Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

Economie et Politique - Revue marxiste d'économie
Accueil

Mémoire du colonialisme, de la traite négrière et de l'esclavage

le 31 March 2006

La plus grande partie de notre histoire coloniale, période atroce de l'histoire de France semble expurgée de notre mémoire, de nos héritages collectifs, de notre vie actuelle. L'entreprise de décolonisation, annoncée dans les années 60 et malheureusement interrompue, doit se poursuivre avec l'insertion, dans la mémoire de la République, des héritages de l'esclavage, du colonialisme, du néo-colonialisme, pour la transformer radicalement.

Notre situation post-coloniale n'est effectivement pas la simple reproduction des anciens rapports coloniaux mais elle continue d'entretenir les discriminations, le racisme, les pratiques sociales inégalitaires.

On peut désormais s'interroger sur une certaine réactivation des critères et modes de pensée coloniaux.

L'école doit contribuer à la transmission de ces héritages et à mettre en place les conditions d'une mémoire collective.

L'éducation nationale, les médiats, les politiques culturelles doivent contribuer à réfléchir sur l'imprégnation du fait colonial dans l'idée européenne de civilisation, de progrès. Elles doivent contribuer à combattre le racisme, la notion même de “races” sous toutes ses formes. Si, malheureusement, le racisme existe, les races humaines n'existent pas.

Nous voulons mettre en pratique notre volonté de vivre ensemble comme l'un des enjeux de la transformation sociale. Vivre dans une société où les différences seraient le point de départ de la vie, de l'éducation, de la culture, de la lutte contre les discriminations, pour l'égalité, pour l'enrichissement des rapports sociaux, pour l'affirmation d'une nouvelle citoyenneté définie dans la dignité, l'égalité ,la fierté.

Le colonialisme a été une terrible entreprise de domination : asservissement des peuples colonisés, esclavage, travail forcé, massacres, pillage des ressources naturelles, destruction des cultures, apartheid et ségrégation raciale. Le racisme, sous toutes ses formes, puise ses racines de cette période tragique. L'indicible crime de la Shoah, s'est repaît de cette déshumanisation.

Le retissage des solidarités (sans lequel il n'y a pas de peuple sûr de lui-même) n'est possible qu'avec une condamnation sans appel de notre passé colonial et de ce qui reste des mentalités conscientes ou inconscientes l'ayant accompagné.

Nous proposons :

un travail de mémoire et l'éducation à l'histoire du colonialisme

développer des coopérations, pour ce travail de mémoire, avec les pays ex-colonisés. Coopérations universitaires, institutionnelles

une journée nationale de la Mémoire, concernant l'esclavage, la traite négrière, les massacres coloniaux.

un musée et un monument de la Mémoire.

expurger les textes officiels de la notion de “race”.

déclarer le 21 février journée de la fraternité (c'est le jour commémoratif de l'exécution du groupe FTP-MOI dirigé par Manouchian).

Les migrants : le monde en mouvement Orientations votées au 33e congrès du PCF du 23 au 26 mars 2006