Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Retraite, un combat capital (Dossier)

A l’heure où ces lignes sont écrites, le projet de loi du gouvernement n’est pas encore rendu public. La concertation avec les organisations syndicales et patronales est achevée. Et seuls les grands axes de réforme ont été actés par le Premier ministre, validant les orientations du 20 juin dernier exposées par le président de la République en ouverture de la seconde conférence sociale.

Néanmoins, les choix du gouvernement ne laissent planer aucun doute sur les objectifs suivis. Si quelques avancées a priori positives ont pu être formulées par le Premier ministre en matière de compensation de la pénibilité ou de validation de trimestres pour les actifs à temps partiel, elles ne peuvent donner le change à la logique d’ensemble qui prévaut dans le discours gouvernemental.

 Englué dans une vision purement comptable de l’équilibre des comptes publics et sociaux, le gouvernement reprend une fois encore à son compte les revendications patronales de baisse du coût du travail et de réduction de la dépense publique et sociale, en l’occurrence de retraite. Ses propositions entérinent l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans pour une retraite à taux plein au motif que l’on vivrait plus longtemps. Alors que la durée réelle de cotisation ne cesse de se réduire pour cause d’entrée plus tardive dans la vie active des jeunes et du chômage et de la précarité de l’emploi qui touche les salariés. Injustes et déséquilibrées, elles rejettent sur les salariés et les retraités l’exclusivité du financement effectif de cette réforme. Pire, certaines s’attaquent même au financement solidaire de la branche famille et d’autres ouvrent la voie à un changement de la nature de notre système de retraite solidaire. En bref, ces propositions gouvernementales s’inscrivent dans la continuité des réformes de droite engagées depuis 1993 et les approfondissent. Elles ne dessinent en rien la réforme de progrès de notre système de retraite attendue par les Français. Une fois encore, les salariés, les retraités, les jeunes en seront pour leurs frais.

Cette démarche gouvernementale est dangereuse. Elle construit le désarroi du peuple de gauche qui n’a pas élu F. Hollande pour subir une telle politique et crée les conditions d’une reconquête du pouvoir par la droite et l’extrême droite.

La responsabilité de la gauche qui n’a pas renoncé au changement et du mouvement syndical est donc immense. Car derrière cette réforme, ajoutée aux autres, se jouent la construction d’un nouveau modèle social et une nouvelle conception de la civilisation. La réussite de l’initiative interprofessionnelle du 10 septembre doit donc être massive pour donner l’élan nécessaire à la riposte sociale et ouvrir l’alternative sur des propositions de réformes radicales, crédibles, cohérentes et rassembleuses. Le PCF avec ses partenaires du Front de gauche y jettera toutes ses forces. Tout est encore à jouer.

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