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Budget 2017 : optimisme béat et poursuite de l’austérité au menu

Le budget 2017 est un exercice d'autojustification de la politique d’austérité mise en œuvre depuis 2012. Pour les locataires de Bercy : la croissance serait relancée, les comptes publics assainis et la justice sociale au rendez-vous en 2017. La réalité est bien différente comme le confirme le Haut Conseil des Finances Publiques qui doute fortement des prévisions de croissance et d’inflation retenues pour 2016 et 2017. Aussi, l’affichage d’un déficit public à 2.7 % signifierait une contraction encore plus violente de la dépense publique.

 

S’agissant des recettes, l'optimisme béat du gouvernement ne survit pas à la réalité : atonie de la relance de l’activité économique et poursuite de la baisse de la fiscalité des entreprises. Côté dépenses, les économies prévues sont improbables : UNEDIC, dépenses des collectivités territoriales et de l’Etat qui devra recapitaliser EDF, Areva, etc… Pire, le gouvernement diffère l’entrée en application de l’augmentation du point d’indice de la Fonction Publique et transforme la dernière tranche du pacte de responsabilité en une hausse du CICE, ce qui décalera l’impact budgétaire de 4.2 milliards d’aides aux entreprises de 2017 à 2018.

 

Malgré l’annonce d’un allègement de 1 milliard de leurs prélèvements fiscaux, l’austérité pour les ménages se poursuit. Depuis 2012, 35 milliards d’euros de contributions supplémentaires ont été mis à la charge des ménages alors que la facture des entreprises était allégée de 20 milliards. Plus grave, le budget 2017 propose de ramener le taux d’IS à 28 % et annonce son plus faible produit jamais connu (29 Mds), de quoi anticiper de nouvelles ponctions sur les familles.

 

Tombe à pic, le projet de prélèvement à la source pour 2018 : arme massive de restructuration des prélèvements publics et sociaux au profit du capital. Présenté comme une simple mesure technique de recouvrement de l’impôt, il camoufle un nouveau transfert des prélèvements fiscaux et sociaux sur les familles : par la mise à contribution à un nouvel impôt fusionné (IR/CSG) de contribuables jusque-là non imposables et la possible intégration à ce type de prélèvement d’un impôt comme la taxe d’habitation dont on connaît les risques d’augmentation. Enfin, il accentue le désengagement des entreprises du financement de la protection sociale notamment dans un premier temps de la branche santé.

 

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Budget 2017 : optimisme béat et poursuite de l’austérité au menu

le 29 September 2016

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