La crise actuelle, qui a trouvé son origine dans la crise financière - qui ensuite a affecté l'économie réelle et s'est percutée avec des crises préexistantes comme la crise écologique, la crise culturelle - est devenue une crise mondiale, une crise de tout le système capitaliste.
On nous parle de la possibilité d'une reprise. Mais celle-ci est minimale et incertaine avec des masses considérables d'argent dépensé par les gouvernements des pays développés sans produire les effets attendus. Malgré ces liquidités massives, le crédit n'a pas été réactivé, les banques n'ont pas recom- mencé à prêter et lorsqu'elles prêtent, elles le font à des taux d'intérêt élevés.
Au niveau international, une prétendue reprise serait en cours selon les pays les plus puissants. Mais ceux-ci cachent que la chute prochaine pourrait encore être plus importante que lors de la dernière crise
Cette nouvelle crise internationale pourrait être celle de la dette extérieure de certains pays. Comme nous l'avons connu sur le continent latino américain en 1982, nous avons l'impression que l'Europe a aussi son talon d'Achille, notamment dans les pays d'Europe orientale, et une crise majeure de la dette extérieure pourrait éclater. Dans ces pays les réserves des banques centrales ont fondu et ils se retrou- vent pratiquement sans argent.
Pour faire face à cela, le G 20 n'est-il pas en train de ressusciter le Fonds monétaire international qui semblait être une institution internationale sur le déclin ? On avait l'impression que ses jours étaient comptés. La plupart des pays ne faisaient plus appel au FMI notamment en Amérique latine.
Cette institution était moribonde en raison de l'importance des fonds consacrés par le FMI aux pays les moins développés mais conditionnés par des réformes drastiques imposées à ceux-ci.
Ce qui pèse sur les pays les moins développés qui ont besoin de faire appel à lui pour obtenir des crédits.
… Étant donné la situation actuelle, il est nécessaire de construire des alternatives régionales parce que la monnaie mondiale n'est pas encore là...
Les initiatives du Mercosur sont peut-être un pas en avant parce que le dollar ne peut pas répondre aux problèmes existants. Il en est de même des initiatives de la Chine qui essaye de rétablir des rela- tions commerciales avec l'Amérique latine, ou de celles de l'Alba avec la création du « SUCRE », système de compensation unique pour les pays de l'Alba. Celui-ci n'est certes pas une devise, mais une unité de compte commune à la région qui permettrait au moins aux pays concernés de commercer les uns et les autres pour satisfaire un certain nombre de besoins et assurer le développement des sociétés de notre pays. La « Banque du sud » en Amérique latine qui devrait rentrer en fonction cette année qui est une initiative de plusieurs pays (Venezuela, Brésil, Argentine, Équateur) s'inscrit aussi dans ces créations régionales alternatives. Ces initiatives vont dans le sens que nous voulons : l'avancée d'une monnaie commune mondiale pour s'émanciper de la domination du dollar.
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