Lorsque l’on interroge aujourd’hui les salariés sur leur perception du syndicalisme, on ne tarde pas à s’apercevoir que la plupart de leurs jugements s’élaborent à l’aune d’une seule et même référence à l’image mythique du militant ouvrier d’antan. Dévoué à la cause commune, au point de faire souvent figure de martyr ; respecté dans sa marginalité courageuse ; fier de son appartenance ouvrière : ce militant idéalisé constitue une sorte « d’étalon de mesure » à l’aide duquel l’ensemble des transformations observées vont être appréhendées.