Le déficit public sera cette année de 5,6 % du PIB au lieu des 4,4 % prévus et la dette publique s'établirait à 73,9 % du PIB à la fin 2009 et même 77,5 % fin 2010. L'explosion du chômage dans le secteur marchand atteindra au moins 350 000 cette année, voire 1 million pour 2010. Le déficit de l'État avoisinera les 104 milliards d'euros, soit le double de ce qui était initialement prévu en septembre dernier. Le précédent record de déficit de la sécu de 2004 (11,9 milliards) est pulvérisé. Et, ce gouffre ne s'explique pas par des dépenses supplémentaires. Par exemple les 450 millions d'euros destinés à financer la prime de 150 euros aux familles modestes, seront finalement pris en charge par l'État et non par la CNAF. La dégradation s'explique par un manque à gagner considérable du côté des recettes assises sur la masse salariale dont on organise le ralentissement. Les régimes de retraites complémentaires (Arrco-Agirc) et le Pôle emploi vont également être gravement touchés. Des coupes se profilent dans les dépenses sociales en particulier dans les retraites et l’assurance maladie. C’est une impasse qui aggravera la situation économique. La protection sociale souffre d’un déficit de financement structurel : la politique de réduction des charges patronales nous a conduits dans l’impasse de même que la désindustrialisation et la financiarisation de l’économie.
Le PCF exige d’abord la vérité sur les comptes de la protection sociale et une réponse rapide en termes de ressources pour celle-ci. Il s’opposera à toute réduction des prestations qui aggraverait la situation économique. Il propose une réforme et un développement du financement notamment pour faire face au sous-financement organisé et chronique de l’hôpital, affronter les nouveaux besoins liés notamment à la démographie. La protection sociale joue un rôle dynamique pour l’économie, elle constitue un amortisseur de crise, peut contribuer à un processus de sortie de crise. Mais cela appelle une réforme du financement, le principe des cotisations sociales branché sur l’entreprise lieu de la création de richesses réelles nouvelles, appuyées sur le développement des salaires et de l’emploi, nous semble un bon principe. Cependant face à la crise systémique il exige de nouveaux développements et une refonte de progrès et d’efficacité. Une refonte des cotisations patronales, impliquerait de les articuler sur le relèvement de la part des salaires dans les richesses produites. Ce sont l’emploi, les salaires et les qualifications qui sont la source d’ un nouveau type de croissance comme des rentrées indispensables des cotisations sociales. Nous proposons aussi une nouvelle cotisation sur les revenus financiers des entreprises visant à dissuader de la fuite en avant dans les placements financiers source de la crise financière et systémique en cours en même temps que les politiques de déflation salariale. Nous voulons l’abandon des politiques de réduction des charges sociales, notamment sur les bas salaires qui privent la Sécurité sociale de ressources et constituent un gouffre à fonds publics inefficaces par rapport à l’emploi et tirant tous les salaires vers le bas. Au contraire nous proposons d’utiliser le financement public pour des fonds régionaux et nationaux pour l’emploi et la formation, ceux-ci pourraient contribuer à une autre politique du crédit, à de nouvelles relations entre banques et entreprises pour financer prioritairement les investissements des entreprise centrées sur le développement de l’emploi et de la formation, cela impliquerait la construction de pôles publics du crédit avec de nouveaux critères d’orientation des fonds et de nouveaux pouvoirs d’intervention des salariés. La situation est grave, cela fait monter l’urgence des alternatives à construire y compris au niveau européen. Un nouveau souffle pour un nouveau modèle social, appuyé sur le développement des luttes est indispensable. Cela pose la question d’une autre construction européenne, ce qui implique de sortir du pacte de stabilité et de la pseudo indépendance de la BCE qui est en fait une soumission aux dogmes de la rentabilité financière contre les peuples.
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