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Les dessous des négociations Europe-Etats-Unis pour la constitution d’un grand marché.

La chronique de l'Humanité du 1er avril 2014

Les négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis pour parvenir à un accord de libre échange se poursuivent sans que l’opinion soit informée de leur évolution et de leur enjeu. Mais pourquoi ces deux entités qui, à elles seules, totalisent 54 % du PIB mondiale éprouvent-elles le besoin de se rapprocher ?
Il y a sans aucun doute, avec la conclusion d’un tel accord, la volonté de configurer les relations commerciales internationales. Le cadre habituel des négociations commerciales, celui de l’Organisation mondiale du commerce avance trop lentement au gré des autorités des deux entités qui souhaiteraient hâter et étendre la déréglementation. Par ailleurs, les Etats-Unis ont la volonté de faire pièce à la montée de l’influence économique de la Chine qui ne cesse de gagner des parts de marché, notamment en Europe.
La deuxième raison touche à la crise du capitalisme Il y a en quelque sorte une fuite en avant des deux côtés de l’Atlantique. Face aux difficultés de la croissance, aux problèmes de rentabilité rencontrés, … les grands groupes espèrent renforcer leurs positions au sein des deux zones économiques les plus puissantes de la terre.
Depuis 2010, le regain de la politique commerciale est devenu le sujet prioritaire de l’administration américaine. Le président Obama a fixé un objectif de doublement des exportations américaines en cinq ans, avec la création de deux millions d’emplois à la clé. Début 2014, on en est loin.
Au-delà des flux commerciaux, les investissements directs étrangers (IDE) constituent la colonne vertébrale de la relation économique des deux ensembles. En 2009, 56 % du stock d’IDE américains étaient localisés dans l’UE tandis que le stock d’IDE en provenance de l’Union Européenne (UE) représentait 73 % du stock d’IDE total aux Etats-Unis.
L’avance des Etats-Unis dans les technologies portées par la révolution informationnelle crée en Europe une inquiétude légitime. La « volaille » européenne craint d’être plumée au bout du compte par les Google, Microsoft, et autres Amazone. Comment les forces progressistes peuvent-elles à la fois contrecarrer la volonté de puissance des géants US et l’addiction des groupes européens pour les investissements outre-Atlantique au détriment de ceux sur le continent ?
En organisant l’accord autour de règles et de critères sociaux et environnementaux, en refusant d’aliéner les prérogatives des institutions nationales et européennes aux prétendues lois du marché qui ne sont que celles des multinationales. Un programme ambitieux mais qui peut rassembler les forces progressistes notamment lors des élections européennes.

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