Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Synthèse de la conférence départementale de la Seine-Saint-Denis

 
 
 
 

Synthèse de la conférence départementale de la Seine-Saint-Denis

le 31 May 2011

En France, en Europe, dans le monde, les peuples se soulèvent, se mobilisent pour contester un capitalisme responsable de guerres, de la pauvreté, du pillage des ressources naturelles, des catastrophes écologiques, des répressions et divisions... Le capitalisme en crise est confronté à ses contradictions auxquelles il s'efforce de trouver des réponses nouvelles, pour maintenir sa domination. Mais il atteint ses limites au développement des sociétés, à la réponse aux besoins : des milliards sont trouvés pour sauver les banques mais les caisses sont vides pour développer - ou ne serait-ce que préserver - le droit à la santé, à l’éducation, au logement pour tous, à la culture, à l'énergie, au vieillissement dans la dignité... Pire, des offensives d'une ampleur inédite sont menées pour "marchandiser" ces domaines essentiels au développement humain. Partout dans le monde, se pose, sous des formes diverses, la question de l’alternative à ce système. En France comme en Europe, la pauvreté et la précarité explosent, des maladies disparues réapparaissent, les services publics, ciment de la cohésion sociale, sont affaiblis. La santé, l’éducation, la culture sont livrés aux appétits financiers. Il y a urgence à faire du neuf ! Sommes-nous en capacité de construire un rassemblement à terme majoritaire sur une alternative politique crédible, nourrie d'un projet de société en rupture radicale avec le capitalisme et de propositions immédiates qui changent concrètement la vie des gens ? C’est le sens des débats de notre conférence départementale. La réforme des retraites, les suppressions de postes dans l’éducation, le projet de casse de l’hôpital et du service public de santé ont suscité de très fortes mobilisations. Des luttes importantes émergent sur la question des salaires. Ces mobilisations peinent à trouver des débouchés politiques. Face à l'ampleur de la crise économique, des doutes persistent et s'aiguisent sur la crédibilité d’une gauche capable de bâtir une alternative en rupture avec le système et sur la capacité à construire un projet de société où les réponses collectives supplanteraient l'espoir individuel de "s'en sortir". Un sentiment de colère, d'abandon se développe à l'égard des partis politiques, légitimement jugés sourds aux aspirations populaires, et plus encore incapables d'y apporter des réponses. Le présidentialisme et son corollaire - le bipartisme - tendent, à mesure qu'ils structurent la vie politique et en aggravent la crise, à dévoyer colères et aspirations populaires. Votes protestataires, abstention massive, "vote utile", voire repli sur des votes de haine et de division. Pour combattre le Front national, pour donner envie à l'ensemble du salariat de retrouver le chemin des urnes, il revient à la gauche d'apporter des réponses audacieuses et concrètes aux crises économiques, sociales, institutionnelles, écologiques qui constitueront la "toile de fond" de 2012. Le PS et EE-LV empruntent pour le moment un tout autre chemin, corseté par leurs engagements européens et leur timidité à affronter les marchés financiers. Le Front de Gauche se donne au contraire pour ambition de faire gagner la gauche sur un programme politique à la hauteur de la crise et de l'affrontement politique que celle-ci impose. Il se donne pour ambition, durant toute la campagne, de féconder luttes et mobilisations sur lesquelles devra s'appuyer la gauche pour gagner mais aussi pour réussir ! Pour cela, nous voulons nous adresser à tout le peuple de gauche, à toutes celles et ceux qui portent de fortes aspirations mais s’interrogent encore sur les possibles, aux femmes et aux hommes épris de progrès social et de démocratie. Notre ambition, nous avons commencé à la faire vivre avec la dynamique de rassemblement du Front de Gauche. Des syndicalistes, des militants associatifs, des femmes et des hommes nous ont déjà rejoint, tandis que d’autres sont en attente et regardent avec intérêt du côté du Front de gauche. Election après élection, nous avons réussi à faire du Front de Gauche une réalité politique. La mobilisation des communistes y a grandement contribué. Face à l’urgence sociale et écologique, nous avons besoin de passer un cap significatif. Comment y parvenir avec toutes celles et tous ceux qui portent un regard sur nous et veulent changer les choses?  Les communistes mettront toutes leurs forces pour en faire une affaire populaire, en créant des espaces de débats pour que les citoyens s’approprient les enjeux, se mêlent de ce que la gauche doit faire pour que leurs vies changent et se mobilisent pour rendre ses propositions alternatives incontournables. La démarche du Front de Gauche n’est pas une stratégie de circonstances mais un processus pour construire le rassemblement à gauche. Le Front de gauche ne doit pas vivre que pendant les batailles électorales, des fronts de résistances sont à construire contre les politiques antisociales de la droite au pouvoir. Les campagnes nationales « Vie chère » et « contre le pacte Euro+ », initiées par le parti communiste s’inscrivent dans cette construction politique pour aider à nourrir les luttes, mener les batailles idéologiques pour rendre majoritaires dans les consciences et dans les urnes des propositions alternatives. Dans les débats, majoritairement, les communistes de Seine-Saint-Denis se prononcent pour la poursuite du Front de gauche et l’élargissement du rassemblement populaire associé. Ils soulignent l’importance du programme partagé, du travail de contenus à poursuivre et l’urgence d’en faire une question populaire. Le risque d’effacement du parti communiste au sein du Front de Gauche a été débattu. Une large majorité ne craint pas cet écueil. Ils expriment le besoin d’un parti communiste toujours plus en capacité de prendre des initiatives visibles. Le nombre de communistes engagés dans la bataille est décisif. C’est quand les communistes sont utiles, offensifs, rassembleurs que notre parti se renforce. Déjà 115 femmes et hommes nous ont rejoints durant la campagne des élections cantonales. La conférence départementale décide d’une campagne de renforcement offensive sur le département.   En 2012, la victoire de la gauche n’est pas acquise, Sarkozy peut être réélu malgré un fort mécontentement qui s’exprime contre sa politique. La gauche ne réussira pas à battre la droite en s’inspirant des recettes libérales qui l’ont conduit à décevoir notre peuple depuis 30 ans. Pour réussir à gauche, nous devons mettre toutes nos forces au service d’un large rassemblement populaire. Battre la droite c’est lui opposer des mesures concrètes pour affronter les forces de l’argent, pour désintoxiquer notre pays de la finance. C’est d’ailleurs dans le but de voir se réunir effectivement les conditions politiques du changement et que des propositions neuves deviennent majoritaires dans la société, la conférence départementale propose de mener une série d’initiatives de haut niveau « les états généraux du changement en Seine-Saint-Denis » ouverts à toutes les forces, personnalités et citoyens qui placent leurs espoirs dans un changement politique durable en 2012. Le conseil départemental est mandaté pour y travailler. A propos de l’élection présidentielle, les communistes ne sous-estiment pas les obstacles que constituent la bipolarisation et l’hyper présidentialisation. Toutefois, ils considèrent que c’est un moment fort pour débattre des orientations politiques, pour peser dans le débat à gauche. Les communistes de Seine-Saint-Denis expriment leur accord avec l’ambition de la conduite d’une campagne collective qui donne à voir la diversité du rassemblement au sein du Front de Gauche, d’une campagne qui met en avant le programme plutôt que le candidat. Ils partagent également l’idée de lier présidentielles et législatives marquant ainsi notre choix d’une véritable démocratie parlementaire et non présidentielle. L’ambition est que le programme partagé soit porté par les milliers de femmes et d’hommes qui ont contribué et contribueront à l’enrichir et le faire vivre. Cette campagne collective est en adéquation avec notre proposition de mise en place d’une assemblée constituante pour une VI République qui valorise l’intervention citoyenne. L’ambition est de faire réélire nos députés sortants, gagner un groupe Front de Gauche, avec un plus grand nombre de députés et notamment communistes. Toutefois cette dynamique n’est possible que si l’accord sur les législatives au sein du Front de Gauche respecte certes, la diversité de notre rassemblement mais aussi la force et l’implantation des différentes forces ce qui vaut évidemment pour le PCF qui est dans de très nombreuses circonscriptions un atout de conquêtes et de rassemblements. Dans le cadre de ce contrat politique, programme partagé, campagne collective, accord sur les législatives, les communistes ont débattu des quatre candidatures à la présidentielle (André Chassaigne, Emmanuel Dang Tran, André Gerin et Jean-Luc Mélenchon). Très largement le débat a porté sur les deux candidatures qui s’inscrivent dans le Front de Gauche, André Chassaigne et Jean-Luc Mélenchon. Suite aux débats des assemblées générales dans les sections, tout en reconnaissant les qualités et atouts d’André Chassaigne, la majorité des communistes de Seine-Saint-Denis qui ont participé à ce débat, envisage la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour porter les couleurs du front de gauche à la présidentielle avec beaucoup d’exigences. Exigences de contenus qui répondent aux urgences sociales, exigences d’une campagne collective parce que nous refusons le présidentialisme et que nous mettons au cœur de notre ambition politique la démocratie, l’intervention citoyenne, exigences sur l’accord pour les législatives pour que nous gagnions des députés du Front de Gauche et notamment communistes.

    A propos de cette contribution

    le 31 May 2011

       

      Extrait

      En France, en Europe, dans le monde, les peuples se soulèvent, se mobilisent pour contester un capitalisme responsable de guerres, de la pauvreté, du pillage des ressources naturelles, des catastrophes écologiques, des répressions et divisions... Le capitalisme en crise est confronté à ses contradictions auxquelles il s'efforce de trouver des réponses nouvelles, pour maintenir sa domination. Mais il atteint ses limites au développement des sociétés, à la réponse aux besoins : des milliards sont trouvés pour sauver les banques mais les caisses sont vides pour développer - ou ne serait-ce que préserver - le droit à la santé, à l’éducation, au logement pour tous, à la culture, à l'énergie, au vieillissement dans la dignité... Pire, des offensives d'une ampleur inédite sont menées pour "marchandiser" ces domaines essentiels au développement humain. Partout dans le monde, se pose, sous des formes diverses, la question de l’alternative à ce système. En France comme en Europe, la pauvreté et la précarité explosent, des maladies disparues réapparaissent, les services publics, ciment de la cohésion sociale, sont affaiblis. La santé, l’éducation, la culture sont livrés aux appétits financiers. Il y a urgence à faire du neuf ! Sommes-nous en capacité de construire un rassemblement à terme majoritaire sur une alternative politique crédible, nourrie d'un projet de société en rupture radicale avec le capitalisme et de propositions immédiates qui changent concrètement la vie des gens ? C’est le sens des débats de notre conférence départementale. La réforme des retraites, les suppressions de postes dans l’éducation, le projet de casse de l’hôpital et du service public de santé ont suscité de très fortes mobilisations. Des luttes importantes émergent sur la question des salaires. Ces mobilisations peinent à trouver des débouchés politiques. Face à l'ampleur de la crise économique, des doutes persistent et s'aiguisent sur la crédibilité d’une gauche capable de bâtir une alternative en rupture avec le système et sur la capacité à construire un projet de société où les réponses collectives supplanteraient l'espoir individuel de "s'en sortir". Un sentiment de colère, d'abandon se développe à l'égard des partis politiques, légitimement jugés sourds aux aspirations populaires, et plus encore incapables d'y apporter des réponses. Le présidentialisme et son corollaire - le bipartisme - tendent, à mesure qu'ils structurent la vie politique et en aggravent la crise, à dévoyer colères et aspirations populaires. Votes protestataires, abstention massive, "vote utile", voire repli sur des votes de haine et de division. Pour combattre le Front national, pour donner envie à l'ensemble du salariat de retrouver le chemin des urnes, il revient à la gauche d'apporter des réponses audacieuses et concrètes aux crises économiques, sociales, institutionnelles, écologiques qui constitueront la "toile de fond" de 2012. Le PS et EE-LV empruntent pour le moment un tout autre chemin, corseté par leurs engagements européens et leur timidité à affronter les marchés financiers. Le Front de Gauche se donne au contraire pour ambition de faire gagner la gauche sur un programme politique à la hauteur de la crise et de l'affrontement politique que celle-ci impose. Il se donne pour ambition, durant toute la campagne, de féconder luttes et mobilisations sur lesquelles devra s'appuyer la gauche pour gagner mais aussi pour réussir ! Pour cela, nous voulons nous adresser à tout le peuple de gauche, à toutes celles et ceux qui portent de fortes aspirations mais s’interrogent encore sur les possibles, aux femmes et aux hommes épris de progrès social et de démocratie. Notre ambition, nous avons commencé à la faire vivre avec la dynamique de rassemblement du Front de Gauche. Des syndicalistes, des militants associatifs, des femmes et des hommes nous ont déjà rejoint, tandis que d’autres sont en attente et regardent avec intérêt du côté du Front de gauche. Election après élection, nous avons réussi à faire du Front de Gauche une réalité politique. La mobilisation des communistes y a grandement contribué. Face à l’urgence sociale et écologique, nous avons besoin de passer un cap significatif. Comment y parvenir avec toutes celles et tous ceux qui portent un regard sur nous et veulent changer les choses?  Les communistes mettront toutes leurs forces pour en faire une affaire populaire, en créant des espaces de débats pour que les citoyens s’approprient les enjeux, se mêlent de ce que la gauche doit faire pour que leurs vies changent et se mobilisent pour rendre ses propositions alternatives incontournables. La démarche du Front de Gauche n’est pas une stratégie de circonstances mais un processus pour construire le rassemblement à gauche. Le Front de gauche ne doit pas vivre que pendant les batailles électorales, des fronts de résistances sont à construire contre les politiques antisociales de la droite au pouvoir. Les campagnes nationales « Vie chère » et « contre le pacte Euro+ », initiées par le parti communiste s’inscrivent dans cette construction politique pour aider à nourrir les luttes, mener les batailles idéologiques pour rendre majoritaires dans les consciences et dans les urnes des propositions alternatives. Dans les débats, majoritairement, les communistes de Seine-Saint-Denis se prononcent pour la poursuite du Front de gauche et l’élargissement du rassemblement populaire associé. Ils soulignent l’importance du programme partagé, du travail de contenus à poursuivre et l’urgence d’en faire une question populaire. Le risque d’effacement du parti communiste au sein du Front de Gauche a été débattu. Une large majorité ne craint pas cet écueil. Ils expriment le besoin d’un parti communiste toujours plus en capacité de prendre des initiatives visibles. Le nombre de communistes engagés dans la bataille est décisif. C’est quand les communistes sont utiles, offensifs, rassembleurs que notre parti se renforce. Déjà 115 femmes et hommes nous ont rejoints durant la campagne des élections cantonales. La conférence départementale décide d’une campagne de renforcement offensive sur le département.   En 2012, la victoire de la gauche n’est pas acquise, Sarkozy peut être réélu malgré un fort mécontentement qui s’exprime contre sa politique. La gauche ne réussira pas à battre la droite en s’inspirant des recettes libérales qui l’ont conduit à décevoir notre peuple depuis 30 ans. Pour réussir à gauche, nous devons mettre toutes nos forces au service d’un large rassemblement populaire. Battre la droite c’est lui opposer des mesures concrètes pour affronter les forces de l’argent, pour désintoxiquer notre pays de la finance. C’est d’ailleurs dans le but de voir se réunir effectivement les conditions politiques du changement et que des propositions neuves deviennent majoritaires dans la société, la conférence départementale propose de mener une série d’initiatives de haut niveau « les états généraux du changement en Seine-Saint-Denis » ouverts à toutes les forces, personnalités et citoyens qui placent leurs espoirs dans un changement politique durable en 2012. Le conseil départemental est mandaté pour y travailler. A propos de l’élection présidentielle, les communistes ne sous-estiment pas les obstacles que constituent la bipolarisation et l’hyper présidentialisation. Toutefois, ils considèrent que c’est un moment fort pour débattre des orientations politiques, pour peser dans le débat à gauche. Les communistes de Seine-Saint-Denis expriment leur accord avec l’ambition de la conduite d’une campagne collective qui donne à voir la diversité du rassemblement au sein du Front de Gauche, d’une campagne qui met en avant le programme plutôt que le candidat. Ils partagent également l’idée de lier présidentielles et législatives marquant ainsi notre choix d’une véritable démocratie parlementaire et non présidentielle. L’ambition est que le programme partagé soit porté par les milliers de femmes et d’hommes qui ont contribué et contribueront à l’enrichir et le faire vivre. Cette campagne collective est en adéquation avec notre proposition de mise en place d’une assemblée constituante pour une VI République qui valorise l’intervention citoyenne. L’ambition est de faire réélire nos députés sortants, gagner un groupe Front de Gauche, avec un plus grand nombre de députés et notamment communistes. Toutefois cette dynamique n’est possible que si l’accord sur les législatives au sein du Front de Gauche respecte certes, la diversité de notre rassemblement mais aussi la force et l’implantation des différentes forces ce qui vaut évidemment pour le PCF qui est dans de très nombreuses circonscriptions un atout de conquêtes et de rassemblements. Dans le cadre de ce contrat politique, programme partagé, campagne collective, accord sur les législatives, les communistes ont débattu des quatre candidatures à la présidentielle (André Chassaigne, Emmanuel Dang Tran, André Gerin et Jean-Luc Mélenchon). Très largement le débat a porté sur les deux candidatures qui s’inscrivent dans le Front de Gauche, André Chassaigne et Jean-Luc Mélenchon. Suite aux débats des assemblées générales dans les sections, tout en reconnaissant les qualités et atouts d’André Chassaigne, la majorité des communistes de Seine-Saint-Denis qui ont participé à ce débat, envisage la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour porter les couleurs du front de gauche à la présidentielle avec beaucoup d’exigences. Exigences de contenus qui répondent aux urgences sociales, exigences d’une campagne collective parce que nous refusons le présidentialisme et que nous mettons au cœur de notre ambition politique la démocratie, l’intervention citoyenne, exigences sur l’accord pour les législatives pour que nous gagnions des députés du Front de Gauche et notamment communistes.

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