Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Le PS ou l’illusion du social comme « complément du marché »

Le cœur du défi eur opéen actue l, c’est l’exigence de trans format ion profonde, alors que monte l’anta gonisme entr e les exigences sociales (em ploi, retra ite, santé ) et une Europe fondée sur la soumission du social aux exigences financ ières, avec une Ban que centra le eur opéenne au ser vice des marchés financ iers .

Mais le PS refuse tout vrai débat politique, et en opposant l’Europe sociale (du PS) à l’Europe libéra le (de la droite) il se laisse por ter par l’es poir d’un vote-sanct ion de la politique gouvernementa le, donnant par défaut car te blanc he à ses options sociales-libérales.

Le PS fait écho à la montée des exigences sociales face aux politiques libéra les (dont la politique du gouvernement Jos pin fut victime il n’y a que deux ans) , en même temps qu’il opère le passa ge class ique par le discours de gauc he pour la recon quête du pouvoir.

Mais ce faisant , il cherche en réa lité à esquiver le défi de fon d au quel toute la gauc he est confrontée : le beso in d’une toute autr e Europe, le besoin de con ver gence sur d es o b ject ifs d e trans f ormat i on sociale.

On risque de se b ouscu ler un p eu dans le cham p du social et de l’ant ilibéra lisme, tout au moins verbalement . On ira donc utilement voir au-delà de formu les « anti-libérales » quelque peu généra les.

On verra q u’un cer tain ant i-libéralisme ver bal, mais ne reliant pas des propositions sociales au dacieuses , moyens financ iers et pouvoirs, peut parfaitement renvoyer au social-libéra lisme.

En l’occurr ence , pour le PS, il ne fera pas obst acle à une cam pagne commune avec les autr es par tis sociaux-démocrates d’Europe, notamment avec Blair et Schroëder.

« Nous voulons une Europe sociale. L’union économique et monétaire ne prendra tout son sens et ne produira son potentiel de croissance que dotée de son indispensable complément… »

C’est le soc ial, comme com plément …des règles du mar ché capitaliste, auxquelles on ne saura it toucher … l’Europe sociale, avec Maastr icht et avec le pacte de stab ilité ; avec la BCE, dont il n’est pas quest ion de changer fon damenta lement la conce ption et les missions , mais seulement d’instaur er avec elle « un véritable dialogue poli- tique pour conduire une politique économique adaptée à la conjoncture et à la situation de l’emploi… »

L’Eur ope sociale, contr e l’Europe libéra le, c’est auss i, pour le PS, avec la const itut ion Giscar d, « acquis auquel il ne faut pas renoncer ».

Car derrière le train de l’Europe « sociale », s’avance celui de l’Europe fédérale : « pas d’Europe sociale sans Europe poli- tique ». Le PS se prononce pour « des institutions fédérales », une « bonne constitution ». Il faut même « aller au delà de ce que prévoit le projet de Constitution : l’Europe doit être dotée d’une autorité commune unique décidant de la politique budgétaire et fiscale commune… »

Moyennant quoi, le PS propose un « traité social » visant la convergence sociale au sein de l’union européenne , avec notamment un salaire minimum eur opéen (qui a toutes les chances d’êtr e misérab le, sans remise en cause de la domination des marchés financ iers et du rôle de la BCE) et

la réduct ion de la d urée d u tra vail vers les 35h.

En matière d’emploi, l’affirmat ion q u’un « droit à la formation tout au long de la vie et à la sécurité sociale pro- fessionne lle devra être soutenu au plan européen » va d e pair avec le main- t ien d’un tau x d e chômage, qu’il s’agi- rait seu lement de rédu ire.

Les ser vices publics « doivent rester au cœur du modèle social européen ». Le PS affirme refuser une appr oche qui « contribue à la marchandisation de toutes les activités humaines et porte atteinte à l’emploi ». Il formu le l’exigence de « promouvoir les services publics (services d’intérêt général) ». Mais, con formément d’ailleurs au sens du conce pt de « ser vice d’intérêt généra l », le besoin d’entr eprises publiques pour assur er le ser vice public ne fait pas par tie des engagements du PS. Et le PS appr ouve le projet Giscar d, qui const itutionna lise la concurr ence sans faille, les dérèglementat ions et la privatisation des ser vices publics.

On notera par contr e beaucou p de prudence en matière de démocrat ie sociale : pas quest ion de doter les salariés de véritab les pouvoirs, mais seulement de « renforcer les moyens d’intervention et de contrôle des salariés sur la transparence de la gestion… »