Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Emploi : Persistance du chômage de masse et montée de la précarité

Aux élections européennes, l'emploi a été la première motivation du comportement électoral des Français (47 %) elle l'a été plus encore chez les électeurs communistes (68 % ) mais aussi chez les électeurs des listes du Parti socialiste (55 %) ou de LO-LCR (54 %). C'est dire s’il est nécessaire de renforcer notre crédibilité avec des propositions fortes à faire vivre dans les luttes à partir des situations diverses concrètes vécues par les gens. C'est tout le sens de la campagne nationale pour une sécurité d'emploi ou de formation que les militants communistes ont décidé d'engager.

Si l’emploi est la première préoccupation de nos concitoyens c’est en raison de la persistance du chômage de masse et de la montée de la précarité qui désormais frappe jusqu’aux plus qualifiés.

Au mois de mai 2004, sur un an, le nombre officiel de demandeurs d’emploi avait progressé de près de 3% pour toucher environ 2,5 millions de personnes. Cette recrudescence a touché tout particulièrement les jeunes hommes (+5,3%) et les jeunes femmes (+7,5%). Le taux de chômage au sens du BIT demeurait au niveau de 9,8%.

Recul de l'emploi privé global en France.

Dans toute l'année 2003, la France a perdu 75 000 emplois dans le secteur privé. Début 2004, la reprise faible et hésitante de l’activité n’a permis qu'un simple ralentissement des destructions d'emplois. Au premier trimestre 2004, 6 500 emplois avaient encore disparu. Les deux tiers des régions continuaient à détruire plus d'emplois qu'elles n'en créaient. C’était notamment le cas du Centre, de la Lorraine et de la Corse, régions aujourd’hui les plus touchées.

Mars, 36e mois de recul de l'emploi dans l'industrie.

Fin mars, pour le 36e mois consécutif, l'industrie perdait des emplois. Au total, ce sont 138.000 emplois qui ont été détruits, c'est-à-dire une moyenne de 20.000 emplois par trimestre. À cela, il faut ajouter la baisse sensible de la part des emplois intérimaires, comptabilisés dans les services, mais travaillant dans l'industrie. Au premier trimestre, en plus des 27.000 emplois industriels détruits, il faudrait ajouter les 12.000 postes d'intérimaires en moins dans ce secteur. Au total, ce serait 40 000 emplois industriels qui auraient disparu entre janvier et mars !

C'est le résultat des suppressions massives d'emplois et des délocalisations qui ont touchés en premier lieu industries textiles, équipements électriques et électroniques, métallurgie et édition. La période a également été caractérisée par une recrudescence spectaculaire des restructurations, des fusions d’entreprises et de groupes, des délocalisations et des licenciements.

Le tertiaire ne compense pas les hémorragies d'emplois de l'industrie

Cette hémorragie de l'emploi industriel est de moins en moins compensée par la création d'emplois dans les services : 16.500 emplois au premier trimestre.

Les créations d'emplois de service sont concentrées : dans la santé et l'action sociale (+ 2,9 %), mais ce mouvement risque d'être remis en cause par la réforme de l'assurance maladie visant à freiner les dépenses de santé ; dans le secteur de la recherche et développement (+ 2,1%), mais tout en restant largement insuffisante pour combler le retard de la France sur les États-Unis ou même le Royaume- Uni voire la Suède.

Contrairement à l'idée que tente de propager le gouvernement, que les emplois dans les services aux personnes et domestiques pourraient se substituer aux emplois dans les entreprises, on constate une chute sensible de ces emplois (-3%) malgré les avantages fiscaux dont bénéficient leurs utilisateurs.

De même les mesures de suppressions d'emplois dans la fonction publique commencent à se faire sentir avec une baisse de 1% dans l'éducation et de 0,8 % dans les administrations publiques.

L’ampleur du recul de l’emploi rend encore plus pertinente et urgente les décisions de la conférence nationale pour l’emploi qu’ont tenue les communiste au mois de février, et tout particulièrement la mobilisation pour la réalisation des chantiers concrets d’une Sécurité d’emploi ou de formation avec la décision de constituer des comités locaux pour une sécurité d'emploi de formation à partir des luttes concrètes (délocalisation, transformation d'emplois précaires en emplois stables, l'aide au retour à l'emploi des chômeurs, ...). Ils pourraient rassembler les personnes concernées par l’élaboration et la réalisation de ces objectifs sociaux afin de favoriser leur organisation et associer les militants politiques dans leur diversité, syndicaux et associatifs ainsi que les élus. Mais aussi, il s’agit de la constitution de collectifs régionaux d'animation de cette bataille : deux collectifs de ce type viennent de se mettre en place en Île de France et en Auvergne. Ils associent des élus, des responsables fédéraux, des militants d'entreprise et des militants investis sur ces questions (économistes, sociologues, personnels des institutions de l'emploi de la formation, la recherche).

 

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