Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Halte aux privatisations !

La Bourse va mieux, alors le gouvernement Raffarin s’empresse de relancer une course effrénée aux privatisat ions .

Après la vente de 10,9% du capital du Crédit Lyonna is, il y a eu le désen gagement de la Caisse des dépôts du capital d’Eulia, avec la pers pective d’une privatisation des activités financ ières du grou pe public, puis la vente de 8,5% du capital de Renau lt.

Alors que La Poste va êtr e soum ises à de nouvelles déréglementat ions, le gouvernement s’appr ête à faire passer un projet de loi visant à bana liser définitivement France Télécom et à abroger l’obligation de détent ion majoritaire de son capital par l’Etat .

Philippe Marini, rappor teur généra l UMP de la Commission des Finances du Sénat , annonce la poursu ite du feu d’ar tifice : France Télécom , Snecma , Autor outes de France « pourra ient conna ître des cess ions de blocs de titres ». D’ailleurs , la loi de Finances 2003 a pr ogrammé 8 milliar ds d’eur os de pr ivat isat ions et il n’en a été réa lisés pour l’heur e que 3,4 milliards d’eur os.

EDF et GDF sont dans le viseur, même s i, p our ces entreprises publiques , Le gou vernement est contra int d’avancer masqué face à l a mob ilisat ion des salariés et à l’attac hement des usagers .

Mais il projette de mettr e en concurrence accrue les deux éner géticiens , au lieu, comme le deman de la CGT, d’accr oître leur par tenar iat jus que dans un par tage des moyens.

Au-delà, ce sont Thomson , Bull, Dassau lt Systèmes , SANEF, ASF, Aéropor t de Paris et 1 500 entr eprises à capitaux publics ou mixtes em ployant plus d’un million de personnes qui pourra ient êtr e progress ivement remis aux mains du marché.

Il s’agit, comme l’a affirmé le rappor t Douste -Blazy, de faire des entr eprises publiques « des entr eprises comme les autr es », obsédées par la renta bilité financ ière, la concur rence cou pe-gorge et tota lement déres ponsa bilisées aux plans social et national.

Le gouvernement Raffarin exécute en fait la recomman dation qui lui a été faite récemment par l’OCDE d’» accé lérer le programme de désinvest issement » de l’Etat en s’appuyant pour cela sur les récentes expériences tchèque , slovaque et hongroise (sic) !

Ces décisions visent à rappor ter des recettes supp lémenta ires pour tenter de revenir dans les bornes de déficit public autor isées par le Pacte de stab ilité. Et cela d’autant plus que les autr es recettes publiques sont minées en raison de la croissance faible et de la diminution des impôts et les cotisations sociales patr onales sur les profits, les revenus financ iers du capital, les grandes for tunes . Dans le même moment , l’emploi des fonct ionnaires est malmené, les moyens des ser vices publics sont rat ionnés et la rémuné rat ion de l’épargne populaire est abaissée .

Cette fuite en avant, loin de préser ver « les intérêts patrimoniaux de l’Etat », brade les atouts de la France aux fonds de pension anglo-saxons.

Cette politique de classe , de liquidation nat ionale et anti-eur opéenne est dangereuse .

Il ne peut y avoir d’avenir positif pour les ser vices publics sans un nou vel essor d e l’a ppr o pr iat ion soc iale des grandes entr e pr ises , sans pr omot ion d’entr eprises publiques d’un nou veau type. Il faut défendre ces dernières et les renou veler, moyennant une profonde trans format ion de leur gest ion visant l’efficacité sociale, au lieu de la renta bilité financ ière, et l’octr oi de nouveaux pouvoirs au x sa lar iés et d e nou veau x droits aux usa gers afin d e l a réor ienter.

Il s’agit simultanément de cher cher à progresser dans le sens de coo pérat ions très audacieuses aux plans national, européen et même mond ial pour que ces entr eprises, conjointement au développement de leur offre de ser vice public, assument une grande mission nou velle de sécur isation de l’emploi ou de la format ion.

Il faut les dégager de l’emprise du marché financ ier et, pour cela, développer un nouveau cré dit banca ire à moyen et long terme dont le taux d’intérêt sera it d’autant plus abaissé que les investissements réalisés par les entr eprises programmera ient plus de créat ion d’emplois, de mises en format ion. Pour cela, il s’agit, non de privatiser la Caisse des dépôts, mais de constru ire à par tir d’elle et des Caisses d’épargne un pôle financ ier public chargé d’impu lser un ser vice public du cré dit pour l’emploi et la format ion.

Cela devrait concerner auss i le niveau eur opéen avec la réor ientat ion indispensab le de la BCE qui doit accor der la priorité à l’emploi et à la format ion et êtr e contrô lée par les parlements eur opéen et nationau x.