Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Université d'été aux Karellis: un souffle d'air frais pour le PCF

C’est dans un climat des plus chaleureux (la neige n’était pas cette fois au rendez-vous) que se sont déroulées cette année les universités d’été du PCF. Comme le note Pierre Laurent les nouveaux adhérents et les jeunes ont alimenté les rangs des fidèles en participant à ce grand moment de réflexion collective, d’échange et de rencontre. Trois jours durant des tables rondes se sont succédées et nous pûmes apprécier les exposés les plus savants sur des sujets aussi divers que l’astronomie, la place de la musique dans la société et ses rapports au pouvoir, la place d’auteurs tels que Jean Ristat ou Aragon dans la pensée contemporaine, ou plus largement sur les évolutions de la philosophie marxiste, sur sa pertinence et sur sa nécessaire actualisation. Ces présentations furent systématiquement prétextes à débat et c’est dans une démarche de construction collective et de formation individuelle que nous étions invités à tout instant à échanger sur nos engagements personnels et sur les positions prises par le parti. Les conclusions furent ainsi des plus stimulantes, nous pûmes ainsi nous alimenter des travaux universitaires et des recherches menées par les intervenants sur des sujets tels que les politiques industrielles à élaborer, les combats idéologiques sous-tendant à la création des programmes scolaires, la place des sciences appliquées dans la société, les difficultés pour penser un nouvel Euro, etc. Mais aussi mettre à plat un certain nombre de stratégies à propos de la pensée de l’égalité que nous devions incarner, notre positionnement sur les questions internationales, la démarche à suivre afin de travailler au mieux avec nos voisins européens, notre engagement face aux urgences écologiques et le projet socio-économique que nous devions supporter.

C’est donc accueilli par nos camarades de Savoie et par le personnel de la station solidaire et sociale des Karellis que nous avons littéralement pu « prendre de la hauteur » et nous revigorer au contact des pensées les plus fraîches.

Parmi les différents rendez-vous qui ponctuaient le séjour, notons que le traditionnel repas de notre secrétaire national avec les nouveaux adhérents, nombreux cette année, fut l’occasion d’un échange plus informel, plus direct et toujours plus humain avec la force neuve de notre organisation. Ce fut le moment pour Pierre Laurent de rappeler l’urgence dans laquelle la crise systémique du capitalisme nous plaçait et donc la nécessité d’agir activement pour imposer une pensée alternative et réellement efficace aux besoins de notre époque. Ce fut aussi l’occasion d’expliquer plus précisément l’importance du combat pour les municipales, tant les communes incarnent un bastion fondamental pour repenser la démocratie. C’est que ces universités d’été furent l’occasion de travailler en vue des municipales. Sur ce point, nous vous renvoyons à la retranscription du discours de clôture, mais nous pouvons souligner certains engagements pris par le PCF. Pierre Laurent indique en effet que nous allons adopter une démarche démocratique en mobilisant sur un certain nombre d’objectifs : battre la droite, taire les appétits d’une extrême-droite décomplexée et trop sûre de ses forces, « réélire des majorités de gauche dans lesquelles la place des communistes et du Front de gauche sera renforcée au service de projets utiles, répondant aux besoins de la population ». « C’est avec l’intérêt général que le PCF s’allie », rien ne comptera plus dans notre action que l’intérêt des populations. Pierre Laurent put alors rappeler que le parti gardait l’« ambition de gagner là où c’était possible et de multiplier le nombre d’élus dans l’intérêt des populations », en ajoutant qu’il « faisait confiance aux communistes » conscient que les choix qu’ils feront seraient toujours conscients et soucieux du bien commun.

Les universités d’été furent aussi l’occasion de parler des retraites et de définir des positions claires quant à l’engagement militaire de la France alors que se précipitent les évènements en Syrie.

Sur les retraites c’était une nouvelle fois l’occasion de démontrer l’absurdité des politiques austéritaires proposées par le gouvernement qui, contre toute attente  engage sa politique sur la voie de celle du gouvernement précédent.

Sur l’intervention militaire franco-américaine en Syrie les engagements pris par le parti, présentés à l’issue des universités, purent être de nouveau exposés à l’occasion du débat organisé hier par France 2 dans « Mots-croisés » auquel participait notre secrétaire national. Celui-ci put rappeler l’importance de la crise politique et humanitaire dans laquelle François Hollande engageait la France. « Je dis solennellement au président de la République, ne décidez rien sans les votes des parlementaires » s’expliquait Pierre Laurent en ajoutant « la question de la guerre n’est pas le fait d’un homme c’est le problème du peuple français ». Le fait que le président s’appuie sur l’article 35 de la constitution (un article inscrit par Sarkozy en 2008, qui rend possible une intervention militaire conformément à la seule décision du dirigeant de l’état) pour justifier l’engagement des troupes françaises est symptomatique d’un régime qui va mal. Cette dérive hyper-présidentialiste souligne là encore le caractère anachronique de nos institutions et la nécessité de repenser notre régime constitutionnel. Deux points sur lesquels nous eûmes à plusieurs reprises l’occasion de débattre au cours de ces universités. Ainsi face à la recherche systématique de solutions militaires le PCF s’engage plutôt à trouver une solution politique au conflit en mobilisant dans le dialogue les forces concernées.

Après les échanges quelque peu virulents qui avaient conclu les universités du Front de gauche, sur lesquels ont largement glosés les médias nationaux - toujours soucieux de pointer le manque de cohésion apparent de notre organisation en amplifiant les discordances (nécessaires) entre les propos de nos dirigeants -  il était primordial selon Pierre Laurent de « dépasser les débats internes pour entrer dans une nouvelle phase de développement du Front de Gauche ». Il se trouve que les conclusions adoptées à l’issue de l’université d’été du PCF répondaient efficacement à cet objectif. Le samedi matin, Éric Coquerel (PG), Myriam Martin (GA), Christian Picquet (GU) et Marie-Pierre Vieu (PCF) purent échanger sur le rôle du Front de gauche en vue de l’alternative politique et sur la stratégie adoptée communément en vue des municipales. Le lendemain Olivier Dartigolles, Jean-Philippe Magnen (EELV) et Laurence Rossignol (PS), purent aussi discuter des enjeux de la rentrée. Dans son discours de clôture, Pierre Laurent put ainsi insister sur ce qui nous « motivait à gauche » et inviter encore une fois au rassemblement à gauche « pour de nouveaux choix politiques » conduisant ainsi notre politique sur « le chemin du rassemblement populaire le plus large et le plus actif possible ». Il rappelait alors à nos militants que nous étions « plus que jamais l’espoir à gauche », « l’avenir parce que nous sommes le courage et le changement ». 

 

Université d'été aux Karellis: un souffle d'air frais pour le PCF

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