Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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L’augmentation de la durée de cotisation ruine la possibilité de prendre sa retraite à 60 ans à taux plein

Préalable

L’âge légal de départ  à 60 ans constitue le droit à liquider sa retraite  dès 60 ans. Ce droit s’accompagne de revendications spécifiques majoritairement partagées :

- prise  en compte  de la pénibilité et notamment prise  en compte  des carrières dites catégorie active dans  le cadre de la Fonctio n publique et des régimes  spéciaux pour un départ avant 60 ans ;

- prise en compte  des situations de carrières longues (détention avant  60 ans d’une  durée  de cotisation supérieure à la durée exigée à l’âge de départ et début de carrière jeune).

La scolarité obligatoire est passée  à 14 ans  en 1936  et à16 ans en 1959. Dans les faits, depuis  les années  1990, plus de 80 % d’une  tranche  d’âge  quittent  l’école  au-delà de 18 ans. Déjà, dans  les années  2000,  40% des jeunes sortaient   du    système   éducatif     avec    un    diplôme d’enseignement supérieur, donc  quittaient les études  à un âge plus avancé  (21-22  ans ou plus). D’évidence, le phénomène  devrait plutôt s’accentuer.

Une contradiction entretenue

Les  retraité-e-s liquident leur  retraite  sur  la base  d’une durée  de cotisation (parfois  en partie  pondérée par des majorations, bonifications, maternité, par ailleurs  remises en cause par les réformes 1993, 2003 et 2010).

Depuis  1993 avec  la réforme  Balladur  dans  le privé,  depuis  2003 po ur la fonction  publique et depuis  2008  pour les régimes  spéciaux, les durées  exigées  pour  une carrière  complète augmentent (37,5  à 41,5  années), alors que de fait la durée d’activité se réduit.

L’enjeu  des retraites, c’est  le financement de celles-ci  et c’est en même temps  un choix de civilisation.

Pour le PCF qui fait des propositions concrètes (cf. proposition  de loi à l’A.N.  et au Sénat),  des  solutions de financement existent en gardant comme pilier central les salaires  versés  par les actifs avec des cotisations des salariés et des employeurs basées  sur ce pilier. Le système de retraites  repose  sur le principe  de la répartition et de la solidarité intergénérationnelle. Les propositions chiffrées  tiennent  comptent des  gains  de productivité générés  par  les  évolutions  techniques  et  informationnelles mais  aussi  par l’élévation continue des qualifications acquises  par les salariés  avant l’entrée dans la vie active.

L’allongement et le durcissement des règles  de durée de carrière  et de cotisation pour une retraite complète à taux plein  ne servent  que  l’objectif  du pouvoir  et du Medef  : faire  baisser   les  retraites   liquidées du  régime   général comme  des autres  régimes  et favoriser le développement des systèmes assurantiels individuels et de capitalisation.

Au lieu de ces impasses, il serait  nécessaire et possible de réduire  le nombre  d’années exigées  pour calculer  une pension complète avec droit au départ à partir de 60 ans.

En effet,  les actifs,  qui vont  partir  dès  les années  2010, ont connu  les débuts  du chômage à l’entrée  dans  la vie active  (années  1970).  Pas  plus  que  leurs  aînés  ou les jeunes  générations, ceux-ci  n’ont à subir de pénalités sur des carrières incomplètes involontaires.

De même,  les f uturs  retraités, qu’ils  soient  nés dans  les années  1950  ou  les  années  1990  et  qui  ont  prolongé leurs  études  bien au-delà  de 18 ans, n’ont pas à être pénalisés par des études qui ont permis de valoriser leur qualification et de générer  plus de productivité et de profits.

Aujourd’hui, la non-validation des années  d’études a déjà pénalisé nombre  de retraités  actuels.

Aussi,  s’agissant des études  supérieures, une validation des années  d’études pour  la retraite  doit  s’envisager en même  temps  qu’un  statut  de l’étudiant et  une allocation d’études. Tout cela dans  une autre visée de société,  avec une reconnaissance citoyenne englobant les dimensions études  initiales  et formation continue reco nnues  et valorisées.

Cela s’inscrirait dans  notre projet  de Sécurité  de l’emploi et de formation.

Au contraire l’augmentation de la durée de cotisation, 40, 41 ou 41,5 années  à valider pour une retraite  à taux plein à 60 ans,  ne ferait  que  servir  le pouvoir  et  le patronat.

C’est  la porte  ouverte  à des financements de retraite  via différentes fiscalisations et du fait  de  la faiblesse de  la pension à 60 ans, cela obligerait à la prolongation de l’activité, contrainte au-delà  de 60 ans.

A l’inverse, notre projet  de sécurisation de l’emploi,  de la formation, du revenu,  viserait  à résorber la précarité, à supprimer le passage par la case chômage. On tendrait  à promouvoir de façon massive  la formation initiale et continue rémunérée, ainsi qu’une  sécurisation des parcours professionnels.  Il  serait   incontournable  de   réduire   le temps  de travail,  tout au long de la vie et donc le nombre des années  exigées  pour valider  une retraite  à taux plein. [.../..]

Propositions pour  une autre  réforme des retraites

Le PCF propose le maintien du droit au départ à 60 ans, à taux plain, sans augmentation de la durée de cotisation et sans décote ;

Abrogation des réformes Balladur et Fillon de 1993 et 2003, retrait du pro jet de loi 2010 (ce qui implique l’arrêt de l’augmentation de la durée de cotisation et  au contraire sa réduction, et la suppression de la décote) ;

Validation des années d’études et des périodes d’inactivité forcée ;

Pas de pension inférieure au niveau du Smic pour une carrière complète ;Taux de remplacement à 75 % du salaire des 10 meilleures années pour le privé et 75 % du salaire des 6 derniers mois pour le public

Réforme alternative du financement : cotisation sur les revenus financiers des entreprises et des banques, modulation et accroissement des cotisations patronales pénalisant les entreprises qui licencient, baissent les salaires et a aggravent la précarité des emplois

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