Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Déficit de la Sécurité sociale : Le gouvernement dérape de 10 milliards !

le 08 June 2006

Avec 10 milliards d'euros de déficit, nous sommes bien loin des 6 milliards annoncés par Dominique de Villepin à l'occasion du vote de la loi Douste Blazy. Contrairement à ce qu'a affirmé Jacques Chirac devant le congrès de la mutualité, cette loi est en échec. Elle est sanctionnée. Les médecins l'ont exprimé à l'occasion du vote professionnel. Dans un sondage CSA, 47% des Français jugent qu'elle détériore l'égalité d'accès aux soins.

Au prétexte de remédier au financement du déficit de la Sécurité sociale, cette réforme crée les conditions de sa privatisation.

La liste est déjà longue des restrictions budgétaires pour la Sécurité sociale, au détriment de l'accès aux soins des Françaises et des Français, principalement celles et ceux qui ont des revenus modestes.

Au lieu d'avoir pour objectif essentiel l'amélioration de l'état de santé de l'ensemble de la population, les enjeux de la Sécurité sociale ne sont abordés que sous l'angle des contrôles financiers et de la surveillance des malades et des médecins.

Le PCF exige l'abrogation de la loi dite Douste Blazy. L'ouverture d'un grand débat public est indispensable pour : Refonder une Sécurité sociale qui rembourse à 100% tous les soins ; Réorganiser notre système de santé sur la base de la reconquête de l'hôpital public et de la mise en réseau de l'ensemble des professionnels de santé ; Relancer une politique de conventionnement entre les médecins et la Sécurité sociale fondée sur la revalorisation du secteur I, et pour en finir avec tous les dépassements d'honoraire ; Créer un pôle public du médicament.

Ces propositions doivent être accompagnées d'une grande réforme du financement de la Sécurité sociale afin de lui donner les moyens de répondre aux besoins de santé de la population. Il faut en finir avec les exonérations de cotisations sociales patronales (18 milliards d'euros) ou pire les cotisations patronales non payées (1,9 milliards d'euros). La création d'une cotisation sociale sur les revenus boursiers rapporterait 13 milliards d'euros, de 100 000 emplois (9 milliards d'euros), et 1% d'augmentation sur les salaires (9 milliards d'euros). Nous réaffirmons notre attachement à une cotisation assise sur les salaires et non pas sur la valeur ajoutée.

Parti communiste français

Paris, le 8 juin 2006.