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BPI : une capacité d'action trop limitée

J.M. Ayrault a annoncé l'adoption en conseil des ministres du projet de création d'une Banque publique d'investissement (BPI). Il aurait été nécessaire de développer les moyens d'une maitrise nouvelle du crédit bancaire pour sécuriser l'emploi et la formation, engager une transition écologique, et impulser un nouveau type de croissance réelle avec les investissements nécessaires en France et en Europe. Au lieu de cela, le projet gouvernemental se contente d'essayer de corriger à la marge « les défaillances du marché » caractérisées, aujourd'hui, par le refus des banques de faire crédit pour le développement économique et les PME pour cause de rentabilité insuffisante.

C'est le seul soutien à l'investissement des entreprises innovantes et exportatrices qui sera l'objectif central de la BPI, sans aucune conditionnalité en matière d'emploi, de formation, de progrès écologiques. Les ressources de la BPI seraient limitées avec, au bout du compte, une capacité de financement de 30 milliards € en prêts et garanties auxquels s' ajouterait une capacité d'intervention en fonds propres de 10 milliards €...à comparer avec l'encours de crédits aux entreprises qui, en aout dernier, se chiffrait à plus de 1007 milliards d'euros ! C'est dire, en réalité, la minceur des moyens.

Surtout, la BPI, pour se refinancer, disposerait certes d'une réaffectation partielle des sommes collectées en Livret A et LDD, mais, pour l'essentiel, ferait appel au marché financier, ne pouvant accéder à la monnaie créée par la BCE. Autrement dit, ses opérations, conditionnées par la rentabilité financière, ne stimuleraient aucun changement des critères du crédit et des relations banques-entreprises et n'auraient aucun lien avec la politique monétaire de la BCE, tandis que l'octroi de quelques pouvoirs aux régions s'inscrirait dans une « gouvernance » très centralisée!

Le PCF soutient la demande formulée par le collectif, pour un pôle financier public au service des droits, ainsi qu'un vaste débat public sur ce sujet sous égide du Parlement. Il propose:

● Mobilisation des moyens d'intervention économique des Régions dans des Fonds régionaux pour l'emploi et la formation qui, par bonification du taux d'intérêt des crédits, soutiendrait les projets d'investissement matériel et de recherche des entreprises et programmeraient plus d'emplois et de formations.

● Création d'un pôle bancaire et financier public permettant notamment à la Caisse des dépôts, à Oseo, à Ubifrance, à l'AFD, à la Coface, à la Banque de France, aux instituts d'émission d' Outre-mer et aux services de Bercy de travailler en réseau pour développer cette sélectivité nouvelle du crédit aux entreprises favorable à l'emploi.

● reorientation de la BCE et de sa politique monétaire afin de favoriser l'emploi en quantité et qualité et l'expansion des services publics.

Il y a actuellement 1 réactions

  • Et la nationalisation ?

    La nationalisation des banques n'est même pas évoquée s'agissant du pôle bancaire et financier public.

    Est-ce que c'est avec "la Caisse des dépôts, Oseo, Ubifrance, l'AFD, la Coface, la Banque de France, les instituts d'émission d' Outre-mer et les services de Bercy" que le MEDEF va trembler ?

    Par Gautier WEINMANN, le 19 October 2012 à 03:48.

 

BPI : une capacité d'action trop limitée

le 18 October 2012

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