Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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La zone euro dans les turbulences mondiales

1. Les États-Unis :

Le PIB s'y est encore contracté au deuxième trimestre, pour le quatrième trimestre consécutif, mais à un rythme sensiblement moins prononcé que lors des deux trimestres précédents :

T2/09 : -1 %(t/t) en rythme annualisé,

T1/09 : -6,4 %

T4/08 : -5,4 %

Cette amélioration  devrait se poursuivre au troisième trimestre.

Le mouvement est tiré par deux éléments moteurs :

a) Le redressement du secteur manufacturier  : L'ajustement face à la crise y avait été d'une particulière brutalité.

Ainsi l'indice des PMI manufacturier devrait être repassé audessus de 50 en août, pour la première fois depuis janvier 2008, à la faveur d'une huitième hausse consécutive depuis le mois de décembre 2008 (où il était descendu à 32,9, son plus bas depuis 1980).

b) Les commandes  de biens durables sur une tendance plus favorable  :

En juillet, la progression sur trois mois (en données annualisées) des commandes en biens d'équipement, hors Défense et avions, a été de 15,5 %, après + 3,5 % en juin et un recul de 15,4 % en mai.

Sur l'immobilier,  la demande pourrait avoir atteint son point le plus bas. Les ventes de maisons neuves ont augmenté de 9,6 % en juillet, sur juin. C'est leur plus forte progression mensuelle depuis quatre ans. Le stock des maisons neuves a enregistré sa 27ème  baisse mensuelle consécutive. Mais tout cela demande à être confirmé.

c) La demande privée intérieure très déprimée. Ainsi, la consommation privée a-t-elle reculé de 1 % (en données annualisées) au 2ème trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent, en dépit du plan Obama de relance. Cela a retiré 0,7 point à la croissance du PIB.

De son côté, l'investissement  est à l'origine d'une contribution négative à la croissance de plus de 1,8 point, (dont plus de 1,1 point au titre de l'investissement non résidentiel), alors que les stocks ont coûté encore 1,4 point  de croissance.

d) Seuls la consommation publique (pour 1,3 point) et le commerce extérieur (pour 1,6 point) ont contribué positivement à la croissance du pays au 2ème trimestre 2009. Une certaine reprise semble donc désormais possible. Mais on en mesure le caractère graduel, voire chaotique et précaire. Cela tient d'abord aux pertes d'emplois. Certes elles diminuent en intensité. Selon l'enquête conduite par le bureau des statistiques du travail (D.L.S.) auprès des entreprises, 206 000 emplois  hors secteur agricole ont été perdus en août, c'est-à-dire moins qu'au cours de chaque mois depuis septembre 2008.

En fait, les pertes d'emplois demeurent massives : en août, elles représentent encore un repli des effectifs de 0,2 % par rapport à juillet, soit une contraction similaire à celle enregistrée en moyenne pendant la récession de 1981–1982.

La moindre dégradation concerne, en premier lieu, le secteur des services : 80 000 emplois  y ont été détruits, contre plus de 250 000 en moyenne sur les sept premiers mois de l'année.

Une moindre dégradation  se constate aussi dans l'industrie manufacturière et dans la construction.

L'enquête conduite auprès des ménages renvoie des signaux encore plus défavorables, indiquant une hausse de 0,3 point du taux de chômage, passé de 9,4 % à 9,7 % d'un mois sur l'autre.

Avec une diminution du PIB jusqu'au  milieu de l'année 2009, la tendance de fond du taux de chômage devrait  demeurer à la hausse jusqu'au premier semestre 2010 et atteindre alors un pic proche de 11 %.

Cela pèse lourd sur les salaires horaires dont le rythme de progression  en glissement annuel est passé de 2,7 % à 2,6 % d'un mois sur l'autre.

Par ailleurs, les conditions d'octroi de crédits ont continué de se durcir de mai à juillet pour les ménages qui, par ailleurs, ont subi des pertes substantielles sur leurs actifs financiers et immobiliers.

Tout cela les a conduits à plus épargner et à moins consommer, alors même qu'au premier semestre leurs revenus ont été, pour partie, soutenus par des mesures budgétaires.

Puisque de telles mesures ne sont pas prévues au second semestre, la progression  des dépenses des ménages devrait très probablement rester limitée au cours des prochains mois.

● Goldman  Sachs prévoit une croissance  de 3 % du PIB au deuxième semestre 2009.

● Bloomberg prévoit une croissance de 2,2 % du PIB au troisième trimestre 2009.

●  N. Roubini et M. Feldstein n'excluent pas un nouveau recul de la croissance du PIB en fin d'année.

2. Les pays émergents  :

Ont-ils atteint un point bas cyclique ? Leur  sort demeure incertain tant ils sont dépendants de l'activité dans les pays développés.

Ils ont connu une contraction particulièrement violente de l'activité industrielle depuis la fin de l'été 2008. Sur un échantillon  de 24 pays, la production industrielle a reculé de près de 20 % l'an au quatrième trimestre 2008, passant à 2,5 % au premier trimestre 2009, grâce uniquement  au rebond de la production chinoise.

Il semble bien qu'un rebond se soit produit au deuxième trimestre 2009, en Asie et en Europe centrale,  mais le rattrapage n'est que partiel.

Et on ne saurait surestimer les effets d'entraînement de la reprise en Chine depuis le premier trimestre 2009 sur l'économie mondiale. Les composantes de la demande en essor (investissements publics, consommation) ont un contenu en importations relativement peu élevé.

Les baisses de la production  industrielle des exportations des pays émergents ont été parfaitement synchrones avec celles des importations des pays développés et d'une amplitude quasi identique.  De quoi battre en brèche la thèse très prématurée du « découplage  ».

Où en est-on désormais ?

Les indicateurs conjoncturels indiquent que le point bas du cycle aurait été dépassé dans ces pays depuis le printemps. Sur les 24 principaux d'entre eux, la production industrielle a rebondi d'environ 17 % en rythme annuel au deuxième trimestre 2009, après les fortes contractions des deux trimestres précédents.

Hors Chine et Inde, le rebond est un peu moins marqué, mais supérieur à 10 %. La reprise industrielle a été forte et quasi générale en Asie. Mais elle s'obser ve aussi en Amérique latine et en Europe centrale. L'embellie semble s'être prolongée au cours de l'été.  Il est encore difficile, à partir des indicateurs disponibles, de trancher sur le fait de savoir si nous en sommes encore à un simple rebond technique ou bien si s'est engagée une reprise durable.

Hors énergie et matières premières, les exportations en valeur des pays émergents (sur un échantillon de 22 pays) se sont tout juste stabilisées au 2ème trimestre 2009.

En glissement sur un an, les exportations hors énergie affichaient toujours un recul de 17 % au 2ème  trimestre 2009, à comparer avec les -2% de la production industrielle  (-9 % hors Chine et Inde).

En effet, hors Chine, le crédit domestique dans les pays émergents continue de décélérer, en termes nominaux comme réels. Les pays d'Europe centrale et d'Amérique latine sont fortement touchés.

Ce freinage du crédit traduit à la fois :

●  Une moindre demande de la part des entreprises et, surtout,  des ménages confrontés à la montée du chômage,

● Une sélectivité  accrue des banques, notamment en Europe centrale et en Russie.

Ce phénomène  pourrait prendre plus d'ampleur avec la hausse en termes réels des taux d'intérêt domestiques, conséquence de la décélération de l'inflation.

Qu'en est-il de l'évolution  des conditions de financement dans ces pays ?

Les primes de risque sur les dettes en dollars ont continué de se réduire, tant pour les États que pour les grandes entreprises et les banques. Cependant, elles n'ont toujours pas retrouvé leur point bas de la mi-2007.

Les émissions obligataires internationales des 30 principaux pays émergents s'étaient pratiquement  asséchées au quatrième trimestre 2008. Elles ont redémarré dès le premier trimestre 2009 et ont accéléré jusqu'à l'été.

En revanche, les prêts bancaires syndiqués, (1) entre janvier et juillet, sont restés à un niveau bas, inférieur de moitié à ce qu'ils étaient sur les mêmes périodes de 2007 et 2008. L'évolution la plus marquante est l'afflux des investissements de portefeuille, notamment de la part des Fonds d’actions dédiés aux pays émergents, après les sorties massives du second semestre 2008.

Selon BNP Paribas, les souscriptions nettes au Fonds d'actions ont atteint  environ  35 milliards de dollars entre janvier et la mi-août, soit presque autant que pour l'ensemble de l'année 2007.

Le poids des investissements de portefeuille dans les financements extérieurs accroît bien sûr la vulnérabilité extérieure des pays émergents. Et on voit déjà grossir des « bulles », tant sur les prix des matières premières que sur les actions.

Au total, mis à part la Chine, les rebonds à l'œuvre dans les pays émergents semblent, pour l'heure, témoigner surtout d'un effet de rattrapage, après l'effondrement de la demande en 2008.

Il est très difficile de dire si cela est durable, même avec les plans de relance massifs consentis (Corée). Le mouvement est précaire et très dépendant de la conjoncture occidentale soumise à un risque de « double dip ». (2)

Par ailleurs, pèsent aussi des risques liés à la volatilité de la demande et des prix des matières premières. Cela concerne surtout l'Amérique latine.

Orientés aujourd'hui à la hausse, ils pourraient subir ensuite une rude correction, d'autant plus que le récent rebond du brut semble s'expliquer par la réduction de l'offre (l'OPEP limite ses productions,  les stocks sont faibles dans les raffineries et, pour la première fois depuis 1998, les réserves mondiales ont baissé.)

Et à cela s'ajoute la spéculation liée à la faiblesse du dollar et qui amène les détenteurs  d’avoirs  en dollars à se reporter sur les matières premières.

3. La zone euro :

Au deuxième trimestre 2009, l'économie  de la zone euro semble s'être quasiment  stabilisée, le PIB enregistrant une contraction de seulement 0,1 % par rapport au 1er trimestre 2009, au cours duquel il s'était effondré.

Des politiques monétaires et budgétaires accommodantes pour les profits,  conjuguées à l'arrêt progressif du processus de déstockage, ont contribué semble-t-il, au rebond de l'activité, en liaison avec les primes à la casse dans le secteur automobile.

La BCE prévoit une reprise avant l'été 2010. Elle a relevé sa prévision de croissance pour l'année prochaine à 0,2 % contre -0,3 % jusqu'ici. Et pour 2009, la récession estimée est désormais à -4,1 % contre  -4,6 % en juin.

Cependant plusieurs facteurs sont susceptibles de peser lourd sur ces perspectives.

Premièrement les expériences passées indiquent  que les reprises économiques dans la zone euro sont généralement tirées par le redressement des exportations, grâce au rebond de la demande mondiale.

Et les secteurs industriels fortement cycliques, tels que les biens d'équipement et les biens de consommation durables, sont les premiers à bénéficier de la reprise.

Ce sont donc les pays les plus tournés vers l'exportation et les plus spécialisés dans la production  de ces biens, comme l'Allemagne, qui devraient bénéficier en premier lieu du rebond de l'activité.

Or, la demande extérieure risque, cette fois-ci, de ne pas être suffisamment forte pour soutenir la croissance des exportations, d'autant plus que la reprise chinoise paraît moins riche en importations.

En outre, les principaux marchés à l'exportation pour la zone euro restent le Royaume-Uni et les États-Unis (14 et 12 % respectivement des exportations totales hors zone euro). Or la demande dans ces pays ne paraît pas susceptible de se redresser à court terme compte tenu, notamment, de l'ampleur du chômage et du fort endettement des ménages. Par ailleurs, on sait que les pays d'Europe centrale et de l'est (Peco), dans une moindre mesure la Russie et les pays baltes, sont devenus des débouchés de plus en plus importants pour les exportations de la zone euro.

Étant données les difficultés rencontrées par ces pays, il est peu probable que les exportations  de la zone vers eux se redressent à court terme.

Au total, donc, les exportations ne devraient pas être un moteur puissant de croissance pour la zone euro au cours des prochains trimestres, tandis que la concurrence devrait faire rage.

La deuxième donnée, qui va énormément peser sur la croissance de la zone, c'est le chômage.

D'après les dernières données d'enquêtes, l'emploi pourrait continuer de se contracter dans les trimestres à venir, quoique qu'à un rythme un peu moins rapide.

Le taux de chômage s'est porté à 9,5 % en juillet. C'est le plus lourd taux de chômage depuis mai 1999.

L'Espagne est la plus frappée, mais en Allemagne, en France et en Italie, le marché du travail est appelé à se détériorer rapidement, d'autant plus que le taux de chômage a pu, au cours des huit derniers mois, être contenu, surtout en Allemagne, du fait, notamment, du recours massif au chômage partiel, qui ne pourra être reconduit éternellement.

Troisième facteur bloquant, l'excédent des capacités qui devrait continuer de limiter les investissements dans les prochains mois, compte tenu des niveaux de rentabilité qu'elles permettent d'espérer.

Dans le secteur manufacturier, le taux d'utilisation des capacités se situe à son point le plus bas enregistré, selon la Commission européenne.

Enfin, le taux de marge bénéficiaire,  mesuré par la différence entre le prix de la valeur ajoutée et les coûts unitaires de main-d'œuvre, considéré traditionnellement comme une variable de déclenchement des investissements, s’est inscrit au premier trimestre 2009 à son plus bas niveau historique. Par ailleurs, la faiblesse persistante de la demande entretient une concurrence  ravageuse, les entreprises  étant amenées à pratiquer  des rabais pour soutenir les ventes.

Quatrième  paramètre  : les conditions financières et monétaires demeurent restrictives.

Certes, les taux d'intérêts nominaux à court terme et à long terme ont nettement baissé sous l'influence d'une politique de la BCE un peu plus favorable à la croissance monétaire.

Mais ils demeurent supérieurs à ceux des États-Unis et, compte tenu d'une inflation devenue négative, les taux d'intérêt réels ont augmenté, alors que le taux de croissance réel de l'activité est, lui, négatif.

En outre, l'appréciation de l'euro contribue à durcir les conditions financières et monétaires.

En juillet, les prêts des banques au secteur privé n'ont augmenté que de 0,6 % en glissement annuel. C'est la progression la plus faible en termes historiques.

Les prêts aux ménages ont stagné en juillet, après une croissance infime de 0,2 % en glissement annuel au mois précédent.

Ce sont là des signes d'autant plus inquiétants que l'on sait l'importance du secteur bancaire en tant que source de financement pour le secteur privé.

On sait que la BCE a gardé inchangés  ses taux directeurs, maintenant, pour cause d'euro fort, des taux d'intérêt beaucoup plus élevés qu'en zone dollar, singulièrement aux États-Unis, adoptant un comportement plus conventionnel que la Fed ou la Banque d'Angleterre.

D'un autre côté, la BCE, face à l'esquisse d'une reprise, risque d'être confrontée à un sérieux dilemme avec la crainte de la faire avorter par l'adoption trop précoce d'un « dispositif  de sortie de crise ».

Le système bancaire européen pourrait encore s'avérer très incapable  – dans ces conditions – de jouer un rôle efficace. Selon le FMI, rappelons-le,  les banques européennes auraient encore à déprécier pour quelque 750 milliards de dollars d'actifs pourris en 2009 et 2010.

Du côté des politiques budgétaires, les risques de paralysie ne sont pas moindres. On a laissé jouer les « stabilisateurs automatiques » et, même, on est allé au-delà, injectant des fonds pour soutenir les capitaux les plus en difficulté.

Les primes à la casse ont été massives et ont donné un indiscutable coup de fouet à l'industrie automobile.

Cependant, les dirigeants européens restent les yeux rivés sur l'euro et le retour à l'équilibre des comptes publics, sabrant tous ensemble dans les emplois publics et tentant des réformes réactionnaires des fonds sociaux.

L'exercice est en effet périlleux.

Selon la Commission européenne, les déficits publics devraient  atteindre  5,3 % du PIB dans la zone euro, cette année, et 6,5 % en 2010 (11,5 et 13,8 % respectivement pour le Royaume-Uni).

Simultanément, la dette publique, qui représentait déjà 66 % du PIB de la zone euro en 2007, devrait  monter  à 78 % cette année et 84 % en 2010.

Cette situation accentue les clivages en Europe, certains pays comme l'Irlande, la Grèce, mais aussi la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni parvenant de plus en plus difficilement à placer leurs titres de dette.

Ces dettes sont contractées, pour l'heure, à des taux nominaux bas, ce qui fait qu'en zone euro, si la dette publique s'est accrue de 12 points de PIB entre 2007 et 2009, les intérêts de la dette n'ont crû que de 2,9 % du PIB à 3 %, ce qui est cependant une ponction considérable au détriment des dépenses de services publics.

Par ailleurs, rappelons que la dette publique de la zone euro est détenue pour plus des deux tiers par les non-résidents.

On peut relever à ce propos que la zone euro continue de subir une très violente hémorragie de capitaux au titre de l'investissement direct, alors que les investissements de portefeuille, beaucoup plus volatiles, se ruent vers la zone, attirés par la rentabilité de l'euro.

Toutes ces vulnérabilités et ces blocages importantspeuvent fort bien se cristalliser à l'occasion de troubles monétaires internationaux graves avec la chute du dollar qui pourrait faire exploser l'euro.

 

 

Source : balance des paiements zone euro Juin 2009. Situation 19 août 2009 Milliards d'euros.

Et cela, dans un contexte où le déficit des transactions  courantes ne cesse de se creuser.

 

 

Milliards d'euros.

Les économies européennes se trouvent confrontées en effet à un véritable «  mur de la dette »  dont l'échéance s'inscrit entre 2011 et 2013 :

● C'est vrai des crédits syndiqués que les entreprises ont souscrit  en masse avant la crise financière à des taux attractifs. Entre 2005 et 2007, les firmes européennes ont émis pour plus de 3000 milliards d'euros de crédits syndiqués sur une durée de cinq à sept ans ;

● C'est vrai aussi de l'endettement contracté par les banques : rappelons ici qu'en France la SFEF a octroyé des crédits de refinancement aux banques d'une durée de vie maximum de 5 ans ;

● C'est vrai enfin des émissions des États européens : 1378 milliards d'euros d'obligations émises par les États européens, pour financer la relance notamment, arrivant à échéance entre 2011 et 2013.

Et l'industrie  allemande, fortement spécialisée sur les biens d'équipement,  a pu profiter du boom des investissements industriels dans les pays du Sud depuis 2000.

C'est ainsi que les exportations sont passées de 24 % du PIB en 1995 à 47 % en 2008. D'où aussi l'explosion des excédents extérieurs passés de zéro en 2001 à 184 milliards d'euros en 2007 (7,6 % du PIB) et ceci au dépend principalement des voisins européens : le solde des échanges commerciaux avec le reste de l'Union représentait à lui seul 5,2 % du PIB allemand en 2007.

Les ingrédients d'une forte crise ultérieure de la zone euro sont réunis.

Avant de clore le chapitre de la zone euro, il faut dire un mot de l'Allemagne et de sa stratégie hyper agressive à l'encontre de ses partenaires de la zone.

Avec une baisse de son PIB de l'ordre de 6 %, ce pays a aussi connu cette année une récession sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.

Cela tient à une chute de l'ordre de 20 % des exportations, lesquelles pèsent pour 47 % du PIB allemand  (27 % en France).

Depuis la chute du mur de Berlin, l'Allemagne a été constituée progressivement en véritable machine de guerre à l'exportation : entre 1998 et 2008, les coûts salariaux  unitaires n'ont progressé que de 4,4 % en Allemagne, contre 19 % en moyenne dans la zone euro et 28 % au Royaume-Uni. La part des salaires dans la valeur ajoutée était en 2002 de 66,3 % en Allemagne et de 66,2 % en France. En 2007 elle est tombée à 62,2 % en Allemagne contre 65,4 % en France.

Ces gains de compétitivité  par l'écrasement des salaires ont été  re nforcés  outre-Rhin  par  la  délocalisation de  nombreuses activités de production et de sous-traitance dans les Peco.

(1) Les crédits syndiqués sont un procédé de financement international sous forme de prêts bancaires à moyen terme de ressources provenant du marché monétaire international.

(2) Récession suivie d’une brève reprise, puis d’une nouvelle récession.

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