Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Arcelor et Mittal : Stop à la folie financière !

Après 2 mois de bataille boursière ruineuse (4 milliards d’euros) pour le rachat du canadien Dofasco entre Arcelor et le groupe allemand Thyssen-Krupp, la société Mittal Steel, de droit néérlandais, appartenant à la famille indienne Mittal, lance une OPA sur le groupe franco-hispano -luxembourgeois.

Cette tentative de prise de contrôle intervient après une longue succession de rachats d’entreprises par Arcelor, accompagnant la suppression de plusieurs milliers d’em

plois en France et en Europe. Le désendettement d’Arcelor en 2004 et 2005, les gigantesques profits réalisés en 2005 ont ainsi servi pour l’essentiel à relancer une croissance purement financière des capitaux au lieu de servir à développer les capacités humaines des salariés et des coopérations d’avantages mutuels en Europe et dans le monde. C’est cela qui rend possible le raid de Mittal, lequel peut jouer à plein de la rivalité entre Européens, encouragée par la Commission européenne. Le Pdg d’Arcelor dénonce l’opération mais c’est lui qui, dans la lettre aux actionnaires (n°5) estimait que la sidérurgie mondiale doit se concentrer. Le gouvernement s’indigne alors qu’il a pourtant appuyé la fuite en avant d’Arcelor dans la croissance financière contre l’emploi. Les effets de manche sur le «patriotisme économique» vise à masquer l’ampleur de la capitulation nationale et européenne des dirigeants français successifs qui ont abandonné aux grands groupes privés la maîtrise de la sidérurgie.

Puisque seul l’Etat luxembourgeois dispose encore d’une participation dans Arcelor, le gouvernement français doit tout faire pour obtenir de son homologue qu’il mette son veto à la tentative de Mittal. Dans cet esprit, les cours en Bourse du sidérurgiste doivent être immédiatement suspendus. L’Etat français doit envisager de prendre une participation significative dans le capital d’Arcelor dans le but de construire un pôle public de l’acier en France et en Europe. Il doit intervenir, à l’appui des revendications syndicales, pour une réorientation des choix de gestion du groupe dans le but de sécuriser l’emploi, la formation, la recherche et la production..

L’Etat français doit inviter les gouvernements luxembourgeois et espagnol à intervenir pour infléchir les orientations ultra-libérales de la Commission européenne, laquelle n’est pas hostile à une telle opération de concentration. L’Etat français doit aussi intervenir pour que soit réunie une table ronde impliquant tous les producteurs européens d’acier, y compris Mittal, afin de concevoir des protocoles précis et contraignants de coopérations entre eux permettant de mettre un terme à leurs rivalités et à leur fièvre de rachats boursiers. L’argent ainsi économisé pourrait servir à financer des programmes communs de recherche et de production permettant la défense et la promotion de l’emploi et des qualifications des salariés de ce secteur. Ces protocoles seraient aussi ouverts aux aciéristes des pays émergents et en développement.

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