Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Construction navale : le chantier de Saint-Nazaire (Encart sur le coût du capital)

L’ex-chantier de l’Atlantique situé à Saint-Nazaire, aujourd’hui propriété du coréen STX, est le dernier chantier de construction navale civile de notre pays. L’état en est actionnaire à un peu plus de 33 %.

Depuis de nombreuses années, les directions successives ont fait le choix de la construction de paquebots de croisière au nom de la rentabilité financière liée à la forte valeur ajoutée de cette fabrication.

Or, en période de crise, la demande est moins forte, les commandes se réduisent. Si le chantier a passé récemment une commande pour la construction de l’Oasis, le paquebot le plus long du monde avec 363 m, ce n’est pas suffisant pour assurer la pérennité du chantier.

Dans ce contexte, il faut porter une politique de diversification de la construction de navires et il y a de quoi faire. Transborders, rouliers, caboteurs, cimentiers, sabliers, cabliers…. La plupart de ces navires ont entre 20 et 30 ans. Il y a besoin de renouveler cette flotte vieillissante. Le savoir-faire et les hommes sont là.

Pourtant, alors que le gouvernement a changé la loi pour autoriser la navigation des paquebots de croisières fluviaux long de 135m, STX a refusé de porter sa candidature sur une commande de 5 de ces navires, qui représentait 3 ans de travail pour 250 salariés. Dans le même temps, ce sont les sous-traitants qui disparaissent un à un. 

Cela, dans un contexte particulièrement tendu pour STX, 4e constructeur mondial, qui a massivement investi dans le monde en 2008 et qui cumule une dette de 700 millions d’euros. La banque coréenne « Koréa Développement Bank » soutient le groupe, mais a pris la main sur sa restructuration en imposant une vente de l’unité européenne du groupe. Nous proposons que cette opération soit mise sous surveillance par l’état, parce qu’il y a risque de rachat par un concurrent. Un tour de table avec de grands groupes industriels et l’état doit être mis en œuvre pour dégager des solutions industrielles durables.

à cette occasion, les élu-e-s communistes régionaux ont soumis un vœu qui a reçu l’unanimité du Conseil régional des Pays de la Loire : « La Région n’accepte pas de laisser le dernier chantier naval français subir à nouveau une opération capitalistique. L’avenir du chantier passe par la diversification. La Région exige des comptes des actionnaires de STX et sollicite l’état pour qu’il envisage une hausse temporaire de sa participation et pour soutenir une stratégie industrielle forte en lien avec les grands groupes industriels français » : tels sont en substance les termes de ce vœu.

Cela a été rendu possible par l’action et le rassemblement auquel nous avons contribué autour de l’appel de 50 personnalités du monde syndical, associatif, politique.

C’est avec cette même ambition que nous avons travaillé à trois fédérations du PCF : Bouches-du-Rhône, Corse et Loire-Atlantique. Ensemble, nous avons uni nos efforts pour gagner la délégation de service public de la SNCM et gagner la construction de 5 ferries à Saint-Nazaire. 

 

 

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Par , le 01 décembre 2013

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