Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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L'avenir de l'Aéronautique en cause

La filière aéronautique occupe une grande place en France.
Elle représente 300.000 emplois.C'est un secteur en plein expansion. Ainsi Boeing évalue à 38.050 les avions à construire dans le monde sur les 20 années à venir.

L’aéronautique va bien, c’est un secteur qui embauche, tout baigne... C'est le discours de nos dirigeants, tant patrons du Gifas que gouvernement.

En réalité, les chiffres annoncés dans les médias sont souvent des chiffres qui ne prennent en compte que les embauches, pas les départs ou les déplacements.
Par exemple, sur 4 ans (2010/2014), Airbus à créé 23.000 emplois soit 5750 par an. En 2015, les embauches ne devraient que compenser les départs !

C'est très loin des besoins ouverts par un carnet de commande en expansion  qui représente 10 ans de Chiffre d'Affaires. Pour Airbus, le carnet de commande se situe à 955Mds€ au 31 mars 2015 (avant le salon du Bourget en juin).

Le développement de nos grands groupes se fait beaucoup à l'international : les effectifs France du groupe Airbus représente 37 % du total. Pour Safran (ex Snecma), c'est 57 %.
Ces embauches interviennent d'ailleurs après des années de suppression d'emplois dans ce secteur.
Tout cela se traduit par une augmentation très sensible de la souffrance au travail !

La financiarisation de toute la filière est elle-même très inquiétante.

Les chiffres parlent d'eux mêmes : Airbus 1999,  40 % d'actions détenues par la France, plus que 12 % en 2013. Par contre, le capital flottant passe de 12,7 % à 72,9 %.
Pour Safran, issue de l'ancienne Snecma (97 % de capital Français) l’État ne possède plus en 2015 que 18 % des actions, 67,80 étant dévolue au capital flottant.
Ceci est très inquiétant. L'objectif de la finance n'est pas le développement de l'industrie pour répondre à des besoins humains, mais de faire le maximum de profits. La stratégie des dirigeants de cette entreprise est donc tournée vers le service du maximum de dividendes pour les actionnaires, même si cela remet en cause la pérennité de la filiale pour l'avenir !
Derrière l'image d'une filière industrielle florissante se cache en réalité une filière très fragilisée en France. Les perspectives sont bonnes, mais où se construiront les avions dans les années à venir. Allons nous vivre le même scénario que l'automobile française ?

Il faut que le vérité sorte !

Depuis 3 ans, le collectif aéro du PCF a, dans un premier temps, proposé que le  Groupe GDR mette en œuvre  une commission d'enquête parlementaire. Pour un certain nombre raisons (Une seule EP par an pour le Groupe GDR, grave situation des  dotations budgétaires, ...), cela n'a pas pu se faire. De plus, le Patronat, à coup sûr, ne se satisferait pas que la clarté se fasse sur la réalité dans la filière. Nous poursuivons notre démarche et multiplions dans ce sens les initiatives .
Le 29 octobre, nous organisons avec André Chassaigne et Marie Georges Buffet un colloque  à l’Assemblée Nationale. Il est important de venir nombreux pour marquer que nous ne sommes pas dupes du discours ambiant et aussi pour s’exprimer puisse qu’il y aura débat avec la salle.
Pour les salariés et les militants de l’Aéronautique du spatial et de l’avionique, les élus des agglomérations ,  il s’agit  d’un rendez-vous à ne pas manquer

 

Article publié dans la Lettre du Rapse - 128 octobre 2015

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