Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

Economie et Politique - Revue marxiste d'économie
Accueil
 
 
 
 

Agir, proposer pour résister et contre-attaquer

Selon les Comptes de la nation, sur 535 milliards d’eur os de ressour ces financ ières (profits, cré dits et fonds publics) dont les entr eprises non financ ières frança ises ont disposé en 2002, plus de la moitié (51%) sont allés à la finance en dividendes pour les actionna ires, en charges financ ières pour les banques et en invest issements et placements financ iers .

Toute la violence sociale et les gâchis imposés aux chômeurs , aux salariés, aux jeunes , aux femmes , aux peuples comme aux entr eprises, elles-mêmes , prennent sour ce et prolifèrent à par tir de cette domination des marchés financ iers et de la renta bilité financière sur tous les choix sociaux, économ iques et politiques.

L'ampleur de ces prélèvements financ iers n'est poss ible que par l’acca parement par une minorité des immenses gains de productivité que permettent les nouvelles techno logies. Celles-ci sont mises en oeuvre par le capital avant tout pour économ iser du tra vail présent et passé (invest issements réels des entr eprises ), mais en faisant press ion sur les dépenses sociales et salariales et en minant ainsi la stab ilité de la croissance .

Alors que ces énormes gains de productivité permettra ient d’immenses dépenses pour les activités de format ion de tous et de relever les débouc hés et les act ivités pour la production, les nouvelles techno logies sont , au contra ire, mobilisées pour intensifier le tra vail et même détru ire des emplois.

De même, la révolution informat ionne lle exige mob ilité et soup lesse . Celles-ci pourra ient favoriser la promot ion de chacun-e et les format ions de qualité si elles s’accom plissa ient dans la sécur ité de l'emploi, des act ivités , des droits et des revenus . Aujour d’hui con ditionnées par la renta bilité financ ière, c’est un levier pour remettr e en cause les droits sociaux, le Code du tra vail, pour favoriser une flexibilité de précar isation, la press ion sur les salaires. Le nécessa ire par tage des coûts de recherche sera it cons idérablement amplifié grâce au développ ement des capacités des tra vailleurs et à l’essor de coo pérat ions de co-développement des populations. Mais actue llement cette exigence , acca parée par les groupes mond iaux dans un but de domination, tend , en définitive, à détru ire les rivaux et à surexploiter les tra vailleurs en les mettant en concurr ence à l'éc helle de la planète .

Ces choix ne pourra ient prévaloir sans l’inter vention permanente des politiques hyper et social-libérales de sout ien des États aux marchés. Le gouvernement Raffarin ne vient-il pas encor e d'annoncer 2,5 milliards d'exonérat ions nouvelles de Taxe professionne lle, alors qu’une taxe additionne lle qui permettra it d’élargir les bases de cet impôt aux invest issements financ iers , comme le proposent les députés commun istes , rappor tera it 11 milliards d’euros. Il a décidé auss i le gel de 3 milliards de cré dits de dépenses publiques et la privatisation de la Snecma qui risque ainsi d’êtr e livrée à l’amér icain Genera l Electr ic.

Hier, L. Jospin et J. Chirac prometta ient “ le plein emploi ” en 2010 sans remettr e en cause la domination des marchés financ iers .

Aujourd’hui, le chômage et la précar ité redoublent, minant les bases même de la croissance .

Face à cela, la rés istance acharnée indispensab le doit auss i s’appuyer sur un projet de contr e offens ive .

En France , il s’agit de lutter pour de nouvelles gest ions des entr eprises, avec de nouveaux pouvoirs, objectifs sociaux et finance ments ainsi que d’autr es inter ventions de l'État.

Dans le monde , il s’agit de constru ire de nouvelles coo pérat ions de co-développement , en liaison avec une réor ientat ion nécessa ire de la construct ion européenne et une émanc ipation des marché financiers en utilisant autr ement la BCE.

Il convient de faire converger les luttes :

  • des chômeurs qui saisissent la just ice et se mob ilisent contr e les rad iations mass ives de l'ASSEDIC, et pour leur retour à l’emploi choisi.

  • des salariés qui contr e-proposent face aux plans sociaux ou de délocalisation comme chez Aventis ou Alstom ,

  • des précaires pour élargir les succès obtenus devant les tribunau x pour leur intégration sur des emplois stab les,

  • des chercheurs et des interm ittents qui sont en tra in de commencer à faire fléchir le gouvernement ,

  • des femmes , des jeunes et des immigrés pour l’égalité et des alter mond ialistes pour des alternat ives à la marchandisation de la planète .

Cela fait monter l’exigence :

  • de pouvoirs effect ifs d'inter vention et de contr e-propositions des salariés sur les gest ion des entr eprises pour les réor ienter,

  • de faire reculer l'emprise du marché financ ier par la promot ion d'un nouveau cré dit banca ire à taux d'intérêt d'autant plus abaissé qu'il ser virait à financer des invest issements plus créateurs d'emplois et de format ion, et cela à l'aide d'une réor ientat ion des fonds publics sous le contrô le des salariés, citoyens, élus,

  • de nouveaux droits des tra vailleurs et des populations de sécurisation des emplois et des format ions pour chacune et chacun , depuis le bon retour à l’emploi de tous les chômeurs jus qu’à la sécur ité des parcours profess ionne ls.

Ce sont les propositions essent ielles de la Conférence nationale du PCF, du 7 février dernier. Celle-ci a proposé :

  • d’organiser l'act ion sans atten dre, pour faire pr évaloir de nouvelles pratiques, de nouvelles idées, de nouveaux rassemb lements dans le sens d'un grand mouvement national pour un Sécurité d’emploi ou de format ion à constru ire, décentra lisé, avec des comités locau x d’inter vention,

  • d’aider à une élaborat ion citoyenne de revendications communes cohérentes en termes d'objectifs sociaux, de moyens financ iers et de pouvoirs concernant chaque caté gorie de salariés, de précaires, de chômeurs , de jeunes ...dans l’imméd iat et pour avancer vers une construct ion sociale d’ensem ble nouvelle.