Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Libéralisation du marché du sucre : d’autres choix sont possibles

Depuis 1968, le marché du sucr e en Europe est organisé autour des trois piliers suivants : des quotas répar tis par pays et par sucr erie ; un prix garant i de la bettera ve et du sucr e; des protect ions douanières

D’ici juin 2006, sur injonct ion de l’OMC, la Commission européenne va mettr e fin à cette organisation du marché du sucr e. L’object if de la Commission est d’harmon iser sa politique dans le domaine du sucre avec la «nou velle politique agricole commune » et avec les exigences de l’Organisation mond iale du commer ce.

Concrètement , cette nouvelle politique sucrière se tradu ira d’ici 2008, par une baisse des prix de 33% et une réduct ion cumu lée des quotas de production à 2,8 millions de tonnes . La levée des quotas sucr iers , la fin du prix garant i du sucr e et des protect ions douanières, vont déclenc her une catas trophe sociale et industr ielle dans tout le nord-est de la France .

Ainsi, 32.000 planteurs , 8000 salariés permanents , 5000 saisonniers, rien que pour la culture de la bettera ve sont menacés directement dans leur emploi, dans leurs revenus . Sur le terr itoire de l’ensem ble de l’Union, 350000 producteurs sont concernés .

Déjà dans la situat ion actue lle, une moyenne de deux sucr eries industr ielles par an ferment en France .

Les consé quences seront terr ibles pour des terr itoires comme l’île de la Réunion, où la majeure partie de l’économ ie dépend entièrement de la filière sucrière (dépendance qui a été encoura gée depuis plus de 30 ans par Bruxelles) .

C’est pourquoi, Jacky Hénin a deman dé, plusieurs fois, à la Commission européenne , une évaluation précise de l’impact des mesur es qu’elle précon ise, y com pris en terme de disparition d’emplois, de perte de revenus et de nom bre de faillites.

A qui vont profiter la fin des règles mises en place en 1968 par la Communauté économ ique européenne ?

Aux petits producteurs des pays du Sud ? L’expérience de ce qu’il s’est passé au Brés il, ne peut que rendre dubitatif. Par contr e les grands groupes de l’agro-alimenta ire et de la distribution, bien plus que les consommateurs , ne peuvent que se réjouir. Une fois de plus, grâce à la Commission européenne , grâce à l’OMC, leurs profits vont se gonfler sur fond de désastr e social et humain.

Combien de vies brisée s par le chômage ou la faillite au non du sacro-saint dogme de la «concurrence libre et non fauss ée» qui malh eureusement forme la colonne vertébrale du projet de constitution européenne que l’on tente d’imposer aux peuples européens.

Alors, pourquoi, une fois de plus appliquer, les recettes qui con duisent au déclin économ ique de l’Union européenne , à la croissance faible en production de richesses et en emplois.

Ne sera it-il pas pour une fois judicieux d’explorer d’autr es voies ?

Les solutions ne sont-elles à rechercher dans une véritable politique de régulation du marché, dont l’Europe pourra it se faire le promoteur ? Cela pourra it entr e autr e passer, par :

  1. le maintien des prix et des quotas avec une nouvelle répar tition favorisant les petits producteurs , la dispar ition des subventions favorisant le dumping social,

  2. l’investissement dans les biocar burants à base de betterave et de canne ,

  3. des prêts bonifiés pour les producteurs et les trans formateurs qui investissent dans la modern isation, la recherche et l’emploi,

  4. lier l’accès au marché européen à des clauses sociales, de véritables aides au développement et à la modern isation des pays ACP pour qu’ils développent leurs marchés intér ieurs .

 

Avec de telles dispos itions nous pourr ions, aller vers une politique européenne sucr ière dura ble et solidaire.

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