Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Les conditions pour crédibiliser la lutte pour la sécurité d’emploi et de formation.

Dans la bataille qui s’engage contre le projet de loi reprenant le texte de l’accord sur l’emploi conclu par le Medef et trois organisations syndicales minoritaires et pour avancer vers une authentique sécurité de l’emploi et de la formation, il paraît nécessaire de lier la conquête de nouveaux droits sociaux avec deux autres exigences.
Il s’agit, d’abord de permettre aux salariés de disposer de nouveaux pouvoirs. D’une certaine façon le texte de l’accord le reconnaît puisqu’il assortit les prétendues mesures de sécurisation des salariés avec la participation de leurs représentants à l’instance qui, au sein des grandes entreprises, en définit la stratégie. Mais à mesures en fausse monnaie, pouvoirs en carton pâte. Le texte ne leur accorde qu’une voix délibérative. C’est là un semblant de progrès démocratique pour mieux faire passer la régression en matière d’information et de consultation des salariés.

Pour prendre un exemple, serait-il anormal que les représentants des salariés aient un droit suspensif des plans de licenciement et la possibilité de présenter des projets alternatifs ? Le contester, c’est considérer le collectif de travail comme un acteur mineur au sein de l’entreprise.
Par ailleurs la reconnaissance du droit de ceux qui produisent les richesses à maîtriser leur destin ne peut être satisfaite uniquement entre les murs des entreprises. Dans nombre de celles-ci le banquier ou le donneur d’ordre a autant de prise sur l’activité, l’emploi, … que le PDG. De plus, quand 90 % de la population active est constituée de salariés, la sécurisation du travail est l’affaire de toute la nation. Elle est un impératif politique.
Il faut à cette fin transformer une série d’institutions : Pôle emploi, l’Unedic, … en créer de nouvelles : des conférences régionales pour la sécurité d’emploi et de formation rassemblant élus, dirigeants d’entreprise et de banques, organisations syndicales, représentants d’associations de chômeurs, … ; un authentique service public dédié à cette grande cause nationale doit être créé.
La seconde exigence concerne les moyens financiers. Pour éradiquer le chômage, permettre à chacun de bénéficier d’un bon emploi  ou d’une bonne formation, il faut transformer radicalement l’utilisation de l’argent dans l’entreprise et dans l’économie, à tous les niveaux, changer le  crédit, réduire les pouvoirs des marchés financiers. Dans une chronique récente, nous avons ainsi souligné l’importance d’une autre gestion de l’euro pour relancer la croissance et l’emploi.
En associant ainsi droits, pouvoirs et finance, les forces de progrès répondent à un impératif de cohérence.
 

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Les conditions pour crédibiliser la lutte pour la sécurité d’emploi et de formation.

Par Ivorra Pierre , le 25 février 2013

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