Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Dette publique : comprendre la crise et riposter (2)

Argumentaire 6       Quel est  le lien entre  austérité et récession ?

Le constat

Pris en tenaille entre des marchés financiers voraces, une politique de la BCE qui les favorise et des moyens d’agir volontairement réduits, les États et les peuples sont exsangues. Conséquences, les États voient leur endettement public en % du PIB exploser :

Pour la France  il est passé de 14 % du PIB en 1974 à 85 % en 2010.

Non seulement les États et les banques centrales ont dû injecter des milliards de liquidités pour soutenir les banques et les marchés financiers face à la crise de 2008-2009, mais cette crise financière s’est répercutée sur « l’économie réelle » entraînant récession, chômage, pertes de recettes publiques et dépenses supplémentaires. Par exemple pour la France, 1 % de croissance en moins c’est près de 10 milliards de recettes publiques en moins.

Cette insuffisance de la croissance réelle accentue l’insuffisance des recettes publiques avec ses conséquences par rapport à la dépense qui, elle, est poussée par des besoins irrépressibles (santé, éducation, recherche, accompagnement social…) – ce qui dans ces conditions creuse les déficits, lesquels grossissent la dette.

L’échec des politiques mises en œuvre

Loin de tirer les leçons des crises à répétitions et de l’impasse dans laquelle nous pousse la cupidité des marchés financiers, les tenants des logiques libérales ne font que suivre les recommandations de ceux-là mêmes qui ont échoué. Ces recommandations, malgré les erreurs et les échecs qui se cumulent plan après plan, vont toujours dans le même sens : privatiser, démanteler…

L’exemple italien est révélateur : Début août 2011, la BCE adresse une lettre au gouvernement italien pour exiger « d’adopter au plus vite » des mesures pour « moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions  sur l’emploi public, contrats de travail stimulant la productivité » et la privatisation « des sociétés municipales gérant déchets, transports ou dis- tribution d’électricité »...

L’immense majorité de la classe politique et des experts répètent à l’infini le même discours : « rassurer les marchés financiers, réduire les déficits, faire des efforts »… Cela conduisait à seriner que « les dettes publiques seront honorées au centime d’euro près », à oser affirmer que le problème de la crise, ce ne sont pas les marchés financiers mais les incertitudes que fait planer le poids de la dette publique. Pour résoudre la crise il faudrait prioritairement  réduire la dette publique, engager les peuples à de nouveaux efforts et cela passe par privatiser, précariser le marché du travail, réduire les budgets sociaux. Une telle logique, si elle permet à certains de s’enrichir énormément, est vouée à l’échec. Ainsi pour le prix Nobel, Joseph Stiglitz : « Renforcer l’austérité n’aura pour résultat que de ralentir la croissance de l’Europe et d’accroître ses problèmes budgétaires ».

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