Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Eléments sur les banques en France.

le 08 février 2008

1. Les bénéfices nets cumulés des grandes banques françaises ont dépassé 28 milliards d'euros en 2006.

Le Crédit agricole a multiplié par prés de 7 son bénéfice net entre 1996 et 2006 à 4,92 milliards d'euros. L'ex-BNP, devenue BNP-Paribas, a vu son bénéfice net passer de 290 millions d'euros à 7,3 milliards d'euros sur cette décennie. La société générale a réalisé en 2006 un bénéfice net de 5,2 milliards d'euros…

2. Ces bénéfices colossaux sont de plus en pus réalisés à partir d'opérations purement financières aggravant la vulnérabilité de la croissance réelle et de l'emploi en France et en Europe :

Concours à l'économie des banques en 2006 : 1.536 milliards d'euros(+10,8%) Opérations sur titres financiers en 2006 : 2.203 milliards d'euros(+16,0%)

3. Les banques sont de plus en plus engagées dans la spéculation et sont à l'origine de très grosses sorties de capitaux :

En 2006, selon la commission bancaire, l'encours des opérations sur instruments financiers des banques françaises s'élevait à 64.773 milliards d'euros (oui, 64. 773 milliards d'euros !) en croissance de 26,2% sur 2005.

En 2006, BNP-Paribas a racheté la BNL, une banque italienne, pour 9 milliards d'euros et le Crédit agricole a déboursé 2 milliards d'euros pour racheter une banque grecque…

4. Et le crédit accordé aux entreprises est très sélectif, favorisant la croissance boursière des grands groupes, la spéculation, les exportations de capitaux et délocalisations, les suppressions d'emploi et pillant nombre de PME et TPE.

Lorsqu'une grande entreprise lance une OPA sur une autre entreprise, elle peut disposer très vite de milliards d'euros de crédit à faible taux d'intérêt (Ex. : quand Sanofi a lancé son OPA sur Aventis elle a pu disposer de 16 milliards d'euros de crédits à 2% de taux d'intérêt seulement). Mais quand une PME, autonome d'un grand groupe, veut pouvoir emprunter pour se développer, elle n'a droit qu'à des crédits à 7-10% de taux d'intérêt avec, souvent, la mise sous hypothèque de la résidence principale du patron.

Ces gâchis de crédits, pour la finance, contre l'emploi et l'activité sur les territoires, sont un mal commun aux pays de la zone euro placés sous la haute tutelle d'une BCE dont la priorité est le soutient des profits et du marché financier : entre septembre 1997 et septembre 2006, la quantité de crédits et autres financements mis à la disposition de l'économie dans la zone euro par les banques a presque doublé, augmentant de 4.400 milliards d'euros ; mais, dans le même temps, la quantité de richesses créées chaque année dans la zone ( produit intérieur brut) n'a augmenté que de 20%, soit 1.200 milliards d'euros.

5. Mais l'argent des banques n'est pas l'argent des « banquiers » : c'est l'argent de la société !

En effet, elles ne pourraient pas exercer leur activité sans les salaires, pensions et retraites qui, chaque mois, sont virés quasi-gratuitement dans les comptes courants bancaires et postaux. Le gros des ressources clientèle des banques provient (à plus de 80%) des comptes ordinaires créditeurs et des comptes d'épargne à régime spécial (Livrets A, livrets ordinaires, livrets jeunes, comptes et livrets d'épargne logement…).

On ne peut laisser cet argent aux mains des banquiers et spéculateurs, il faut l'utiliser autrement et en contrôler l'utilisation pour développer l'emploi, la formation, les salaires avec les qualifications, les investissements efficaces, la coopération…

Si les salaries et leurs CE avaient disposé, par exemple, de droits d'intervention et de contreproposition étendus sur l'utilisation de l'argent brassé par la Société générale, les choses s'y seraient, sans doute passées autrement.

6. L'argent des banques et le crédit doivent être considérés comme des biens communs, des biens publics. Le PCF propose :

La création d'un Fonds national décentralisé pour sécuriser et promouvoir l'emploi et la formation, ouvert à l'intervention, aux propositions et au contrôle des salariés, des CE, des élus, des associations… : il recueillerait les 27 milliards d'euros accordés par l'Etat aux entreprises sous forme d'allègements de cotisations sociales patronales (ainsi, il mettrait fin à cette pratique d'aide). Il prendrait en charge une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises sur leurs crédits pour l'investissement de façon telle que, plus celui-ci programmerait d'emplois et de formations et plus serait abaissé l'intérêt payé par l'emprunteur. Cela permettrait de réorienter le crédit bancaire vers des activités utiles, répondant aux besoins des populations avec leurs interventions et de transformer les relations entre banques et entreprises.

La création d'un pôle public bancaire autour de la CDC dont le périmètre s'accroîtrait avec l'appropriation sociale progressive de banques comme la Société générale. Il serait chargé de développer une grande mission de service public du crédit.

La réorientation de la BCE pour sécuriser l'emploi et la La réorientation de la BCE pour sécuriser l'emploi et la formation en Europe, au lieu de la confirmation de son rôle négatif actuel par l'adoption sans référrendum du projet de traité de Lisbonne..