Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Comment débattre à gauche ?

D’ici à l’élection présidentielle et au-delà même de cette échéance, les débats qui vont avoir lieu à gauche avec les Français vont probablement prendre des formes différentes. Quelles que soient celles-ci, il y a un risque considérable : celui de débattre des perspectives et des solutions pour enfin améliorer la vie des Français, s’attaquer au chômage, à la précarité, pour développer et rénover les services publics… en considérant les premières secousses du krach financier mondial qui s’annonce comme ne relevant pas de ces échanges, comme si ce qui se passait dans le monde de la finance et dans l’univers bancaire était extérieur au débat politique.

Les difficultés de la France et des Français ne sont pas dues à une mauvaise gestion de l’État par la droite et le PS, qui se succèdent à sa tête, mais plutôt au fait qu’il est administré dans l’intérêt de la finance et des fortunes. Et comment ne pas voir le pouvoir d’influence des marchés sur l’Élysée, l’Assemblée nationale, sur le personnel politique aux affaires ? Le CAC 40, les firmes multinationales étrangères l’exercent essentiellement par la pression des marchés financiers qu’ils ont concouru à développer à la fois pour étendre leur puissance sur la planète et pour tenter de résoudre leurs problèmes de rentabilité. Et aussi grâce à la puissance de contrainte de la monnaie et du crédit tels qu’ils sont gérés actuellement en Europe par la Banque centrale européenne et les banques commerciales et dans le monde par les banques centrales et le FMI.

Il n’y a point de salut si l’on ne s’attaque pas à la finance et, pour la faire reculer, il ne suffit pas de la taxer, même si l’on ne saurait s’en priver. L’impôt lui-même et, au-delà, le système de prélèvement public et social doivent viser à permettre d’économiser du capital, en réduisant les dividendes, mais aussi en rendant l’investissement plus efficace, pour mieux permettre d’augmenter les dépenses pour les hommes, pour la protection de l’environnement.

Mais le ressort le plus efficace contre la finance consisterait à lui substituer pour le financement de l’économie, progressivement, un crédit rénové, à très bas coût dès lors qu’il s’agirait de développer l’activité, de créer des emplois, de faire reculer le chômage. Plus largement, parallèlement à l’utilisation de cette arme de création massive, il s’agirait de désintoxiquer la société de la croissance financière, de développer un nouvel humanisme s’appuyant sur de nouveaux pouvoirs, de nouveaux droits pour les gens, les salariés, les femmes, les exclus, les discriminés. On est là en plein débat sur le krach…

 

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