Economie et Politique - Revue marxiste d'économie
Par la voix de son secrétaire national, Pierre Laurent, sénateur de Paris, le Parti communiste français s'est adressé aujourd'hui au président François Hollande pour qu'aucune décision de la France dans la crise ukrainienne ne soit prise sans consultation en amont des chefs de partis et des présidents de groupe au Parlement.
L'Ukraine est sous le feu depuis trois mois d'une lutte sans merci pour le pouvoir de ses oligarchies, toutes plus avides et corrompues les unes que les autres et qui se sont enrichies grâce aux politiques néo-libérales soutenues tant par l'UE que par la Russie.
L'Union européenne, la Russie, les États-Unis par l'intermédiaire de l'OTAN ou directement ont versé dans la surenchère, la démonstration de force et l'escalade militaire. C'est le peuple ukrainien qui est pris au piège entre la peste et le choléra.
Cette logique a pour toile de fond l'enjeu stratégique que représente l'Ukraine pour les grandes puissances qui s'affrontent dans une guerre économique féroce. 70 % du gaz et du pétrole russes transitent par l'Ukraine, et l'Europe représente 90 % des achats de pétrole russe. Ce n'est pas le retour de la Guerre froide à laquelle nous assistons mais bien à un conflit au sein du G8 entre, d'une part, les États-Unis, appuyés par l'UE et servis par l'OTAN, et, d'autre part, la Russie, pour sauver ou conquérir leur place parmi les puissances mondiales.
À l'instar de l'Allemagne qui met en place un groupe de contact, la France devrait jouer un rôle premier pour se démarquer significativement de l'OTAN et pour stopper l'escalade militaire. Le but de la France devrait être de contribuer à un processus qui mène au retrait à terme de toutes les forces militaires étrangères aujourd'hui présentes sur le sol ukrainien.
L'Ukraine ne doit pas servir de « zone tampon » ou de « zone militarisée », unique ou coupée en deux, où Américains, Européens et Russes se jaugeraient sur le dos des Ukrainiens.
La France doit aussi avoir pour objectif premier la mise en place d'un véritable processus démocratique en Ukraine permettant au peuple ukrainien de reprendre la pleine maîtrise de sa destinée.
La nouvelle faction oligarchique aujourd'hui aux affaires projette une élection présentielle le 25 mai dans une situation hautement tendue, où l'extrême droite et les groupes néo-nazis dictent à l'opposition sa ligne politique et font régner la terreur dans le pays.
Ni la France, ni l'UE ne peuvent s'inscrire dans une telle démarche quand il s'agirait au contraire d'aider les forces démocratiques, en butte à la violence de l'extrême droite, à prendre le dessus pour que s'engage un véritable processus de réformes démocratiques, sociales et constitutionnelles. La France devrait appuyer les forces démocratiques et progressistes ukrainiennes qui plaident pour que le peuple ukrainien puisse se prononcer par voie référendaire sur les réformes à engager.
Il faut s'extraire de la logique de guerre et de ce tête-à-tête cynique « Occident » - Russie, et dans l'objectif d'appuyer les efforts de l'ONU et de son secrétaire général qui rencontre aujourd'hui le ministre russe des Affaires étrangères, la France devrait prendre l'initiative d'appeler à la tenue d'une table-ronde sous l'égide des Nations unies et de son conseil de sécurité réunissant autour de l'Ukraine, l'UE, les États-Unis et la Russie devant trouver un accord de sortie politique de crise sur deux points immédiats : l'arrêt de l'escalade militaire et la mise en place du processus démocratique.
La France, enfin, a une responsabilité particulière pour que l'Union européenne revoie de fond en comble ses relations avec la Russie et travaille avec elle à l'élaboration d'une politique de voisinage qui dépasse les tensions et ruptures du passé par la mise en place d'un partenariat de haut niveau fondé sur des échanges économiques, politiques et culturels dans un cadre de sécurité commune qui appelle au retrait des forces armées étrangères de l'Ukraine.
La France doit parler d'une voix qui lui est propre pour la paix et la démocratie.
le 03 March 2014
Il y a actuellement 17 réactions
A Tchénarienko
Ce gars, bien que dangereux, est un minoritaire sur Maidan !
Par Bogatyr, le 03 March 2014 à 22:18.
La Russie renait internationalement, et l'Otan impériale a peur.
• La Russie renait internationalement, et l'Otan impériale a peur. CE qui arrive à la Russie est ce qui pouvait arriver de mieux pour elle! Enfin elle existe! Avec le G7 la Russie n'existait plus et était à la remorque de l'empire yankee. Elle redevient enfin une grande puissance indépendante qui aura enfin une politique internationale indépendante, et pourra dire Niet à Obama et à ses chiens de garde. Cela va aussi avoir des conséquences dans le moyen orient, en Afrique en Amérique du Sud où la Russie va s'affirmer et demander des comptes aux USA en Palestine pour commencer ou la création d'un Etat Palestinien piétine. La Russie renait et l'Otan le sait et c'est cela qui lui fait peur!
Par ZAPATA (non vérifié), le 03 March 2014 à 22:56.
"Je vais le pendre comme un chien !..."
Bogatyr écrit : "Il n'y a rien de fasciste dans cette révolution." Hélas, je crains que si !... Un chef de milice de Maïdan déclare qu'il va pendre "comme un chien" le nouveau ministre de l'Intérieur du gouvernement ukrainien autoproclamé. Les dirigeants des milices d'extrême droite qui ont aidé à établir le gouvernement transitoire de Kiev sont déjà en train de se retourner contre les nouvelles autorités. Dans la vidéo, Alexandre Musichko réagit à la promesse du ministre de l'Intérieur d'enquêter sur ses exactions récentes... Musichko est connu pour ses opinions antisémites et néo-nazis, ainsi que pour sa participation à la campagne de Tchétchénie côté intégriste dans les années 1990... ça ne vous rappelle pas les "valeureux insurgés barbus" que les "révolutions de couleur" et autre "printemps made in free countries"... installent un peu partout, avec les succès qu'on constate de l'Afghanistan à l'Irak en passant par la Lybie, l'Egypte, la Tunisie... Si tu veux voir la vidéo, recopie ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=PO69-hzYo_A
Par Tchénarienko, le 03 March 2014 à 21:30.
Ce soint bien des nazis anticommunistes qui sont à Kiev!
Ce soint bien des nazis anticommunistes qui sont à Kiev! Et ils tuent des communistes, ils sont anti-sémites et anti-russes. C'est tout le passé de l'Ukraine pendant le 20e siécle que ressurgit avec ce putsch Fachiste. Et l'Otan au sommet est truffé de fachiste anti-communiste.
Par ZAPATA (non vérifié), le 03 March 2014 à 20:15.
PCU
C'est une déclaration sans envergure. Nous sommes un parti communiste ?? Si c'est le cas pourquoi aucun mot sur les camarade communistes Ukrainiens qui défilent tous les jours ?? Pourquoi bruler des drapeaux communistes, détruire des statues de Lénine, maltraiter des militants communistes???
Par Cdt Rich, le 03 March 2014 à 19:37.
Dénigrement de la lutte des Ukrainiens
Les propos du communiqué du PC et les commentaires de Zapata sont une insulte, un vrai coup de poing dans le ventre de ces milliers d'Ukrainiens qui ont lutté pendant trois mois ou qui sont morts pour des valeurs qui devraient tous nous rassembler, quelque soit notre bord politique.
NON ce ne sont pas des nazis qui sont au pouvoir à Kiev (désinformation russe). NON ce n'est pas une lutte entre oligarques, je sais pas d'où vous sortez ça.
Les Ukrainiens ont lutté pour en finir avec la corruption, d'où qu'elle vienne, pour leur liberté, pour vivre dans un Etat de droit, pour les Droits de l'Homme. Pour vivre une "vie normale" comme ils le disent, c'est-à-dire comme nous en France et dans les autres pays de l'Union européenne. Pouvoir travailler, entreprendre librement et vivre avec un salaire décent.
Que l'argent ne profite plus qu'à un petit clan lié au pouvoir. Donc ils n'ont pas viré Ianoukovitch pour mettre un autre dictateur lié à d'autres oligarques.
Ils veulent un renouvellement totale des politiques, non liés à la corruption et qui puissent rendre forte l'Ukraine.
Ce ne sont pas des nazis qui sont au pouvoir, même s'il est vrai que je regrette qu'il y ait 3 ministres issu de Svoboda, mais ils ne sont pas forcément fascistes ou antisémites et ce n'est qu'une partie minoritaire de cette révolution.
Moi ce que je regarde, c'est le peuple de Maidan, les Ukrainiens eux-même, citoyens libres et non politisés. Ils se sont organisés démocratiquement sur place et ont même crée un Conseil de Maidan, organisé comme les vetches d'antan. Et le nouveau gouvernement a été présenté en premier au peuple de Maidan pour approbation ! N'est-ce pas cela la démocratie ?
Il n'y a rien de fasciste dans cette révolution.
Le nouveau pouvoir n'a rien de fasciste dans son programme, même s'il n'est pas de mon bord politique, je le soutiens car son but c'est la démocratie, l'indépendance de l'Ukraine et de mener l'Ukraine vers le haut.
Merci de m'avoir lu.
Par Bogatyr, le 03 March 2014 à 19:13.
Rien sur le fait que sont des nazis qui sont au pouvoir à Kiev!
Rien sur le fait que sont des nazis qui sont au pouvoir à Kiev!
Par ZAPATA (non vérifié), le 03 March 2014 à 18:39.