Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Rencontre nationale sur le Projet

Par Patrice Bessac, le 21 October 2010

Les 26, 27 et 28 novembre prochain se tiendra à Paris, espace Oscar Niemeyer, une « rencontre nationale du Projet ». Entretien avec Michel Laurent, responsable du LEM (lieu d'étude sur le mouvement de la connaissance et des idées), animateur du comité de pilotage de cette initiative.

Pourquoi ce colloque ?

Michel Laurent : Il a été décidé au dernier congrès du PCF. Nous avons plutôt retenu la formule « Rencontre nationale du Projet ». C'est une initiative de travail sur un projet de transformation qui rompt avec les logiques libérales, un projet pour la France, européen et internationaliste, un projet utile à la gauche, à toute la gauche, travaillé sous l'angle de la volonté de transformer notre société dans un sens progressiste. Pourquoi cette initiative ? Parce que nous pensons que la question du Projet est essentielle et qu'il y a dans la société une disponibilité de travail sur ces questions, avec des gens qui sont dans le mouvement social et aussi beaucoup d'intellectuels. La société vit une forme de bouillonnement d'idées qui remet en cause les logiques capitalistes. Mais il ne suffit pas de remettre en cause, encore faut-il travailler à une perspective positive, alternative. Des millions de gens, des centaines de milliers d'intellectuels, de chercheurs, de syndicalistes ont envie de travailler cette question ; l'initiative est faite pour ces gens-là, le Parti communiste la met à leur disposition.

Peut-on en dire un peu plus sur le « programme », l'organisation de la Rencontre ?

M. L. : Patrice Bessac, responsable du Projet au PCF, ouvrira la Rencontre ; Pierre Laurent en tirera les conclusions. La Rencontre sera organisée en quatre séances, quatre demi-journées de travail. Vendredi soir, la première séquence sera consacrée à « Ce que nous dit la société ». On examinera cet enjeu au travers de ce qui se passe dans le mouvement social ; au travers des expériences menées dans plusieurs villes et départements (enquêtes qualitatives, modes de gestion participative) ; on verra également ce que nous dit la crise, et là, un économiste « atterré » introduira nos débats ; on s'intéressera aussi aux aspirations montantes dans cette société. Samedi matin, le second thème s'intitulera « Peut-on changer la France à partir de l'Europe, du monde d'aujourd'hui ? » La troisième séance, samedi après-midi, sera consacrée à « Comment construire le changement pour dynamiser la société ? » On traitera des enjeux des nouvelles libertés à conquérir, les questions du partage des savoirs, de la démocratisation de la République, de l'implication des citoyen-ne-s. Au fond, on s'interrogera là aux transformations à opérer dans le domaine démocratique pour que le changement ait des chances non seulement de s'affirmer mais de durer, d'être soutenu par un véritable mouvement populaire et politique. Chacune de ces trois séances sera introduite par quatre rapporteurs. Ils traiteront tous les sujets au travers de trois interpellations : quels sont - pour eux - les « essentiels » d'une politique de gauche ? La France dans le monde d'aujourd'hui peut-elle se créer des degrés de liberté pour aller vers ce type de solutions ? Et, troisième question : quels sont les chemins à emprunter pour faire triompher de telles propositions et notamment en termes de rapport de force, de rassemblement de forces et de citoyens ? La dernière séance, dimanche matin, devrait permettre, collectivement, sous forme de ruches, de tirer enseignement des trois séances précédentes et de dégager les points forts de la Rencontre et aussi d'un travail à venir. Sur la base de cette délibération collective, Pierre Laurent donnera son point de vue.

Quel sera le profil des invités ?

M.L. : Il y aura 400 invités. Nous voulons, délibérément, que ce soit une rencontre avec des gens qui travaillent, qui pensent le changement, une rencontre très ouverte, un véritable moment de travail, en commun et dans la durée.

Interview publiée dans le numéro 410 de CommunisteS du 20 octobre 2010 - voir l'article dans CommunisteS