Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Crise de civilisation, crise de 2008-2010 et solutions systémiques

Pourquoi la crise actuelle est-elle dite systémique? [Partie IV]

Dans ce texte, la crise de civilisation est définie comme une crise du système économique et également du système anthroponomique, c’est-à-dire du système qui concerne toute la vie humaine en dehors de l’économie, avec ses quatre moments : le parental, le travail, le politique et l’informationnel (la connaissance, la culture). Il nous faut donc préciser la nature de cette crise systémique du processus de transformation historique de la nature humaine.

La nature de la crise de civilisation

Avec le capitalisme se sont développées à la fois une conception et une pratique des rapports humains économiques et non économiques – ces derniers concernant aussi bien les relations au sein de la famille, de l’entreprise, que les domaines du politique et du culturel –, partant de l’idée qu’une société se fonde sur l’association contractuelle d’individus libres et égaux en droits à défaut de l’être en moyens. Le libéralisme, puisque c’est de lui dont il s’agit, a en retour contribué au développement du capitalisme.

Il est fondé sur des relations de délégations représentatives qui structurent les quatre moments de l’anthroponomie : délégation aux chefs de famille dans les relations parentales, au chef d’entreprise dans les relations de travail, aux assemblées, aux chefs de gouvernement et d’État en politique, aux auteurs et créateurs en matière culturelle. Aussi, pour Paul Boccara, « aux crises systémiques de suraccumulation durable des capitaux correspondraient des crises de surdélégations représentatives, c’est-à-dire d’excès de délégation et de représentation, relativement coupées des réalités sociales transformées » (1).

Cela apparaît clairement dans le domaine politique avec la crise qui secoue les démocraties occidentales minées par le discrédit des dirigeants, la désaffection pour les élus, l’abstention massive aux élections, les votes pour des formations extrémistes, essentiellement de droite ou les replis identitaires et intégristes. Dans les relations parentales cela se traduit par la remise en cause de l’autorité paternelle et l’affirmation de nouvelles autonomies. Cette crise affecte évidemment chacun des moments anthroponomiques.

Lors de la précédente crise systémique, celle de l’entre-deux-guerres, la réponse à la crise des délégations représentatives qui a accompagné, nourri la crise économique et a été alimentée par elle, a été un élargissement du système de délégation, notamment au niveau social (comités d’entreprise, développement du droit du travail…) et démocratique (vote des femmes à la Libération) et au niveau international (création de l’ONU).

La civilisation occidentale s’est ainsi mondialisée, parvenant d’une part à intégrer les mouvements d’émancipation des anciens peuples coloniaux et d’autre part à obtenir l’effondrement du système du socialisme dit « réel », étatiste. En même temps, cette même mondialisation risque de marquer la fin de sa domination. Ludwig von Bertalanffy, en visionnaire, considérait déjà à la fin des années soixante que « le “déclin de l’ouest” n’est pas une hypothèse ou une prophétie, mais un fait accompli ». En englobant « toute la planète », en s’ouvrant « à tous les êtres humains » (2), la civilisation occidentale, elle-même dominée par les États-Unis, marque ses propres limites, se condamnant à s’ouvrir à d’autres cultures et à se transformer avec elles.

Une approche originale de la crise financière et économique de 2007-2009

La crise financière de 2007-2008 et la récession qui s’en est suivie en 2008-2009 ne résument pas à elles seules la crise systémique économique. Celle-ci, en effet, comme nous l’indiquions précédemment, a commencé à la fin des années soixante. Les bouleversements récents, n’en sont que l’un des moments, le plus aigu jusqu’à présent, et certainement le plus expressif. Cela précisé, si le « séisme » de 2007 à 2009 n’épuise pas toute la crise systémique, il en dit beaucoup sur elle, notamment sur son originalité, sa double dimension à la fois économique et anthroponomique, et sur la nature des solutions pour en sortir.

Mais, à notre sens, il faut donc aller au-delà des simples analyses économiques si l’on veut saisir l’originalité de ce qui est peut-être la phase finale de cette crise systémique. Pour cela, ces bouleversements ne doivent pas être isolés de l’ensemble des transformations majeures affectant tous les domaines de la vie humaine ainsi que des blocages imposés à la fois par la dictature du taux de profit dans le contexte d’une part d’une suraccumulation durable des capitaux et d’une surexploitation des travailleurs, et d’autre part, par les surdélégations représentatives contre les potentialités d’émancipation humaine. Les révolutions arabes contre des dictatures au service des grandes puissances capitalistes, succédant à la crise financière et à la récession de 2007-2009, en témoignent à leur façon.

Pris ainsi dans leur globalité, l’ensemble de ces bouleversements témoigneraient de la maturation de cette crise de longue durée ; autrement dit, ils appelleraient, afin de sortir véritablement des difficultés qui risquent de se poursuivre et de s’aggraver, des transformations inédites et radicales du système permettant de dessiner progressivement un autre système. On pourrait faire l’hypothèse qu’il ne s’agirait pas d’une crise appelant un développement du système capitaliste, par différence avec celle de l’entre-deux-guerres. Au contraire, elle serait appréhendée, en prenant en compte également sa dimension anthroponomique, comme le révélateur non seulement de l’entrée en crise de la civilisation occidentale mais aussi de l’émergence d’une autre civilisation, celle de toute l’humanité.

Cette radicalité des bouleversements et en même temps des réformes à mettre en œuvre pour sortir de la crise systémique à la fois dans le domaine économique et anthroponomique s’expliquerait par les « véritables révolutions des opérations techniques et sociales » (3) en cours sur le plan économique : informationnelle, monétaire et écologique ; cinq au niveau anthroponomique avec d’abord les transformations de la vie humaine qu’induit la révolution informationnelle, la révolution démographique marquée à la fois par la baisse de la fécondité et par l’allongement de la durée de vie, la révolution parentale, celle encore qui affecte les flux migratoires, du sud vers le nord, et enfin la révolution militaire avec la prolifération des armes de destruction massive.

Parmi ces révolutions des opérations techniques et sociales, la révolution informationnelle tient une place particulière. Elle succède à la révolution industrielle qui a permis un développement du capitalisme et de la civilisation occidentale. Elle permet le remplacement de certaines opérations du cerveau humain par des machines. Elle est porteuse de transformations qui vont au-delà de celles que l’invention de l’imprimerie a permises. Elle est probablement d’une importance aussi grande que l’apparition de l’écriture. Avec elle, la connaissance, l’information tendent à jouer un rôle prédominant dans la production, plus important que celui des machines. Elle offre des possibilités de partage inédites en ce sens qu’une information, une connaissance peut être échangée autant de fois que nécessaire sans être perdue et sans qu’il soit nécessaire de la reproduire, contrairement à une machine ou à un bien matériel.

La maîtrise de ce potentiel de partage et en même temps d’économie de travail vivant et d’équipements par les grandes entreprises privées internationalisées, appuyé par le renforcement de l’idéologie libérale au début des années quatre-vingts, a favorisé les privatisations et le développement de ces groupes, en même temps que celui de l’industrie et du salariat dans de nouvelles contrées, avec la montée des pays émergents.

En même temps, la révolution informationnelle permet une élévation considérable de la productivité du travail et des équipements. Sous contrainte de rentabilité financière elle contribue au développement d’un chômage massif et durable et d’une grande précarité de l’emploi. Les limitations de la demande ainsi créées en même temps que la croissance financière qu’elle favorise relancent ainsi la suraccumulation des capitaux par rapport aux produits et par là même la crise systémique. Par ailleurs, la révolution informationnelle contribue à transformer le système anthroponomique et les relations des hommes entre eux dans les domaines non économiques de leur vie.

Une telle analyse permet ; à notre sens, de jeter un regard nouveau et éminemment politique sur cette phase finale de la crise de longue durée que nous vivons.

L'Articulation entre contradictions et défis des deux systèmes en crise

Sans vouloir appréhender toutes les dimensions de la crise systémique dans ses manifestations au cours de la période 2007-2009 (4), nous retiendrons certains des éléments montrant que les deux dimensions de la crise systémique s’alimentent et que les contradictions et les défis à l’œuvre dans le système économique s’articulent avec celles qui travaillent le système anthroponomique.

L’importance de la spéculation

La crise financière a démarré à l’été 2007 avec la spéculation sur les « subprimes », les prêts à risques. La purge, la dévalorisation de crise, a été en 2008-2009 à la hauteur de l’énormité du gonflement de capital matériel et surtout financier, de la suraccumulation des capitaux, mais dès 2010 la spéculation a repris, se portant à nouveau sur les matières premières, le pétrole et également nombre de produits alimentaires. Cette enflure financière en partie auto-entretenue n’est cependant pas déconnectée du mouvement réel du capital. Comme le notent à juste titre les auteurs de l’ouvrage Le savoir et la finance (5), le développement de marchés financiers mondialisés est aussi en grande partie lié aux besoins de financement des nouvelles technologies, de « l’économie du savoir ».

Parallèlement, la montée de la perte de confiance dans l’entreprise et ses dirigeants, la crise de l’hyper-délégation patronale, qui pouvait se constater avant 2007, s’en est trouvée renforcée et a conforté les comportements de prudence des épargnants à l’égard des marchés financiers. Le sentiment à l’égard de l’image des « gagneurs » des années quatre-vingts, déjà largement écornée, est maintenant beaucoup plus ambivalent même si c’est surtout le financier et le banquier qui sont mis en accusation.

Le tournant de l’intervention publique

Les interventions étatiques, relativement coordonnées afin de voler au secours des banques puis de nombre de grandes entreprises, ont été considérables. Les grandes banques centrales ont baissé leurs taux d’intérêt et inondé le marché de liquidités afin de surmonter le gel du crédit bancaire.

à la suite de la crise, en même temps que monte l’endettement public, des politiques pour tenter de le contenir sont mises en œuvre un peu partout aggravant la pression sur la demande globale. Cette pression est en outre accentuée par les efforts des entreprises pour restaurer leur rentabilité contre les salaires et l’emploi notamment grâce à la mise en œuvre de nouvelles technologies très économes en travail et en équipements. De nouveaux risques et de nouveaux enjeux de maîtrise publique et sociale apparaissent avec d’une part une aggravation de l’insuffisance de la demande et une croissance faible de l’activité, avec une montée du chômage et de la précarité, et d’autre part une spéculation sur les titres de dette publique en même temps qu’une baisse de leur valeur et une montée des taux d’intérêt à long terme. La crise actuelle de la zone euro en est l’une des manifestations. La perspective d’un krach obligataire à partir des États-Unis n’est plus écartée.

Les idées au cœur du libéralisme selon lesquelles il faut laisser faire le marché, laisser la plus large place aux intérêts privés, privilégier les valeurs de l’individualisme au détriment des valeurs collectives et de la solidarité ont été mises à mal la nécessité d’une intervention publique s’impose et la nécessité d’une sélectivité commence à se faire jour. Cela nourrit également, de manière contradictoire, les replis identitaires, exacerbe les nationalismes et la xénophobie, renforce l’illusion du besoin d’un État fort afin de contenir les effets de la mondialisation capitaliste.

Le caractère central de la crise américaine et des risques dont elle est porteuse

La crise est partie en 2007-2008 des États-Unis et s’est ensuite étendue. C’est tout un modèle économique qui a ainsi été mis en cause. Les États-Unis vivent à crédit, ils importent des centaines de milliards de dollars afin de financer leur puissance, conforter leur avance dans les nouvelles technologies. Cette situation illustre la domination qu’ils exercent sur les relations internationales dans nombre de domaines avec particulièrement le rôle du dollar en matière monétaire. En même temps, cette addiction aux financements externes les place dans une situation de dépendance vis-à-vis de leurs bailleurs, asiatiques notamment, chinois en particulier.

La menace d’un changement dans les flux de financement et d’un « infarctus » financier et monétaire des États-Unis commence à prendre corps, faisant planer la menace d’un nouvel effondrement mondial d’une gravité accentuée par rapport à celui de 2007-2008. En même temps, avec ce que laissent espérer les révolutions arabes, cela relève encore davantage l’importance de l’enjeu d’un nouvel équilibre mondial fondé sur une mise en cause de la domination des États-Unis et du dollar et sur la coopération pour le développement de tous.

Les défis des droits des femmes, de l’allongement de la durée de vie et de la séparation entre auteurs et lecteurs

On peut pointer bien d’autres contradictions et défis qui travaillent chacun des deux systèmes. Ainsi d’un côté l’émancipation féminine progresse avec la salarisation de millions de femmes dans le monde mais, en même temps, l’inégalité dans le travail s’accroît, les femmes étant la proie plus particulière des emplois précaires. Les progrès de la médecine et des conditions de vie permettent un allongement de la durée de vie dans nombre de régions du monde mais, en même temps, cette évolution est utilisée pour développer les marchés financiers par le biais des fonds de pension et de la contraction des systèmes de retraite publics. Le développement d’Internet, de la numérisation favorise la créativité individuelle et l’échange. S’il laisse entrevoir un début de dépassement de la séparation entre auteurs et lecteurs, celui-ci est entravé particulièrement par la monopolisation des réseaux d’échange par des groupes capitalistes actifs à l’échelle mondiale, américains pour la plupart.

A crises systémiques, solutions systémiques

L’allongement de la période de difficultés actuelle par rapport à la durée habituelle de ces phases lors d’autres cycles longs telle que Kondratieff l’a mesurée (une trentaine d’années), s’expliquerait donc par la nécessité, à ce stade, d’engager des transformations radicales, systémiques permettant de commencer à sortir du système, à le dépasser, dans un processus évolutif, comprenant des éléments capitalistes et des éléments non capitalistes, ces derniers progressant graduellement (6). Les précédentes crises systémiques que le capitalisme a connues se sont en effet toutes traduites par un développement du système et des changements institutionnels et sociétaux qui ne le remettaient en cause que partiellement et qui même, au bout du compte, lui permettait d’accroître son rayonnement géographique et son expansion. Cette fois-ci, l’absence de ces transformations fondamentales pourrait conduire à un « pourrissement » de la crise aux conséquences imprévisibles.

Notre projet n’est pas de présenter l’ensemble de ces transformations à réaliser mais de montrer leur cohérence et leur caractère systémique. Il ne s’agit pas de donner à penser qu’il faudrait les mettre en œuvre dans leur ensemble pour changer du jour au lendemain de système. Il n’y aura pas de « grand soir » systémique. Il faut plutôt envisager l’œuvre comme un processus évolutif avec des avancées, des pauses, des reculs partiels… Mais les mesures de progrès, si réduites soient-elles, doivent avoir une portée anti-crise tant du point de vue économique qu’anthroponomique et s’inscrire dans le mouvement de ce changement de civilisation nécessaire.

Paul Boccara avance pour sa part des propositions de maîtrise et de dépassement du marché capitaliste actuel et également des formes de délégations caractéristiques du libéralisme. Au niveau économique cette maîtrise et ce dépassement concerneraient les quatre marchés du capitalisme mondialisé : le marché du travail avec la sécurité d’emploi et de formation ; les marchés monétaire et financier avec un nouveau crédit et une monétarisation des dettes publiques ; le marché des productions avec les nouveaux critères de gestion, un développement sans précédent des services publics et une refonte écologique et culturelle des productions ; le marché mondial par la coopération et le co-développement. L’expansion des services publics s’inscrirait dans la perspective de la réalisation de services et de biens communs de l’humanité toute entière.

Pour ce qui concerne le système anthroponomique, il s’agirait de maîtriser et de commencer à dépasser les délégations représentatives du libéralisme dans le monde à tous les niveaux : celui des activités parentales avec les services publics les prolongeant ; celui de nouveaux pouvoirs pour les salariés et les populations depuis les activités de travail jusqu’aux institutions politiques et aux biens communs de l’humanité ; celui d’une nouvelle culture de partage et d’inter-créativité pour toute l’humanité.

Ainsi, les luttes pour sécuriser la formation et l’emploi des jeunes doivent en même temps viser à assurer leur autonomie financière et morale à l’égard de leurs parents. Ainsi, la mobilisation des salariés français pour une véritable réforme du système de retraite, contre le plan de régression du pouvoir sarkozyste, a mis en avant des propositions nouvelles de financement s’appuyant sur un développement d’emplois sécurisés et qualifiés et a également refusé le recul de l’âge de la retraite à partir d’une nouvelle conception éthique de la fin de vie.

Ce dernier point rappelle d’ailleurs l’une des visions anticipatrices de Marx. Évoquant l’activité de transformation de la nature qui s’impose à l’homme comme une nécessité naturelle pour survivre et pour perpétuer l’espèce, il considère qu’en ce domaine, celui de la sphère économique, « la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle ». Mais il ajoute aussitôt : « Cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail. » (7)

En même temps, cette géniale anticipation de la nécessité de dépasser le salariat révèle ses limites et le besoin d’aller au-delà de Marx en considérant que le développement des forces humaines est une condition essentielle pour que les hommes puissent dominer la nature dans des conditions les plus dignes et respectueuses de la nature elle-même. n

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(1) Paul Boccara, La crise systémique : une crise de civilisation. Ses perspectives pour avancer vers une nouvelle civilisation, note de la Fondation Gabriel Péri, décembre 2010, p. 11.

(2) Ludwig von Bertalanffy,  Théorie générale des systèmes, Dunod, 2002, réédition de l’ouvrage publié en 1968, p. 209.

(3) Paul Boccara, La crise systémique : une crise de civilisation. Ses perspectives pour avancer vers une nouvelle civilisation, note de la Fondation Gabriel Péri, décembre 2010, p. 12.

(4) Cf. pour cela les deux ouvrages de Paul Boccara.

(5) Cf. El Mouhoub Mouhoud et Dominique Plihon, Le savoir & la finance, p. 5, Paris, La Découverte, 2009.

(6) Cf. Paul Boccara,  Transformations et crise du capitalisme mondialisé, quelle alternative ?, deuxième édition actualisée, Le Temps des Cerises, 2009, p. 32 et 60-61.

(7) Karl Marx,  Le Capital , Livre troisième, tome troisième, Paris, éditions sociales 1971, p. 198-199.

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