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La « démocratie conforme au marché » de Bruxelles et des dirigeants européens.

Chronique économique de l'Humanité du 11 mars 2014

Les recommandations adressées à la France par la Commission de Bruxelles, la semaine dernière éclairent singulièrement le carcan dans lequel les dirigeants européens entendent enfermer les peuples. Qu’est-il reproché à notre pays et que lui est-il demandé ? Bruxelles accuse Paris de ne pas respecter les différents objectifs budgétaires fixés par les traités visant à réduire sensiblement le déficit des comptes publics d’ici à 2015  et globalement de ne pas baisser suffisamment la dépense publique. Un cumul d’économies de plus de 50 Md€ est pourtant prévu de 2015 à 2017.
Mais les finances publiques ne sont pas seules visées par ce tir en rafale. La Commission pointe « la diminution constante de la compétitivité » française qui serait due notamment à un coût du travail qui « obère les marges bénéficiaires des entreprises » et compromet « leur capacité à se développer et à améliorer leurs résultats à l’exportation ». La « rigidité des salaires », le niveau du SMIC,…
La Commission juge en outre que tous les accords conclus ou projetés pour réduire le coût du travail : l’ANI, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le Cice, et même le pacte de responsabilité qui promettent une baisse des dépenses sociales des entreprises d’au moins 30 milliards d’euros, ne comblent que « partiellement la différence de rentabilité » entre les entreprises françaises et leurs concurrentes.
Il ne s’agit pas d’une initiative intempestive de la Commission. Son intervention résulte de l’application des différents traités adoptés par les chefs d’Etat et de gouvernement européens. Avec l’approbation successive de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, les chefs d’Etat et de gouvernement ont institutionnalisé les politiques d’austérité et de soutien aux capitaux dominants.
Cela induit, qu’à rebours de l’évolution du monde, le libéralisme économique, cette philosophie qui considère la lutte de l’homme contre l’homme, l’hyper individualisme, la loi du plus fort, le mépris et l’écrasement du plus faible comme autant d’impératifs, devrait régir les relations sociales quelles que soient les aspirations des peuples. Il devrait même prévaloir sur les principes fondateurs de notre République : « liberté, égalité, fraternité ». C’est la démocratie « conforme au marché » d’Angela Merkel.
Dans les pays de l’Union, chacune des catégories sociales victime de cette dictature du taux de profit a tendance pour l’instant à la combattre de manière isolée, dans son seul espace catégoriel et géographique. Elles ne pourront pourtant la défaire qu’en construisant ensemble une alternative politique.

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La « démocratie conforme au marché » de Bruxelles et des dirigeants européens.

Par Ivorra Pierre , le 10 March 2014

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