Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Retrait du plan Raffarin-Fillon, abrogation de la loi Balladur-Veil

L’emploi, la formation, leur sécurité, au cœur de la vraie alternative

Résolution du Conseil national du PCF

Le Conseil national du Parti communis te français réuni les 23 et 24 mai confirme son soutien total au mouvement de luttes sur les retraites. Il décide de mettre toutes ses forces dans la bataill e pour :

  • Le retra it du plan Raffarin-Fillon ;
  • Contr ibuer à l’élaborat ion d’une réforme alternat ive solidarisant salariés du public et du privé, précaires, privés d’emploi et retra ités .

L’atta que portée par Raffarin-Fillon et le MEDEF contr e le système de retra ites prend place dans toute une tentat ive de construct ion de société, fondée sur la domination du marché financ ier et la mise en concurr ence de tous entr e tous , avec une vision à l’amér icaine. Alors qu’il faut donner droit à l’exigence d’une retra ite qui soit un temps de la vie libéré de la subor dination à un patr on.

Halte à l’insécurité sociale !

On préten d allonger la durée de cotisation et donc du tra vail sur la vie alors que le chômage explose et que les salariés sont chassés de plus en plus tôt des entr eprises (préretra ites et licenc iements) . L'inser tion tar dive des jeunes dans l'emploi, la précar ité galopante , le temps partiel contra int des femmes retar dent le dépar t en retra ite et ne donne droit qu'à des pensions de misère. Comment dans une telle situat ion d’insécur ité sociale et d'avenir bouc hé peut-on sérieusement imaginer une reprise dura ble de la fécon dité nécessa ire à un rajeunissement de la population ? L'insuffisance de format ion, de salaires, de développement des capacités humaines minent la croissance et accentuent les inégalités.

Oui, il y a et il faut une alternative au plan Raffarin-Fillon.

Il faut sécur iser l'emploi et la format ion pour chacune et chacun pour un vrai sauvetage du système de retra ites et, donc prendre des mesur es radicales contr e la précar ité, les licenc iements , pour le retour ou l'accès à l'em ploi des chômeurs et des RMIstes avec la format ion, pour une véritab le réduct ion du temps de tra vail salarié tout au long de la vie.

Chaque million d'em plois sécur isés en plus c’est 20 milliards d’eur os de cotisations supp lémenta ires pour la retra ite. C'est auss i des points de croissance dura ble supp lémenta ires .

La course à la renta bilité financ ière, la dictatur e des marchés financ iers , les gestions des entr eprises s’opposent à cela aujour d’hui. Une véritab le alternat ive doit s’atta quer à ces orientat ions .

Une refonte des financements est nécessaire.

Mais la retra ite n’est pas seulement affaire de nou velle répar tition des richesses produites. Elle ouvre auss i sur l’exigence d’une trans format ion des con ditions mêmes de la production de richesses .

Dépasser le marché du travail et mettre en cause le marché financier

Les communistes mettent en débat les propositions suivantes :

Dans l’immédiat une nouvelle cotisation devrait être instaurée sur les revenus proprement financiers des entreprises, des banques et des ménages aisés (dividendes, intérêts, plus-values boursières …), ceci au même taux que les salaires. Cela rapporterait dans l’immédiat plus de 20 milliards d’euros.

La cotisation sociale patronale assise sur les salaires devrait être maintenue et réformée pour devenir un levier en faveur de l’emploi et des qualifications : son taux serait d’autant plus abaissé que l’entreprise augmente la part des salaires et des dépenses de formation dans sa “ valeur ajoutée globale ” (valeur ajoutée + revenus financiers). Il serait d’autant plus relevé que l’entreprise joue contre l’emploi et fait des placements financiers. Voilà une véritable réforme structurelle de progrès.

Ainsi, face à tout ce qui pèse aujourd’hui contre l’emploi, jusqu’au niveau de la Banque centrale européenne, il faut mobiliser le crédit, les banques pour que l’argent aille à l’emploi, à la formation et à la création des richesses réelles au lieu d’alimenter le marché et les placements financiers. Pour combattre la récession qui menace, il faut baisser sélectivement les taux d’intérêt lorsque les investissements à financer des entreprises sont porteurs de plus d’emplois et de qualifications.

Pour passer de la défens ive à la contr e-offens ive, de façon efficace et rassemb leuse , il est indispensab le de prendre app ui sur une grande vision de dépassement du marché du tra vail : l’idée d’un système de sécur ité d’emploi ou de format ion. Cela avec une ambition au moins com parab le à celle qui a pr ésidé à la créat ion de la Sécur ité sociale à la Libérat ion. Cela exige trois grands piliers :

  • la sécur isation du revenu ;
  • la base emploi-format ion du système par répar tition ;
  • l’exigence de nou veaux financements , émanc ipés du marché financ ier et favorisant l’élargissement de cette base et non celui des profits capitalistes .

Ces propositions ouvrent la pers pective d’une tout autr e politique, fondée sur d’autr es droits sociaux.. Dès aujourd’hui nous les mettons à la dispos ition de tous ceux qui cherchent une issue dura ble de progrès. Toutes les forces de gauc he doivent prendre leur responsab ilité pour contr ibuer effectivement à une réforme fondamenta le et efficace . Dans ce but, les commun istes lancent dans tout le pays des initiatives pour engager une construct ion faisant reculer l’insécur ité sociale à par tir des enjeux de réforme rad icale des retra ites , base de larges convergences pour qu’avance une véritab le alternat ive au capitalisme.

 

Par PCF, le 31 March 2003

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