Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Réflexions sur le krach chinois

Les mouvements telluriques qui ont secoué les Bourses chinoises fin août confirment la dimension mondiale et financière de la crise du capitalisme. La Chine essaie de jouer sa propre partition dans ce concert, cela dit, elle est bien intégrée à la mondialisation capitaliste. Le pays a subi en peu de temps des transformations radicales. Les Chinois vivent aujourd’hui pour plus de la moitié d’entre eux en ville. Ils ont fait de la Chine la 1re nation industrielle au monde et ont même, au sein de cette nouvelle réalité, commencé à changer la donne. Ils ne se contentent plus de fabriquer des vêtements, des casseroles ou de monter des iPad.

L’activité d’assemblage pour l’exportation de produits semi-facturés importés est passée de 55 % des exportations à 38 % en 2014. On note au sein des exportations une hausse de la part des équipements de télécommunication, et plus récemment de celle des produits électroniques, et une baisse de la part des vêtements et textiles, et plus récemment de celle des machines de bureau. L’industrie monte en gamme. La révolution industrielle continue ainsi à tracer sa route mais dans les conditions de la révolution informationnelle. Les dépenses de recherche progressent fortement, atteignant 2 % du PIB, plaçant le pays au 2e rang mondial derrière les États-Unis. Avec 31 millions de garçons et filles inscrits, les effectifs d’étudiants y sont supérieurs à ceux des universités américaines.

Mais ces transformations ont été effectuées pour partie sous la houlette des critères de rentabilité financière. En 1990, deux Bourses des valeurs ont été créées, l’une à Shanghai, l’autre à Shenzhen, la place de Hong Kong venant s’y ajouter. Les spéculations financière et immobilière sont intenses. La Chine est devenue le 2e pays d’accueil des exportations de capitaux derrière les États-Unis, elle devance même ces derniers, additionnée à Hong Kong. Elle commence à affirmer sa présence dans le monde. Entre 2011 et 2012, elle est passée de la 6e à la 3e place des principaux pays investisseurs, derrière les États-Unis et le Japon. Si l’on ajoute Hong Kong à la Chine, elle est même à la 2e place.

Le tassement de la hausse du PIB et ce krach boursier observés en Chine sont sans aucun doute l’un des effets de cette croissance financière à marche forcée. Le gouvernement chinois essaie de trouver une parade. Il en a les moyens. Cela suppose notamment à notre sens que l’injection de liquidités par la Banque centrale, que la distribution du crédit, se fassent sur d’autres critères, ceux fondés sur l’efficacité sociale et le développement humain.

 

Mercredi, 2 Septembre, 2015
L'Humanité

 

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