Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Les énergies renouvelables

le 12 novembre 2005

Les énergies renouvelables

Perpignan le 12 décembre 2005

Aujourd'hui, la question de l'énergie est devenue l'un des grands problèmes, que le monde doit affronter et résoudre à l'échelle du 21ème siècle. Sans énergie nombre d'activités humaines ne sauraient se développer, transports, communication mais aussi des activités comme la santé et l'éducation. Cette question est déterminante pour l'avenir de la planète et de l'humanité. Le constat que nous faisons de la situation, épuisement des ressources fossiles, aggravation de l'effet de serre, insuffisance de la production d'énergie sur le plan mondial est alarmant. L'accès de tous, au nord comme au sud, à une énergie propre et suffisante, non polluante et respectueuse du climat est l'un des défis que l'humanité doit relever impérativement, si nous voulons collectivement travailler à l'émancipation de chacun et au développement de tous.

1- Le constat

Sur le plan social, le constat que nous pouvons faire montre l'ampleur des efforts à accomplir.

Actuellement, 2,6milliards d'êtres humains ne disposent pas d'un approvisionnement correct en énergie et doivent au mieux se limiter à l'utilisation de bois comme combustible. Si l'on ne tient compte que de l'augmentation démographique, la demande aura doublé d'ici 2050 Imaginons donc ce qui est nécessaire si nous voulons répondre aux besoins de tous, à l'échelle de la planète.

L'effort n'est pas moindre en ce qui concerne l'économie de matières premières et la protection du climat.

Actuellement, 80% de la ressource énergétique est assurée par l'énergie d'origine fossile (pétrole- gaz charbon)

Or nous avons deux certitudes :

1 - La combustion des énergies fossiles est génératrice de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) et est en grande partie responsable du réchauffement climatique

La température moyenne du globe est déjà supérieure de 0,8 degré aux valeurs relevées au début de la révolution industrielle. Selon les experts, un réchauffement climatique de plus de deux degrés d'ici à la fin du siècle provoquerait de nombreuses et graves catastrophes. La prochaine période sera donc déterminante pour ce qui va se passer dans la deuxième moitié du 21ême siècle.

Notre génération porte la lourde responsabilité, comme jamais auparavant, de ce que sera la vie des générations futures.

Un premier pas vers la lutte contre le réchauffement climatique a été le protocole de Kyoto de décembre 1997 Les pays industrialisés et les pays de l'Est de l'Europe y compris la Russie se sont mis d'accord après de difficiles négociations sur un objectif global de réduction des émissions de 5,2% des gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2008-2012 par rapport à 1990, de 8% pour l'Union européenne et 0% pour la France du fait de l'importance de l'énergie d'origine nucléaire. Les pays du Sud sont exemptés durant cette première phase.

Mais le protocole de Kyoto a ses limites La réduction de 5,2% des émissions de GES par rapport à 1990 est certes une première étape mais est très loin de répondre à l'ampleur du danger. Il ne sera pas suffisant de stabiliser les émissions de CO2 mais il faudra rapidement réduire fortement ces émissions pour enrayer le réchauffement climatique.

Engager une action de grande ampleur sur toute la planète est donc une urgence Une course de vitesse est engagée. Il n'est pas trop tard pour éviter un changement climatique incontrôlable. Tous les gouvernements et tous les citoyens doivent réagir. Cela implique un changement radical dans la manière de produire, de consommer et de se comporter.

Une révolution politique et culturelle Prendre en compte les conséquences écologiques de notre activité dans les décisions économiques ; bannir les visions à courte vue du profit maximum immédiat qui est celle du capitalisme mondialisé. Autrement dit, il nous faut agir pour bâtir une économie alternative au capitalisme, sociale, écologique, durable et solidaire.

2 - Les ressources énergétiques fossiles sont en voie d'épuisement, les spécialistes parlent de 20 à 60 ans selon les énergies.

Les ressources énergétiques fossiles, pétrole et gaz, qui représentent en Europe près des 2/3 de la consommation d'énergie vont dans les prochaines décennies être totalement épuisées. Le pic de production de ces énergies est ou va être prochainement atteint et la production par conséquent va décroître régulièrement avec une envolée des prix en raison d'une demande dans le même temps en expansion. La question du relais à ces énergies se pose donc des maintenant. Plus on tardera à prendre les mesures de grande ampleur qui s'imposent plus la transition sera douloureuse et brutale. Il est de la responsabilité de la communauté internationale d'anticiper l'épuisement des ressources fossiles en mettant les énergies renouvelables et les énergies non productrice de gaz à effet de serre au cœur d'un programme mondial de recherche, d'expérimentation, d'économie et de production propre et durable. Dans ce cadre, la question aujourd'hui n'est certes pas d'opposer les différentes formes d'énergies entre elles mais de se dire que l'on aura besoin de toutes, surtout dans les prochaines années qui risquent d'être difficiles et que nous sommes loin d'être actuellement en mesure de pouvoir répondre à ce défi. Une pénurie d'énergie ou une énergie extrêmement coûteuse conduirait de facto à un déclin économique sur toute la planète, à des tensions géostratégiques, à des guerres dont les pays les plus pauvres seraient les premières victimes.

C'est dans ce cadre que j'aborderais le problème de l'énergie nucléaire propre

C'est l'énergie qui manifestement provoque le plus de débats. Ouvrons-le sans anathèmes et sans œillères. D'un côté le nucléaire présente des avantages considérables ; il ne produit pas de gaz à effet de serre et a permis de répondre massivement aux besoins locaux. En France sous maîtrise publique il a permis de traverser sans trop grande difficulté les différents chocs pétroliers et la France réponde au delà des exigences de Kyoto en matière de GES. D'un autre côté, le nucléaire, a une origine militaire qui provoque à juste titre la peur et le rejet de toute utilisation guerrière. Les communistes partagent cette préoccupation et agissent avec d'autres pour l'interdiction définitive à l'échelle planétaire du nucléaire à des fins militaires. Par ailleurs l'énergie nucléaire de fission pose des problèmes en matière de sécurité et produits des déchets à la gestion difficile dans l'espace et dans le temps. Enfin, il nous faut gérer le caractère épuisable à moyen terme de la ressource en uranium Pour toutes ces raisons les communistes pensent que le « si le nucléaire n'est pas la solution, il n'y a pas de solution sans le nucléaire ». Abordons clairement les difficultés : avancer dans la résolution des problèmes de sécurité, de déchets et de gestion des ressources exigent trois choses indissociablement liées : une maîtrise totalement publique, un développement décisif de la recherche, la transparence et la démocratie locale et globale autour de la production d'électricité comme de sa distribution et de la gestion des déchets comme de la sécurité des centrales et de leur impact sur l'environnement.

C'est à ces trois conditions que les communistes se prononcent pour la poursuite du programme de fission nucléaire (EPR, réacteur de 4ème génération ...) C'est dans le même état d'esprit qu'ils soutiennent le programme de recherche sur la fusion nucléaire (ITER) qui peut permettre, s'il aboutit positivement, de résoudre les problèmes de déchets et de sécurité à l'horizon de la fin du siècle. Comme pour les énergies renouvelables nous nous prononçons pour un contrôle public et mondial de l'énergie nucléaire. Préparer dès maintenant la société post-pétrolière ne signifie pas qu'il faille s'accommoder de la situation actuelle de production des hydrocarbures. Maîtriser les prix en agissant pour les soustraire à la loi du profit capitaliste, travailler avec la recherche à limiter au maximum la production de gaz à effet de serre, produire des hybrides avec les énergies renouvelables, gérer notamment au Sud une production charbonnière dans des conditions conformes au protocole de Kyoto, agir pour l'application intégrale du protocole de Kyoto au Sud comme au Nord constituent des enjeux majeurs de la gestion finale des énergies fossiles. Dans ce cadre, nous nous prononçons contre le commerce des droits à polluer. Nul ne doit être dispenser de ce combat nécessaire contre la crise climatique.

Développer les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables constituent un enjeu essentiel pour l'avenir de la planète. Les communistes se prononcent pour leur développement. Pour cela, il faut faire des efforts de recherche, d'expérimentation et de production. Cela pourrait faire l'objet d'un programme mondial public avec ses déclinaisons à l'échelle de l'Europe et de la France. Dans l'état actuel des choses, les énergies renouvelables ne sont pas en mesure de permettre de faire face à l'évolution des besoins en énergie de la planète, à fortiori si nous nous fixons pour ambition de répondre aux besoins de tout ceux qui aujourd'hui n'ont pas accès à l'énergie. La complémentarité avec les autres formes d'énergie est donc indispensable, mais il est aussi indispensable de les développer à une grande échelle.

Donnons quelques exemples :

L'énergie éolienne contribue à la sécurité énergétique, à la réduction des pollutions mais elle n'est pas toujours disponible car son fonctionnement dépend du climat Or comme rappelons-le l'énergie n'est pas stockable dans l'état actuel des recherches. On estime le rendement des éoliennes à 35%. Il faut donc prévoir un investissement complémentaire afin d'assurer la sécurité de l'approvisionnement lorsque les éoliennes ne marchent pas du fait du manque de vent, de la canicule, ou par grand froid. Remarquons que ces périodes sont celles où la demande énergétique est la plus forte. Les éoliennes se situent aujourd'hui majoritairement dans le Languedoc, le Pas de Calais et la Bretagne. Elles sont essentiellement terrestres. On entend parler des projets off-shore mais il faut bien dire que si nos larges façades maritimes sont un atout, il y a très peu de constructeurs en France et les hauts fonds sont minimes à la proximité des côtes. Autre idée qui me semble essentielle pour les communistes que nous sommes c'est que l'énergie est un droit et non une marchandise. Il est donc urgent de la soustraire aux appétits du capital et de l'inscrire dans une démarche de service public et respectueuse des paysages. Service public car si l'on n'y prend pas garde notre volonté justifiée de diversifier les sources énergétiques de développement durable peut se traduire par un véritable racket. En effet d'après les chiffres même de l'A.D.E.M.E destiné aux « Elus et Associations » pour un an, une éolienne de 1 MW produisant 2000 heures la recette est de 170.000 Euros. La maintenance coûtant 45.000 Euros, la valeur ajoutée produite est de 125.000 Euros. La Taxe Professionnelle étant plafonnée, l'entreprise paye 5155 Euros de T.P. Mais, la T.P étant plafonnée (par une décision gouvernementale) l'Etat (donc les contribuables) paie 8.825 Euros de « compensation » du plafonnement. La Commune perçoit 6.000 Euros, le Département 6.000 Euros, la région 1.200 Euros ; Il faut pour être complet rappeler que le tarif de l'éolien est un tarif fixé par décret, destiné à « au développement de l'éolien » soit 8,38 centimes d'Euros le KWh, quand le prix moyen d'E.D.F est de 3,35 centimes d'Euros le KWh, le prix moyen du KWh nucléaire étant de 3,03 centimes d'Euros. Voilà pour les chiffres concernant les coûts. Faisons maintenant un point concernant la production d'énergie éolienne ; 47000 mégawatt sont produit au niveau planétaire dont 73% en Europe. 17000 en Allemagne, 8300 en Espagne, 6700 au USA et 3100 au Danemark. Au vu de ces chiffres la France est vraiment en retard car à fin 2004 seul 400 était produit au niveau national. L'objectif affiché par l'Europe à horizon de 2010 est de 10000mégawatt soit 21% de la consommation. Et l'on peut estimer que l'effort financier consenti pour cet objectif sera voisin du coût de l'ITER. Cela clôt mon chapitre sur la question de l'électricité. Mais il faut aborder les 2 secteurs qui sont les plus gros consommateurs énergétiques je veux parler des transports et de l'habitat. Tout d'abord disons nous bien que le développement capitaliste tel que nous le connaissons entraîne des gâchis fantastiques. Il s'agit pour nous de repenser notre mode de développement mais et j'y insiste à partir de la réponse aux besoins humains. Il n'est pas question pour nous de rentrer en récession. Le problème n'est pas que notre planète consomme trop le problème essentiel est sur la répartition des richesses. Une fois cela posé avec force n'y a-t-il pas dans cette société des transports inutiles ? Le développement des transports collectifs modernes et adaptés aux besoins de la population pourraient éviter des milliers de voitures sur les routes. N'est-il pas suicidaire de continuer à accélérer le déplacement des marchandises par route sans se lancer dans le ferroutage mais également à réfléchir s'il est nécessaire de continuer à faire traverser l'Europe par des marchandises alors qu'elles peuvent être produites sur place ? Evidemment nous remettons en cause le lobby du transport routier et l'organisation de la société capitaliste notamment dans le déplacement des salariés par millions tous les jours. A force de chercher le territoire qui donne le plus de subventions et la main d'œuvre la moins chère on arrive à tous ces déplacements inutiles qui n'ont qu'une justification le profit. Si incontestablement des progrès ont été fait en matière d'économies énergétiques au niveau des constructions il reste beaucoup de progrès à faire. Combien de maisons de retraite par exemple sont exposées plein sud et n'ont pas un seul arbre devant la porte pour l'ombre. On a vu les conséquences pendant la canicule. La folie des verrières dans les bâtiments publics entraînant la climatisation généralisée est une catastrophe pour l'énergie, le climat mais aussi la santé humaine. Reste que nous sommes entrées dans la société post-pétrolière et que nous devons donc développer d'autres ressources énergétiques. Le solaire : dans nos régions il pourrait, il devrait être beaucoup plus développé. C'est une ressource intéressante. Il faut noter que nous pourrions utiliser 200 fois plus d'énergie solaire que celle que nous recevons. Les potentialités sont immenses. Pour l'instant beaucoup se résume aux capteurs pour l'habitat et le fonctionnement de machines. Il est recensé environ 9000 installateurs de chauffaux. Le marché du solaire thermique aurait doublé en 2004. On prévoit une augmentation de 50% en2006 pour être à 1M500 000 M2 en 2010. C'est très bien sauf que le problème est le financement et la fiscalité. En effet cela donne droit à des crédits d'impôt. Je ne vais pas ce soir aborder le problème de la réforme de la fiscalité et des finances des collectivités locales mais tout cela a un lien évident. Jusqu'ou pourrons nous continuer ce bric à brac de financement. L'énergie géothermique vient des profondeurs de la terre (eau chaude). Elle est exploitable quand elle est proche de la surface. C'est une source d'énergie inépuisable qui fournit de la chaleur et de l'électricité. Mais elle a un coût encore trop élevé. De plus il faut trouver les endroits intéressant et en dehors de la Guadeloupe on ne voit pas comment faire. Et pour l'énergie des mers il y a des possibilités mais elles sont limitées en France dans l'immédiat. On pourrait imaginer des éoliennes sous l'eau. Mais cela reste à l'état de projet.

Quant à la biomasse à partir du végétal elle produit de la chaleur. Cette filière du bois est en l état de son exploitation capitaliste de la main d'oeuvre redoutable en terme de mortalité au niveau mondial. Ceci dit il faut savoir que la forêt gagne du terrain en raison de la désertification en France et que les Français se tournent de plus en plus vers les cheminées intégrées pour le chauffage domestique. En ce qui concerne le transport je ne revient pas sur le l'épuisement des ressources pétrolières et gazières La solution va donc vers l'intensification des transports ferroviaires qui nécessitent une production d'électricité comme les voitures électriques et donc une production d'électricité. J'énonce cette évidence car ici ou là on nous parle de possibilités des voitures propres, de transport ferroviaire etc. et de l'obligation de sortir du nucléaire. Mais qui peut fournir l'électricité pour ces modes de transport ? Des économies pourraient être faite en utilisant et développant le fluvial et le cabotage. On pourrait aussi regarder la production de gaz de synthèse à partir du charbon mais le problème de l'effet de serre reste à étudier. Les biocarburants : Il faut savoir qu'1 litre de méthanol produit 75% de moins d'effet de serre que le pétrole. Ce carburant est produit à partir de la canne à sucre mais chez nous plutôt à partir de betterave, mais ou blé. Il existe également de l'huile végétale faite à partir du colza et du tournesol pour les moteurs diesel. Si je suis bien renseigné leur commercialisation n'est pas légale aujourd'hui surtout pour un problème de fiscalité. Mais cette idée est en train de progresser notamment chez les agriculteurs et le débat ne pourra être éternellement repoussé par des interdictions. L'utilisation de déchets de paille gazéifiée est aussi une possibilité qui avance. L'objectif européen est d'arriver en 2010 à 5,75% de bio carburant et les raffineurs travaillent de plus n plus cette question en voyant poindre là un marché prometteur. Une idée avance sur l'utilisation des jachères à partir des chiffres suivants. On produit l'équivalent de 1,2 tonnes équivalent pétrole à partir de soit 1Ha de blé, soit 1,8Ha de mais ouy3,8 Ha de betteraves. Ainsi la mise en culture de 4 millions d'Ha de jachères permettrait de produire 10millions de tonnes EQP par an .Cela n'est pas négligeable. En ce qui concerne l'hydrogène, ce n'est pas à proprement parler une énergie renouvelable, c'est un vecteur énergétique et sa production d'hydrogène par électrolyse de l'eau, permettra d'ici dix ou vingt ans, de disposer d'un moteur à combustible propre pour le transport.

Quelques chiffres sur le Languedoc Roussillon. Cette région est le 2eme gisement pour l'éolien et représente 44% de la production nationale .C'est aussi 2,3% des besoins énergétiques régionaux. L'essentiel vient de l'Aude et de l'Hérault. La puissance installée est de 105 megawatt sur 12 sites qui ont injectée sur le réseau 326 millions de Kwt rachetée aux producteurs à 8,35 centimes d'Euros.

En conclusion je dirai que la priorité est bien la recherche de la baisse de l'effet de serre et de la prise en compte de la question climatique. Notre souci est un souci écologiste pour l'avenir de la planète et des générations futures. Mais je ne crois pas à un tel avenir dans une économie capitaliste dont le but est la recherche du profit. L'avenir de la planète passe par une politique qui donne la priorité à la réponse durable aux besoins humains sans exclusion aucune. C'est donc d'une alternative politique qu'a besoin le monde et la France. Ce qui est donc à l'ordre du jour sur les énergies renouvelables comme sur les autres sujets c'est bien de mettre en débat l'ensemble de la problématique pour élaborer un programme de gauche de rupture avec l'économie libérale. Débat et élaboration avec toutes les forces progressistes qui le veulent mais aussi avec les citoyennes et citoyens. Et dans le même temps d'élaborer les moyens politiques à mettre en œuvre pour porter ces exigences jusque dans les lieux de pouvoirs.

Marie-Claire CULIE