Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Pour une gestion radicalement nouvelle, La Dialectique pour changer de Gestion,

Un livre de Philippe Benollet, Claude Laridan,

éditions Notre Temps, 294 p., 17 €.

Dans ces temps de crise, où les contradictions de la nouvelle phase du développement du capitalisme, qualifiée souvent de mondialisation ou de capitalisme financiarisé, mettent en évidence la nécessité de ruptures pour bâtir une nouvelle civilisation, des analyses critiques débouchant sur des pistes de propositions raisonnables et opérationnelles sont les bienvenues.

La complexité des processus en cours exige  en effet  dialogue, échange d’idées, confrontation. Tout cela suppose  compréhension des enjeux en présence, des obstacles et des possibilités  dans une approche dialectique. Cela est surtout vrai en ce qui concerne le délicat sujet de la gestion des entreprises.

Le travail de Philippe Benollet et Claude Laridan est à cet égard fort utile. L’un Maître de Conférences à l’Université, l’autre expert-comptable travaillant notamment avec les comités d’entreprises, les auteurs combinent ici analyses théoriques et pratiques en s’inspirant,  dans une approche dialectique, de la théorie marxiste dont la pertinence se confirme, si besoin en était, dans la crise en cours.

On peut s’interroger sur tel ou tel aspect méthodologique,  voire sur l’interprétation qui est faite ici de la théorie marxiste  et de son application  dans la société contemporaine. De même, on peut relever des insuffisances de l’analyse eu égard à la complexité des processus en cours, par exemple en ce qui concerne la globalisation financière et l’interaction entre les choix des entreprises et les décisions publiques à l’échelon national tout comme  à l’échelon mondial. On peut même objecter que plutôt que de posture, il s’agit de changer la logique des gestions en présence. Mais tout cela fait partie intégrante du nécessaire débat d’idées pour bâtir une nouvelle civilisation.

Parmi de nombreux développements intéressants de l’ouvrage, on retiendra ici l’idée selon laquelle « il est nécessaire de bâtir de nouveaux critères de gestion permettant de privilégier la création de valeur ajoutée et ayant pour finalité la réponse à des besoins sociaux ».

C’est bien la question de la finalité de l’activité économique qui est ici posée : maximiser le profit ou répondre aux besoins socio-économiques ?

Les auteurs posent la question dans la dialectique de l’entreprise comme à la fois lieu de création des richesses et de réalisation du profit. Dialectique qu’il s’agit de dépasser.

Dans cette perspective, les auteurs privilégient quatre pistes : critères de gestion des entreprises, territoire de l’entreprise, horizon temporel et, last but not least, place du travail dans l’entreprise et dans la société.

Les pistes proposées prêtent évidemment  au débat, mais elles contribuent à enrichir les réflexions sur des sujets ô combien importants, surtout dans la conjoncture actuelle. 

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