieures aux nôtres sans que pour autant ces dernières puissent être considérées comme satisfaisantes.
Berlin est encore moins généreux avec les hommes qu’avec le béton. En 2009, les dépenses sociales publiques représentaient 26,2 % du PIB en Allemagne contre 33 % en France, elles s’élevaient à 10 013,4 dollars par habitant et par an chez nos voisins, contre 10 799,5 chez nous. Les besoins n’y sont pas pour autant moins importants. Si le taux de chômage y est moins élevé, le taux de pauvreté y est supérieur : 8,8 % de la population en souffre contre 7,9 % en France. On peut d’ailleurs remarquer que la demande des ménages est pour beaucoup dans l’essoufflement allemand. Avis aux libéraux et sociaux-libéraux des deux côtés du Rhin.
– Cf. L’ouvrage de Bruno Odent, « Modèle allemand, une imposture. L’Europe en danger », éditions du Temps des cerises.
 

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Tout fout le camp, même l’Allemagne !

Par Ivorra Pierre , le 14 octobre 2014

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