Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Les bretons ne veulent pas s’engager aveuglément

Le succès de l'appel à projets auprès des régions, a confirmé d'une certaine manière, des attentes des territoires pour une ambition industrielle, basée sur l'innovation et l'ambition des acteurs économiques, des cadres et des salariés, de développer leurs activités et l'emploi. ... Les pôles de compétitivité semblaient aussi répondre à des aspirations légitimes des salariés, des chercheurs, des élus : celles de mise en réseau, de coopération, d'emploi qualifié, de valeur ajoutée.

 

Mais contradictoirement, ces pôles initiés de façon, si j'ose dire, concurrentielle par Messieurs Villepin et Sarkozy... s'organisent dans un contexte où, répondant aux logiques du sommet de Lisbonne et d'une construction libérale européenne que les peuples et les citoyens rejettent de plus en plus, il s'agit bien d'accroître la compétitivité des groupes dans le cadre de la guerre économique...

 

Dans ces conditions, les pôles peuvent avoir des effets pervers :

  1. transfert d'emplois qualifiés vers d'autres régions (préfiguré à Rennes par STmicroélectronics)

  2. captation de moyens financiers et humains au détriment de zones géographiques et au profit de grands groupes qui vont piloter ces pôles, mais qui, en outre, ne garantissent véritablement ni le développement de l'emploi pour l'avenir, ni qu'une fois les aides empochées, les bénéficiaires ne décideront pas d'aller ailleurs pour de nouveaux profits. Le syndrome Hewlett-Packard est dans toutes les têtes.

·Ces groupes d'ailleurs ont toujours tendance à vouloir réduire leurs efforts de recherche/développement pour satisfaire aux critères de rentabilité financière de leurs actionnaires et comptent sur l'effort public fourni par les contribuables et les ménages. Ce qui est inadmissible dans un temps les souffrances et les difficultés de la plupart ne cessent d'augmenter.

 

L'État, ou plutôt le gouvernement...se félicite du succès proclamé de ces pôles, mais il n'y met pas beaucoup de moyens : qui plus est, sur ces maigres engagements de l'État une partie correspond au financement des emplois promis suite au mouvement formidable des chercheurs dans notre pays pour sauver la recherche nationale, il y a une vingtaine de mois.

 

L'État compte peut être que nous y engouffrions naïvement nos moyens limités. Sans clarté sur les engagements de l'État, sur la répartition, sur la gouvernance, sur les critères, sur les suivis... Plus globalement, au fond avec les pôles de compétitivité, l'emploi est considéré au mieux comme résultante et non comme objectif. Il faut, à notre avis, imposer la logique inverse et responsabiliser les entreprises et les entrepreneurs au plan de l'emploi, comme aux plans social, environnemental et territorial.

 

Cela exige un contrôle de l'utilisation des fonds accordés pour l'emploi et le développement (...)On peut en effet s'interroger sur l'efficacité de nos aides surtout...qu'il n'y a plus de création d'emplois en solde net depuis plusieurs années du fait de la politique de casse du gouvernement.

Daniel Gilles, Conseiller régional de Bretagne

 

 

 

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le 30 September 2005

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