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La relance de la dépense et des services publics, ça c’est moderne !

Les politiques dont l’objectif est la réduction des dépenses publiques, sacralisant l’initiative privée au détriment de l’intervention publique, préconisant le gel, voire le rabougrissement de l’activité des services publics sont rétro au possible. Leurs initiateurs se refusent à prendre en compte la modernité, les mutations intervenues dans le monde depuis la fin des années soixante et le besoin de dépassement des marchés qu’elles induisent pour se développer pleinement.
La révolution informationnelle est l’une de ces mutations et probablement l’une des plus importantes. Elle transforme les relations humaines en faisant de la connaissance, de l’information, de leur échange, de la possible intervention collective sur leur contenu, un facteur clé du développement des sociétés. C’est ainsi que ce qui détermine la valeur d’un médicament, c’est beaucoup moins son coût de production matériel que que l’énorme masse de moyens, surtout humains, de ressources qu’il a fallu mobiliser pour trouver son principe actif.
Parmi les particularités de cette révolution technologique il y a une formidable aptitude au partage. Un bien informationnel peut être échangé à l’infini sans que l’on ait besoin de le refabriquer. C’est ainsi qu’un film peut être dupliqué sans que les acteurs et le réalisateur aient à intervenir à nouveau. Des politiques de coopération peuvent ainsi permettre des partages de coûts d’une toute autre efficacité que celle portée par les logiques de concurrence.
Le second trait décisif est sa capacité à démultiplier comme jamais la productivité humaine. Pilotée par la recherche de la plus forte rentabilité financière, par le souci de réduire le coût du travail pour augmenter les prélèvements du capital, cela provoque évidemment un chômage de masse : 26,5 millions de personnes sont officiellement sans emploi au sein de l’Union européenne.
Mais il est possible d’éviter que cette capacité des nouvelles technologies à économiser le travail se tourne contre celui-ci. Cela requiert notamment d’élargir les débouchés utiles à l’activité. Cela passe par une relance de la consommation populaire et par une réactivation des dépenses et services publics, dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé, de la culture, de l’environnement, …
Par ailleurs, les services publics ont une disponibilité au partage, à la coopération que l’on a du mal à retrouver dans une économie marchande plutôt tournée vers la concurrence. Cela peut permettre des économies de coûts en capital et de dégager ainsi des ressources pour contribuer au financement des dépenses pour le développement humain.

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La relance de la dépense et des services publics, ça c’est moderne !

Par Ivorra Pierre , le 20 May 2013

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