Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Un Fonds de développement économique, social et environnemental pour les services publics en Europe

 
 

Un développement tout à fait nouveau des services publics est crucial pour répondre aux aspirations des peuples européens, sortir des politiques d’austérité, contrecarrer les tendances déflationnistes liées à l’utilisation de la révolution informationnelle au service de la rentabilité financière, et ouvrir une issue à la crise de civilisation dont l’impasse actuelle de la construction européenne est une manifestation.

Qu’il s’agisse d’environnement et de transition énergétique, de sécurité, de justice, de santé, de formation, de recherche, ou de tout ce qui concourt au développement des capacités humaines, la réalisation de ces objectifs exige un développement considérable de l’emploi public et de la formation des agents chargés des services publics, ainsi que des investissements matériels et de recherche qui doivent l’accompagner.

L’état actuel de l’économie européenne et mondiale démontre que ce n’est pas possible si les gestions d’entreprises et les politiques publiques continuent d’être à la merci des marchés financiers. Il existe une alternative : mobiliser la création monétaire, particulièrement celle des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne qui, ensemble, constituent l’Eurosystème, sous forme de prêts à long terme et à taux d’intérêt réduits (0 % voire moins pour les projets les plus efficaces au regard de critères économiques, sociaux et environnementaux).

Ce financement monétaire doit être réservé à des projets de développement des services publics démocratiquement élaborés, décidés, et contrôlés dans leur réalisation, de façon décentralisée dans les différents États de l’Union européenne. Cette condition serait réalisée par la création d’un Fonds de développement économique, social et environnemental solidaire européen, ci-après désigné comme « le Fonds ».

Son financement serait assuré par la réorientation d’une partie des milliards d’euros que l’Eurosystème injecte actuellement sur les marchés financiers au rythme de 80 milliards par mois. Son organisation créerait les conditions d’une intervention directe des citoyens et de leurs représentants locaux, régionaux, nationaux et européens sur les décisions en vue de partager les moyens d’une maîtrise nationale et populaire de ces décisions.

Cette proposition peut être mise à l’ordre du jour immédiatement, sans attendre une modification des traités européens, qui sera en tout état de cause nécessaire à terme. Elle peut être portée devant les instances communautaires par un ou plusieurs gouvernements dans une démarche conjointe pour sortir des impasses actuelles de la construction européenne en contribuant à la refonder. Répondant de façon réaliste aux exigences qui naissent de la crise sociale, elle peut contribuer à rassembler des forces importantes en France et en Europe, et à donner aux luttes sociales et politiques la force d’imposer une alternative radicale et réaliste aux politiques néolibérales d’austérité, en ouvrant une nouvelle voie de progrès partagé.

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