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Les mouvements de « yoyo » du CAC 40 et la crise du capitalisme

L’histoire du CAC est très illustrative de la crise actuelle du capitalisme. Le CAC 40, principal indice de la Bourse de Paris, est calculé à partir de l’évolution de la valeur des actions des 40 sociétés les plus importantes cotées et du nombre de transactions dont elles font l’objet. L’indice ces dernières années a joué au « yoyo », balloté au gré des cracks financiers.
Il a atteint son plus haut historique en septembre 2000 à 6 944,77 points juste avant de s’effondrer à l’occasion de la crise des valeurs des nouvelles technologies. En mai 2007, il a retrouvé la santé, caracolant à 6 104 points. C’est à ce moment là qu’a débuté sa descente aux enfers. Il a entamé une chute vertigineuse avant même la faillite de Lehman Brothers de septembre 2008, touchant le fond à 2 702,48 points en février 2009. Il est remonté ensuite mais s’est vu asséner un nouveau coup de bambou à la mi-2011 avec la crise de la zone euro. En ce mois d’octobre 2013 il a regagné du terrain à 3 373,20 points.
Les sauts et soubresauts de l’indice ont illustré l’évolution de la valeur cumulée de toutes les actions des 40 groupes de l’indice, c’est-à-dire de ce que l’on appelle leur capitalisation boursière. Celle-ci s’élevait à 1 417 milliards d’euros fin 2007, 805 milliards en 2008 et 951 milliards fin 2012.
En dépit des crises, le CAC, de sa création en 1987 à aujourd’hui, a progressé de 237 % alors que le PIB français n’a lui augmenté à prix courants que de 141,6 %. On cerne ainsi l’enflure financière dont la société française a été accablée depuis le milieu des années 80. C’est  l’une des expressions d’une suraccumulation des capitaux.
A certains moments la capitalisation boursière a été telle, comparée à l’accumulation réelle de richesses, à la production de biens et de services, que les groupes du CAC n’ont pas réussi à obtenir un niveau de rentabilité suffisant pour se rémunérer tous de façon suffisante. Leur capitalisation boursière, la valeur totale de leurs titres, s’est effondrée. C’est ce que l’on appelle la dévalorisation de capital. La baisse de la valeur des titres, le niveau des profits et des  dividendes restant malgré tout important, permet de relever la profitabilité.
C’est ce à quoi l’on assiste actuellement. A cette fin, d’un côté les stars du CAC engagent des restructurations, suppriment des emplois, maintiennent une politique salariale restrictive, conduisent des opérations financières multiplient les dégâts sociaux pour grossir leurs résultats. De l’autre le pouvoir politique leur offre notamment en cadeau les milliards du crédit emploi compétitivité. C’est cette spirale qu’il faut briser.

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Les mouvements de « yoyo » du CAC 40 et la crise du capitalisme

Par Ivorra Pierre , le 14 octobre 2013

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