Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Le «non» du 29 mai : premiers enseignements

Une mobilisation populaire pour le «non»

Première donnée . Depuis 1993, on constata it, à type d’élection constant , une hausse (parfois mass ive) de l’abst ention. Or, le 29 mai, on retr ouve une par ticipation proche de celle obs er vée en 1992 au référen dum sur Maastr icht. Il fau dra cer tes mener l’ana lyse selon les localités , voire les bureaux de vote, s’interr oger sur les éventue lles inégalités . Mais un premier regard sur les résu ltats donne le sent iment d’un retour aux urnes significat if, y com pris dans des régions et localités très ouvrières. On sait que, depuis 1993, les jeunes d’une par t, les ouvriers et les employés d’autr e par t, sont par ticulièrement nom breux à s’abst enir. Selon une en quête CSA (1) réalisée le jour du scrut in, il semb le que, sans dispara ître, ce ph énomène se soit beaucou p atténué . Les plus nom breux à s’abst enir ont été les très âgés et les retra ités . Parm i les act ifs, si les ca dres et profess ions libéra les se distinguent toujours par un tau x très élevé de par ticipation, les salariés (y inclus ceu x du privé, les em ployés et les ouvriers) se sont de leur côté for tement mob ilisés .

L’évolution d es tau x d’a bst ent ion d éclarés (60% en septembr e 2004 contr e 33% le 29 mai, cf. CSA, ibidem ) montr e que cette mob ilisat ion a sur tout profité au «non». Elle vient de loin : Forums sociaux, luttes des salariés, prise de consc ience progress ive du lien entr e les difficultés vécues et les politiques suivies en France , en Europe, voire dans le monde . Il y a eu rencontr e entr e, d’une par t, la réflexion propre de millions de citoyens , leurs discussions , leurs échanges, et, d’autr e par t, le tra vail de fourm i d’ATTAC, des assoc iations , du Par ti commun iste et des autr es forces de la gauc he «nonn iste», les prises de positions de plus en plus mass ives et caté goriques de militants syndicaux. Et, fait rad icalement nouveau par son ampleur, Internet . Ceux qui militaient pour un «non» de gauc he ont su se rassemb ler (le Par ti commun iste n’y est pas pour rien). Dès lors , l’es poir changeant de cam p, le bulletin de vote est app aru à nou veau comme une arme dont il valait la peine de s’em parer. Preuve est ainsi faite que la crise du rappor t à la politique, notamment en milieux ouvriers et populaires, n’a rien d’une fata lité «sociologique», même en période de crise sociale aigüe (2). Et qu’en cer taines conjonctur es, l’hégémon ie écrasante des dominants dans les méd ias et autr es lieux de production de «l’idéologiquement corr ect» peut êtr e mise en échec. Cer tes , ce qui vaut pour un référen dum n’est pas auto matiquement transposab le à d’autr es élections politiques . Mais cette «rébe llion dans les urnes » const itue un fait majeur. Signe, apr ès d’autr es, que nous sommes sans doute entrés dans un nou veau cycle politique.

Un articl PDF, ci-joint, de Michel Simon

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