À travers la persistance et la ténacité de ce mouvement, ce qui a fait éruption depuis le mois de mars, c’est la colère accumulée après des années d’attaques contre le monde du travail et contre les services publics. C’est aussi l’exigence d’un autre avenir pour les jeunes générations, libéré de la précarité et de la subordination qui caractérisent le salariat capitaliste.
Le congrès du Parti communiste ne s’est pas contenté d’analyser la situation ; il a fait des choix, décidés par une nette majorité, dans des domaines aussi déterminants que l’Europe, la lutte contre le réchauffement climatique, les échéances présidentielle et législatives de 2017. Il a proposé une feuille de route : une grande consultation citoyenne pour établir avec toutes les forces disponibles un pacte d’engagements partagés pour 2017 et au-delà. Le PCF se dispose à engager un-e candidat-e dans ce processus pour y mettre en débat ses idées et y porter sa conception du rassemblement.
Il propose cinq leviers pour exprimer la cohérence d’une alternative aux politiques d’austérité et de baisse du coût du travail.
Zéro chômage, une société de partage : la proposition du PCF pour une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation montre qu’on peut commencer tout de suite à en créer les conditions. Un nouveau mode de développement dans lequel les gestions d’entreprises et les politiques publiques cesseraient de donner la priorité à la rentabilisation des capitaux financiers mais se fonderaient sur le développement de nouveaux services publics et sur de nouveaux critères d’efficacité économique (création de valeur ajoutée dans les territoires), sociale (emploi, salaires, formation, protection sociale) et écologique (économies d’énergie et de matières premières pour pouvoir dépenser davantage pour le développement des êtres humains). Mobiliser les moyens financiers nécessaires à la réalisation de ces objectifs, avec de nouveaux pouvoirs des salariés, des citoyens, des élus pour que les banques cessent de nourrir la spéculation, l’évasion fiscale, les délocalisations et que leurs crédits servent à l’économie réelle et à l’emploi. Une nouvelle République où l’on ne cesse pas d’être citoyen à l’instant où on entre dans l’entreprise mais où la démocratie pénètre jusque dans les principaux lieux de pouvoir, y compris les entreprises, les banques et la Banque centrale européenne. Et par conséquent un combat résolu pour rassembler toutes les forces disponibles sur le continent pour refonder radicalement la construction européenne. Tant il est vrai qu’il ne sera possible de répondre aux attentes sociales que par la conquête de pouvoirs sur l’utilisation de l’argent des banques, de l’argent des entreprises et de l’argent public.
Fort bien, nous dira-t-on, mais aujourd’hui aucun des candidats mis en avant par les médias n’est porteur de cette cohérence. C’est vrai, et tout l’enjeu est donc de mettre ces propositions à la disposition des millions d’ouvriers, d’employés, de techniciens, de chercheurs, d’ingénieurs, de cadres, d’agents des services publics, d’étudiants, de chômeurs, de travailleurs indépendants qui s’apprêtent à s’abstenir par dégoût de la politique alors que beaucoup d’entre eux ont voté Hollande ou Mélenchon en 2012.
Beaucoup de forces de la gauche réformiste peuvent s’engager en faveur de l’exercice, par les citoyens, de nouveaux pouvoirs démocratiques sur l’utilisation de l’argent : c’est cette exigence qui rendra aux politiques de gauche la crédibilité perdue par les programmes sociaux-démocrates traditionnels qui se contentent d’annoncer une redistribution des richesses par la fiscalité. Beaucoup de courants écologistes convergent déjà avec l’idée que pour mettre fin aux émissions de gaz à effet de serre, développer les énergies renouvelables, renforcer la sécurité de la filière nucléaire, il faudra d’énormes investissements que seule la création monétaire des banques et des banques centrales est en mesure de financer. Beaucoup de citoyens angoissés devant la montée de l’extrême droite en France et ailleurs en Europe peuvent s’engager pour que la construction européenne cesse d’être un terreau pour l’austérité, le rejet des étrangers, l’explosion des nationalismes et des égoïsmes nationaux, et pour construire le cadre d’une solidarité entre tous les peuples européens.
Le Parti communiste, seule force debout à gauche après les vicissitudes des dernières décennies, peut jouer un rôle moteur pour que ce rassemblement devienne majoritaire. Au travail !
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