Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Les dessous d’une reprise

L’attitude de certains ministres et des médias dominants est irresponsable. Ils parodient l’exubérance de gamins qui auraient gagné la partie en exhibant comme des trophées les dernières données de l’Insee sur la croissance française. Ils voudraient que nous dansions avec eux au bord du gouffre. Ils dissimulent la gravité de la situation et surtout que le mal a ses remèdes, à rebours de ce qui est aujourd’hui entrepris Cette croissance de 0,6 % au premier trimestre de cette année ne peut être qu’éphémère, on ne booste pas l’économie avec de l’austérité et de l’abaissement social. Il s’agit d’une croissance contre l’emploi, portée par la volonté de redresser la rentabilité des capitaux dominants. Les secteurs marchands non agricoles ont ainsi perdu 68 500 postes en un an.

Ces phénomènes ne peuvent être isolés de ce qui se passe ailleurs dans le monde. On est en train de rejouer le scénario de 2007-2008 en pire. Au sein de l’Union européenne, la reprise est poussive avec seulement 0,3 % de croissance en Allemagne, en Belgique, en Italie, au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, l’activité qui semblait repartie s’époumone désormais avec un petit 0,1 % au 1er trimestre. Dans les pays émergents, elle n’est guère débordante, la Chine est à la peine compte tenu de ses besoins considérables de développement. Cela c’est le côté face, celui de l’économie réelle.

Côté pile, il faut prendre en compte l’économie virtuelle, celle de la finance. Là, c’est l’euphorie. Le CAC 40 est remonté comme une pendule. A New-York, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a cru de 174,5 % depuis sa débâcle de mars 2009, en pleine récession. Celui des valeurs technologiques, le Nasdaq, a été multiplié par quatre depuis sa Bérézina de février 2009. Du 1er trimestre 2009 au 1er trimestre 2015, le PIB des Etats-Unis a lui progressé de seulement 13,4 %. En Europe, en Asie on assiste à un même gonflement financier.

Comme nous l’affirmons depuis quelques temps, les conditions d’un nouveau krach se mettent en place. Il n’a rien d’inéluctable pourtant. Certes, ce ne sont pas les équipes dirigeantes en place qui spontanément vont s’attaquer à ce cancer. Mais les citoyens, unis, avec le concours des syndicats, de la gauche alternative, peuvent changer le scénario. Une bataille de conviction dans le pays est évidemment nécessaire mais des actes forts s’imposent au sein des grands groupes industriels, financiers et de service, dans les banques. N’oublions pas que la financiarisation de la société démarre  à l’entreprise. C’est en cela que la bataille sur les droits et pouvoirs des salariés est essentielle.

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