Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

Dans toute l'histoire de la 5ème République, jamais l'issue à une élection présidentielle n'aura été aussi indécise. Tellement indécise qu'elle laisse la porte ouverte à la possibilité d'une arrivée au pouvoir d'une droite ultra-réactionnaire voire de l'extrême-droite. Ce scenario dévastateur aurait des conséquences lourdes, sociales en premier lieu eu égard aux programmes de droite, mais aussi politique pour l'avenir puisqu'il emporterait avec lui, à la fois, l'ensemble des forces de gauche et l'espoir d'une perspective politique comme débouché des luttes sociales. Et cela pour longtemps.

Face à cette perspective dangereuse, la demande d’une unité de candidatures à gauche s’exprime avec force. Des millions de citoyens entrevoient la possibilité d’une victoire sur la droite et l’extrême-droite, à condition que les forces opposées aux politiques d’austérité trouvent le chemin de l’unité.

Mais comment surmonter les obstacles qui se dressent sur ce chemin ? Chercher un arrangement qui concilierait les programmes du PCF, des Verts, de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon ? On connaît la profondeur des divergences sur des points aussi essentiels que le pouvoir dans l’entreprise, la maîtrise de la finance, le financement de la Sécurité sociale, le nucléaire, l’Europe…

Pourtant, et c'est l'objet de ce dossier, les bases d'une unité existent. Elles sont à puiser dans l’exigence populaire d’une alternative aux politiques d’austérité et à la soumission aux marchés financiers qui ont fait du quinquennat de François Hollande un désastre, autant que dans la nécessité de résister aux projets de la droite et du MEDEF, qui comptent bien profiter de la démoralisation à gauche pour « finir le travail » de casse sociale commencée par le gouvernement actuel.