Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

Economie et Politique - Revue marxiste d'économie
Accueil
 
 
 
 

Industrie et luttes

LES DOSSIERS D'ECONOMIE ET POLITIQUE

L’industrie est au cœur d’une grande bataille politique et idéologique autant qu’économique et sociale.
L’explosion de la crise financière de 2008 a mené aux politiques dites de sauvetage des banques, à la fuite en avant dans les politiques d’austérité imposées aux peuples en France et en Europe. Tandis que les gestions d’entreprises se sont de plus en plus tournées vers la rentabilité financière au détriment de l’emploi, des salaires et de l’industrie. Cela a amplifié la « désindustrialisation », le chômage, la précarité, l’insuffisance des salaires et de la formation, la faiblesse rémanente de la croissance.
Au pouvoir, la droite a alors voulu faire croire, un temps, à un réengagement de l’État au service d’un développement industriel. Mais sans peser sur les logiques de rentabilité financière des entreprises. Ce « réengagement » s’est alors liquéfié face aux contraintes d’un euro et d’une orientation de la BCE au service de la domination des marchés financiers. Il s’est traduit dans les faits par un soutien sans faille aux stratégies patronales de « compétitivité » par la réduction du coût du travail et par un poids grandissant du coût du capital et des prélèvements financiers du capital. Alors que, dans le même temps, la pression s’accentuait pour réduire les prélèvements sociaux et la dépense publique et sociale.
Une orientation que les gouvernements socialistes successifs reprennent à leur compte depuis 2012, et accélèrent aujourd’hui. Alors même qu’ils avaient affiché l’ambition d’un redressement productif et prétendaient se doter d’une institution financière nouvelle au service des entreprises, la BPI, mais dont le périmètre d’intervention excluait les « canards boiteux ». Tous les désastres sur l’emploi et l’industrie, avec la dégradation de notre commerce extérieur, se sont dès lors amplifiés.
Au total, jamais l’industrie française n’aura été autant mise en difficulté par ces politiques économiques de soutien aux gestions financières des entreprises et aux marchés financiers appuyés par une BCE et un euro au service de leur domination.
Dans ce contexte, l’ambition du PCF de lancer une grande convention nationale pour une nouvelle industrialisation prend toute son importance. À la fois pour poser un diagnostic contradictoire à la doxa ambiante culpabilisant les salariés, dont le travail ne serait qu’un coût alors qu’il est au contraire au cœur de la création des richesses, et pour lancer une grande bataille visant à réduire le coût du capital et ouvrir une politique d’expansion nouvelle appuyée sur le développement de l’industrie, des services publics et des capacités humaines. Il s’agit de travailler à des perspectives de luttes convergentes et rassembleuses sur des axes de transformation sociale susceptibles de forcer la voie d’une alternative politique. C’est ce à quoi veut contribuer ce dossier.