Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Non aux attaques contre les retraites des femmes !

Le pouvoir vient d’insérer dans le projet de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 la réforme des « avantages » accordés aux mères en matière de retraite.

Depuis 1924, il existe un système de bonification dans la Fonction publique pour les femmes ayant des enfants. Depuis 1971, les mères salariées du secteur privé bénéficient d’une majoration de durée d’assurance (MDA) qui peut aller jusqu’à 8 trimestres.

En 2003, la droite a déjà revu à la baisse les bonifications  pour  la retraite des mères fonctionnaires, passant de 2 ans à 6 mois, en prétendant les offrir  à égalité aux fonctionnaires  pères de famille.

Un arrêt de la Cour de cassation du 19 février dernier a accordé le bénéfice des MDA à un père salarié du privé, au motif de l’égalité homme-femme. Soucieux de limiter les réclamations des hommes et de réduire les dépenses, le Gouvernement s’engouffre aujourd’hui  dans la brèche pour s’attaquer  aux retraites des mères de famille salariées du privé.

Le gouvernement prétend ne pas remettre en cause les «  avantages »  liés aux retraites des mères de famille, salariées du privé.  Mais sans moyens nouveaux, l’annonce du partage possible de cet «  avantage »  va conduire  de fait , à de nouvelles attaques contre les retraites des femmes au travers de la suppression ou de la réduction des trimestres  de bonifications  accordés par enfant élevé (de un à huit trimestres) qui permettent  non de partir plus tôt mais de bénéficier  d'une indemnité  à peine plus élevée.

Le prétexte  serait l'égalité de traitement  entre les hommes et les femmes et de se conformer aux directives européennes.

Cet acquis social la Majoration  de Durée d'Assurance destiné aux mères de familles en matière de retraite, a été mis en place pour compenser les inégalités entre les hommes et les femmes face à la retraite et compenser les baisses d'activité liées à la maternité. Invoquer  l'égalité pour supprimer  cet acquis n'est que de la tartufferie  ! Et nous devons nous y opposer avec force.

Ce gouvernement  veut à la fois démanteler  les prétendus  « avantages » acquis, niveler  par le bas mais aussi diviser  les français en prenant un bouc émissaire. Après le privé contre le public, les travailleurs contre les chômeurs, les classes moyennes contre  les pauvres...aujourd'hui ce sont les femmes contre les hommes !

Combattre les inégalités et établir une véritable égalité hommes-femmes.

Ces inégalités existent toujours voire s'accentuent :

Le taux d'activité des femmes décroche avec l'arrivée des enfants  : 73 % avec 1 enfant, 64 % avec 2 ; 40 % pour 3 enfants et plus, De plus, les mères sont 35 % à cesser ou réduire leur activité après une naissance contre 1,5 % des pères.

Ce sont encore à près de 80 % les femmes qui prennent en charge l'éducation des enfants

31 % des femmes sont à temps partiel (les hommes 6 %). Une femme touche, en moyenne, un salaire inférieur aux hommes de plus de 20 % et une retraite inférieure de près de 40%

Plus des 3/4 des salariés à bas salaires sont des femmes En 2004, seulement 44 % des femmes retraitées  ont validé une carrière complète contre 86 % des hommes et elles ont pris leur retraite deux ans plus tard.

Cela impliquerait de relever le taux d'emploi  des femmes et la fin des discriminations concernant l’accès à l’emploi, les salaires, de s’attaquer aux inégalités professionnelles,  de revoir les conditions  des congés parentaux, la promotion des carrières mais aussi d’ assurer le développement d"un service public adapté de garde d'enfants…

C'est aussi pénaliser les employeurs qui imposent le temps partiel  et compenser pour tous, hommes et femmes les périodes de baisse d'activité pour élever les enfants : égaliser par le haut !

Certes, la prise en compte de la paternité  dans le calcul des droits à la retraite des hommes, doit être organisée mais cela ne peut de faire à moyens constants, en s’attaquant aux retraites des femmes. Le droit à la majoration de durée d’assurance pour les femmes ne doit en aucun cas être remis en cause ou réduit.

Cette nouvelle réforme, après de multiples protestations , comprendrait désormais une année de MDA pour les mères et une année au choix entre la mère et le père pour l’éducation  des enfants. Mais on peut craindre  que les femmes soient davantage pénalisées avec ce prétendu partage de la MDA, compensant l’éducation  des enfants. Le risque  c’est que les femmes soient incitées encore d’avantage à se retirer du marché du travail. Ce serait une source de conflit en cas de divorce.  Les inégalités seraient encore accentuées, sous couvert de plus d’égalité et cela serait contreproductif par rapport à la contribution positive des femmes à la croissance réelle et finalement aux rentrées de cotisations. De plus on confond deux niveaux : l’éducation  des enfants relève de la politique familiale, tandis que la MDA concerne les retraites et la nécessité de corriger  les inégalités hommes – femmes par rapport à la retraite.

Pour une véritable  égalité hommes-femmes, une résorption des inégalités concernant l’emploi, les salaires, les retraites Pour une réforme de progrès de la protection sociale articulant politique familiale, formation, emploi, salaires, retraites .

Pour une véritable  égalité hommesfemmes : accès des femmes à des formations  de qualité  en bannissant la discrimination sexuée des filières comme la discrimination  des métiers.

Accès à la formation  continue,  accès aux postes de responsabilités,  égalisation par le haut des salaires : à travail égal, salaire égal,

Un véritable  partage des tâches, favorisé par l’amélioration  des conditions de travail, le développement des formules de garde adaptées, une politique familiale moderne permettant la conciliation vie professionnelle  – vie familiale, pour les femmes et pour les hommes.

Cela implique un développement  des financements à partir  d’une réforme de progrès des cotisations sociales, branchée sur le développement du taux d’activité des femmes, des salaires, de leur formation continue pour accéder à de meilleurs emplois.

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